WASHINGTON, Le Mali ne deviendra pas "l’Afghanistan français" en raison du soutien de la population à l’intervention militaire de
Paris dans le nord du pays, a assuré mardi le président de la Banque mondiale.
"L’intervention de la France au Sahel bénéficie d’un immense soutien", a déclaré M. Kim, qui a achevé jeudi une visite dans la région où il a notamment annoncé le déblocage de 1,5 milliard d’euros d’aide.
En janvier 2013, la France a mené une intervention militaire dans le nord du Mali pour chasser l’insurrection islamiste et maintient , depuis, près de 3.000 hommes dans le pays pour stabiliser la situation.
"Il y a des gens en France qui se sont demandé si cela pourrait être l’Afghanistan français", a rappelé M. Kim en référence au bourbier militaire dans lequel les Russes, dans les années 80, et les Américains, à l’heure actuelle, ont successivement été pris.
"D’après ce que j’ai vu, la réponse est très clairement +non+", a ajouté M. Kim lors d’une conférence de presse à Washington.
Selon lui, cela tient au fait que la population locale soutient
"fortement" les efforts pour maintenir les intégristes hors de cette région, qui couvre une partie de l’Afrique de l’ouest.
Les habitants "disent clairement que l’extrémisme islamiste ne fait pas partie de la culture du Sahel", a affirmé M. Kim, qui s’est par ailleurs montré "optimiste" pour les pays de la région.
"Si nous pouvons faire en sorte qu’ils forment une zone économique avec des barrières douanières très légères et si nous pouvons attirer des investissements étrangers, (...) les perspectives de croissance et de développement seront alors très élevées", a-t-il assuré.
Défaits militairement en janvier, les insurgés islamistes continuent toutefois de mener des actions sporadiques dans le pays et ont notamment tiré des obus fin octobre sur l’aéroport de Gao, au nord du pays.
La situation dans le pays a également connu un regain de tension avec l’assassinat de deux journalistes français de RFI à Kidal le 2 novembre.