«Nous avons eu l'Afghanistan, il ne faut pas qu'il y ait de Sahelistan», a déclaré vendredi Laurent Fabius à propos de la crise malienne. «Aqmi a dit que son ennemi principal, c'était l'Europe et c'était les Français», a rappelé le ministre français des Affaires étrangères sur Europe 1. «Ça menace non seulement le Mali, qui doit retrouver toute son intégrité, mais toute la région».
«Il faut que la légalité constitutionnelle soit rétablie dans le Sud, il faut que les Africains se rassemblent pour préparer un certain nombre de forces de sécurité. Il faut que le moment venu au Nord on dégage Aqmi, d'autant que nous avons des otages», a souligné Laurent Fabius. «Nous voulons assurer l'intégrité du Mali et lutter contre le terrorisme», a-t-il poursuivi. Les islamistes au Mali «sont vraiment des barbares», a déclaré Laurent Fabius. «Ils décapitent des gens, violent des femmes, ils détruisent (...) des monuments, des mausolées».
Porte ouverte à une intervention militaire
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une résolution qui soutient les efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour mettre fin à la crise dans le nord du Mali, contrôlé en partie par les islamistes, et laisse la porte ouverte à une intervention militaire.
Des responsables africains ont récemment annoncé que le Nigeria, le Niger et le Sénégal s'étaient engagés à envoyer une force de 3.270 militaires afin de remettre sur pied l'armée malienne, puis éventuellement de s'attaquer aux islamistes du Nord. Les islamistes d'Ansar Dine, liés à Al-Qaïda, se sont emparés du nord du Mali avec l'aide des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en profitant de la confusion qui a suivi le coup d'Etat militaire du 22 mars contre le président élu Amadou Toumani Touré.