Si l’ex-président de la République déchu Amadou Toumani Touré aimait bien faire le «One man show» sur l’Ortm et sur certaines chaînes internationales, malgré le fait que la vérité était voilée au peuple malien, la communication gouvernementale, en ce début du quinquennat d’IBK, est catastrophique.
Le Premier ministre Oumar Tatam Ly
Le Premier ministre Oumar Tatam Ly
Communiquer et bien communiquer sur un problème surtout crucial comme celui touchant à la vie de la Nation, c’est le résoudre à 80%, dit-on souvent. D’autant que cela permet d’éclairer le citoyen lambda et lui faire comprendre les aspirations profondes et les ambitions réelles de ses plus hautes autorités. Or, en ces premiers mois du «règne» de Ladji Bourama (IBK), tel ne semble pas être le cas. En matière de communication gouvernementale, on a l’impression qu’on navigue dans le flou et l’informel. Un tir qui mérite, à tous points de vue, d’être rectifié avant qu’il ne soit trop tard.
En effet, s’il y a un maillon faible qui a précipité la chute spectaculaire du Général ATT, c’est bien la communication gouvernementale. Sur ce point, ses Gouvernements ont beaucoup péché, car selon des observateurs avertis de la scène politique malienne, la vérité n’était pas dite au peuple. Même s’il est vrai que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, il ne sert à rien de cacher certaines, surtout quand on sait que tôt ou tard, on sera rattrapé par l’histoire. Et l’histoire a rattrapé ATT qui rassurait, à travers ses ministres et ses cellules de communication, que la situation du Nord du Mali était bien sous contrôle. Alors que ce sont les rebelles, les narco-trafiquants et les groupes armés qui avaient cette zone sous contrôle. Et la suite des faits leur a donné raison, même s’ils ont fini par perdre ce contrôle avec l’intervention énergique de l’Opération Serval, de la Misma érigée désormais en Minusma et des forces armées du Mali.
La force des rebelles armés, des criminels du Mnla, des jihadistes et de leur bande, à n’en point douter, reposait sur la communication à outrance. Elle était devenue une véritable propagande de «victimisation de leurs populations de l’Azawad» à travers tous les moyens de communication : presse orale, écrite et audio-visuelle notamment sur les chaînes internationales, réseaux sociaux…
Après la récupération de notre intégrité territoriale et afin que les groupes armés, notamment le Mnla et ses alliés qui opèrent encore à Kidal qu’ils considèrent comme «un No man’s land», ne récidivent, il s’avère impératif qu’IBK, à travers son Premier ministre Oumar Tatam Ly, mettent un accent particulier sur la communication gouvernementale. Que son ministre de la communication et ses cellules de communication soient plus dynamiques et plus poignants en s’appuyant sur la presse nationale et internationale.
Pour le moment, le constat est amer. La communication ne passe pas entre le Gouvernement Oumar Tatam Ly et la presse, notamment locale privée. On a tout l’air qu’on cherche à lui cacher certaines réalités et à l’éloigner de ce qui touche à la gestion des affaires de l’Etat, particulièrement du désormais «cas Kidal».
Pire encore, dès l’entame de l’exercice de son pouvoir, ils sont nombreux, ces journalistes qui ont eu à se plaindre de la couverture médiatique des événements étatiques. A Koulouba ou ailleurs, ils ont tout simplement été chassés, alors qu’ils étaient à la quête de l’information, la bonne. De ce fait, vont-ils attendre qu’ils soient informés par les chaînes ou organes internationaux, avant qu’ils ne relayent l’information au plan national ? Absolument, Non.
Bruno LOMA