Suivant la chronologie des événements de mars-avril 2012, difficilement les autorités maliennes peuvent déterminer la période où le Capitaine Amadou Haya Sanogo a assumé les fonctions de chef d’Etat. Du 21 mars 2012 début de la mutinerie au 12 avril 2012, date de la prestation de serment du président intérimaire, Dioncounda Traoré, le président du CNRDRE, Capitaine Sanogo n’a pas assumé les fonctions de chef d’Etat.
Il faut rappeler que les événements des 21 et 22 mars 2012 ont été qualifiés officiellement de mutinerie, afin que l’Assemblée nationale puisse voter le 18 mai, une loi d’amnistie générale au profit des membres du CNRDRE. Sinon avec le terme coup d’Etat, ça ne passait pas. Car la Constitution malienne dispose, dans son article 121, que tout coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le peuple malien. C’est-à- c’est-à-dire-non susceptible d’amnistie ou de pardon.
Commencée le 21 mars 2012, la mutinerie des militaires de Kati a contraint le président ATT à quitter le palais de Koulouba et conduit à sa démission officielle des fonctions du président de la république, le 8 avril 2012. Du 21 mars au 8 avril 2012, ATT était toujours juridiquement président de la république, même s’il n’était pas au palais. A partir du 8 avril, date de sa démission, c’est l’article 72 de la Constitution qui est activé, ouvrant ainsi la période d’intérim du président de l’Assemblée nationale. Cela a été matérialisé le 12 avril 2012 avec la prestation de serment du président Dioncounda Traoré devant la Cour Suprême. Donc, le Capitaine Amadou Haya Sanogo n’a jamais joué le rôle de Chef d’Etat, encore moins de président de la république, dont le titre s’acquiert à l’issue d’une élection. Le Capitaine Sanogo a simplement dirigé le CNRDRE, ensuite le comité militaire de suivi de la réforme des forces armées et de sécurité.