Une station service construit dans le lit du marigot de Banconi fait aujourd’hui le malheur des habitants, bloquant le passage de l’eau. Ladite station située au nez du centre d’état civil du quartier et appartenant à un élu communal constitue une construction cauchemardesque en temps de saison pluvieuse pour la population.
Un regard dans le rétroviseur et, situons nous au mois d’août, 2013 où les inondations évitables avaient semé la désolation en terme de mort d’hommes et de dégâts matériels dans les communes IV et I. Le cas de cette dernière, pitoyablement connu de tous, a particulièrement endeuillé des familles entières, emportant hommes et femmes, vieux et jeunes, matelas, voitures…. Et pourtant, la catastrophe aurait pu être évitée n’eut été la présence de cette imposante station service, érigée, à même, jusque dans le pont séparant les secteurs de Flabougou et de Zékénékorobougou. Et pourtant, les habitants, bien avant ce jour mélancolique de perte d’êtres chers, avaient lancé le cri d’alarme. Ils ne se sont lassés de contacter les autorités politiques et administratives du district de Bamako, espérant trouver une solution à l’épineux problème. Telles ne furent la déception et la rancœur de ces nombreux chefs de famille, qui ne cherchaient rien d’autre que la protection de l’Etat pour prévenir ce qu’on sait.
Silence radio, aucune mesure n’est prise pour démolir la station service, donnant libre court à l’eau. Honte aux pouvoirs publics, les inquiétudes des populations se sont avérées. Aussi, subiront- elles l’année prochaine les scénarios d’août 2013? C’est désormais la question que l’on devrait se poser après les vaines tentatives des habitants d’interpeller les autorités sur le sujet.
Impuissants, ils croisent le doigt et espèrent sur Dieu, afin qu’il n’y ait point de pluie pour reproduire de dégâts similaires.
Après avoir été peiné devant la tragédie, le président Ibrahim Boubacar Kéita, fidèle à ses engagements, avait laissé entendre lors de sa cérémonie d’investiture du 4 septembre, 2013: »Dès demain, des enquêtes seront menées en vue de situer les responsabilités…….c’est des inondations qu’on aurait pu éviter ».
Ces propos semblaient avoir véritablement redonné espoir au peuple, en général et, en particulier les victimes dont celles de Banconi. Quant au cas de la station qui dérange, une à une, les espérances dont les gens étaient animés s’estompent et leur malheur se transformant en fonds de commerce. Des fonds qui tombent dans l’escarcelle du conseiller municipal devenu indélicat, tel un bourreau ayant une épée de Damoclès au- dessus de la tête des habitants, majoritairement, pauvres de ce quartier.
Comble du ridicule, le conseiller communal est candidat aux élections législatives de novembre 2013 en commune I et sous les couleurs du RPM. Hum… on aura tout vu dans ce pays! Pardon dans cette jungle! .
B.D. Diarra