La cadence est forte qu’il entend imprimer au Mali qui renaît comme phoenix de ses cendres. Je dis ce que je fais, aimait assener IBK pendant la campagne dont l’aboutissement l’aura porté à la tête de ce pays qui a traversé pendant deux ans le pire des cauchemars. Et pourtant il était loin d’être perçu sur ce chantier ; Le mansa III a, sur ce coup là, réservé aux maliens une surprise enchanteresse. Qui l’eut cru ? Balayer Kati était de loin le chantier sur lequel ses compatriotes l’attendaient. Et bien, c’est chose faite.
VENI VIDI VICI
Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. La démarche est propre au nouveau président qui, en prenant en main la destinée du pays, semblait ne pas faire un saut dans l’inconnu. Kati faisait peur aux maliens. Le lynchages de dignitaires du régime dégagé, l’embastillement de quelques présidents d’institution,et de ministres en donnaient très tôt des signes. C’était pas évident que ceux donnés intouchables, d’il y a peu, se retrouvent tout d’un coup poings et pieds liés. Epouvantail, Kati l’était devenu assurément. I.B.K eut le temps d’en juger la portée, rien qu’à travers les quelques visites qu’il y avait rendues. Il put comprendre en observateur intéressé, avec quelle habileté Dioncounda s’est accommodé de la gestion du pouvoir avec l’incontournable capitaine. Avait-il son mot à placer à l’époque, dès lors que ces hommes étaient incontournables même pour aller aux élections.
Une complaisance à ne pas fondre dans la complicité était la stratégie indiquée pour passer l’épreuve redoutable des urnes. Une fois l’étape franchie, Deo gracias ! le président qui n’entendait pas faire de son mandat un partage de gâteau en dépit des premières allégeances avec les militaires, quatre des leurs siègent au gouvernement, va devoir prendre les taureaux par les cornes. Puisque le champ est vaste au point de se demander par où commencer, les loups chassés du bois par la faim lui en donnent des raisons de mettre de l’ordre là. Vite, un coup de balai donné dans ce milieu a fini par mettre hors d’état de nuire ceux dont le spectre planait sur la population, en terme de terreur. Pour autant, le danger est-il enrayé ? Pas de sitôt. Le serpent reste un animal redoutable tant que de lui, la tête y est encore. Ceci pourrait expliquer le mandat d’amener décerné à l’encontre du désormais Général SANOGO et seize autres de ses compagnons.
Il pourrait s’agir, entre autres, du triste décor de règlement de compte entre bérets et des exécutons sommaires perpétrées dans le cadre de la mutinerie du 30 septembre. Epreuve de courage ? Elle serait à mettre au compte d’un juge de cette génération loin de s’émouvoir devant un quelconque acte danger. Yaya KAREMBE, juge d’instruction au tribunal de la commune III, magistrat épris de la bonne distribution de la justice ne manquera sans doute pas de poigne à aller jusqu’au bout d’une logique qu’il partage non sans harmonie avec le corps judiciaire en droite ligne des visions du Président de la République. A juste raison, les maliens ont le regard braqué sur les instances judiciaires du pays dans le traitement qu’elles auront à réserver à ce dossier rocambolesque.
Nul n’est et ne sera au dessus de la loi. Ce slogan du Président si triomphalement relayé par son ministre de la défense, n’aura de sens que si le couperet tombe sur les vrais coupables, fut-ce-t-il un général. Autrement, tout dilatoire du contentieux prenant à contre-pied les maliens nous amènerait à regretter la non implication de la CPI dans cette affaire. Ce, au nom du principe qui voudrait que si tu ne peux manier le sabre passe la main à d’intrépides guerriers dont l’adresse n’a jamais été démentie sur ces coups là.