Enda Santé a démarré, hier, à Saly Portudal, la 3ème réunion du Comité de pilotage du projet Frontières et vulnérabilités au Vih en Afrique de l’Ouest (Feve). L’objectif est de jeter les bases d’une vraie coopération dans la lutte contre cette épidémie.
Un projet sous-régional qui couvre 8 pays de la Cedeao (Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali, Niger, Burkina et Cap-Vert), a inscrit la lutte contre le Vih au cœur de ses préoccupations.
Selon le directeur d’Enda Santé, Daouda Diouf, le projet Frontières et vulnérabilités au Vih en Afrique de l’Ouest (Feve) intervient dans des espaces transfrontaliers. Car, soutient-il, cette partie du continent est caractérisée par une mobilité transfrontalière très importante. M. Diouf constate aussi que cette mobilité est un des facteurs qui contribue à la vulnérabilité des populations à des problèmes de santé, comme le Vih.
Les pays membres ayant des défis et menaces communs ont intérêt à travailler ensemble. Donc, selon le directeur d’Enda Santé, les pays membres du projet n’ont pas d’autres choix que d’avoir une coopération transfrontalière comme stratégie efficace et pérenne de réponse à l’épidémie du Vih. Aussi donne-t-il l’exemple de la Casamance où plus du ¼ des patients viennent des pays limitrophes. Ce qui est à prendre en compte dans la politique sanitaire du Sénégal, car l’attractivité étant une réalité. De même, les conflits notés en Guinée Bissau et au Mali entraînent le déplacement de milliers de réfugiés dans les pays limitrophes qui ne s’y étaient pas préparés. Pour Daouda Diouf, il est nécessaire de dérouler des stratégies, en vue d’anticiper sur la propagation de la maladie par les frontières. Et au Sénégal, note-t-il, les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, frontalières de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry, enregistrent la plus forte prévalence du pays avec 2,2 %.
60.000 personnes sensibilisées en 2012
Abdoulaye Sidibé Wade, chef de la division Santé au ministère de la Santé et de l’Action sociale, pense qu’il s’agit d’un programme important pour le département que dirige Eva Marie Coll Seck en ce sens qu’il passe en revue les activités et stratégies de leur institution. De plus, il met en cohérence les programmes des différents pays pour avoir une réponse sous-régionale. D’ailleurs, pour la seule année 2012, révèle-t-il, près de 60.000 personnes ont été sensibilisées et 6.000 ont accédé aux services de dépistage volontaire. Donc, au lieu d’attendre la fin du projet, il faut penser dès maintenant à sa pérennisation.
Le premier secrétaire de l’ambassade de Luxembourg, David Goebbels, estime que le Vih doit être combattu de façon ciblée, parce que les sujets les plus exposés sont les plus difficiles à trouver. Le Luxembourg, rappelle-t-il, est un partenaire bilatéral du Sénégal et des autres pays membres de Feve. Raison pour laquelle il trouve un intérêt particulier à soutenir notre pays à travers Enda Santé qui, de façon inclusive, prend en compte les problèmes des plus démunis. Pour sa part, Berthilde Gahongayire de l’Onusida s’est félicitée du fait que le projet donne la voix aux sans voix, aux populations, usagers de la drogue, professionnels du sexe et Personnes vivant avec le Vih/Sida.