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Journalistes RFI assassinés: le planificateur présumé, un trafiquant de drogue lié à Aqmi (procureur)
Publié le mercredi 13 novembre 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) à Kidal.


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PARIS, 13 nov 2013 (AFP) - Bayes Ag Bakabo, l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement à Kidal qui s’est soldé par l’assassinat de deux journalistes français de RFI, est un touareg lié à Aqmi et un trafiquant de stupéfiants, a indiqué mercredi le procureur de la République à Paris,
François Molins.

Le haut magistrat a évoqué "des soupçons très précis" pesant sur ce Touareg déjà pointé du doigt au Mali. "On sait que c’est un membre d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), qu’il fait aussi du trafic de stupéfiants; il a été vu circulant au volant du pick-up qui a servi à enlever les deux journalistes et il a été vu en train d’acheter 140 litres d’essence la veille ou l’avant-veille de l’enlèvement", a déclaré le procureur lors d’un point-presse sur l’enquête au parquet de Paris.

Sans être chef d’une unité de combat, Bayes Ag Bakabo est "quelqu’un dont on sait qu’il est en liaison avec Aqmi" et "qui à l’occasion sert de guide à Aqmi", a-t-il ajouté.

"Il fait l’objet d’intenses recherches", a indiqué le procureur de Paris. Sa présence parmi les quatre ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ayant pris part à l’enlèvement est "l’hypothèse privilégiée", a-t-il ajouté, confirmant qu’Abdelkrim Targui, qui dirige une katiba (unité combattante) d’Aqmi pourrait être le commanditaire du rapt et des assassinats survenus le 2
novembre.

Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, avaient été enlevés alors qu’ils sortaient du domicile d’un responsable du MNLA (rébellion touareg) qu’ils étaient venus interviewer.

Selon un témoin, l’un des terroristes "aurait intimé, sans être obéi, l’ordre à l’un de ses comparses, qu’il appelait al Hassan, d’enlever également" le responsable du MNLA, Ambéry Ag Rhissa, a raconté le procureur.

M. Molins a dessiné "deux hypothèses" pour expliquer l’assassinat.

Une fois que le véhicule dans lequel ils se trouvaient est tombé en panne, à une douzaine de kilomètres de Kidal (nord du Mali), "soit les deux otages ont essayé de profiter de ce moment pour essayer de fuir", "soit les ravisseurs n’ont pas voulu gêner ou ralentir leur fuite et ont préféré exécuter leurs victimes plutôt que de les laisser derrière eux, comportement malheureusement déjà rencontré chez Aqmi, significatif du peu de respect que ses membres ont pour la vie humaine".

François Molins a précisé que Ghislaine Dupont a été touchée par trois balles dont la première mortelle à la poitrine. Claude Verlon a reçu sept balles. Aucune de ses balles n’a été tirée à bout touchant. Les corps des journalistes se trouvaient à une quarantaine de mètres du véhicule lorsqu’ils ont été retrouvés par les militaires français.

Sur le mobile du rapt, le procureur n’a exclu aucune piste: "est-ce que c’est quelque chose qui est fait par hasard sur la base d’une directive générale (d’enlever des Français), est-ce que c’est quelque chose qui a été fait sur la base d’une directive précise donnée par le chef d’une katiba, est-ce que c’est quelque chose qui relève d’un comportement individuel de la part de gens qui étaient en difficulté avec un mouvement, personne ne pourrait répondre à la question".

Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 2 novembre, jour des assassinats, pour "enlèvements suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste", notamment pour "permettre aux enquêteurs français d’assister leurs collègues maliens". Le procureur a ajouté qu’une information judiciaire, confiée à des juges d’instruction, serait prochainement ouverte à Paris.

arb-ng/mm/ei

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