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Le Républicain N° 4736 du 12/11/2013

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El Hadj Tandina, président du Mouvement Soni Ali Ber de la jeunesse de Gao / «Les projets conçus à Bamako et exécutés à Gao, c’est fini !» El Hadj Tandina, président du Mouvement Soni Ali Ber de la jeunesse de Gao / «Les projets conçus à Bamako et exécuté
Publié le jeudi 14 novembre 2013  |  Le Républicain




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El hadj Tandina, le président du Mouvement Soni Ali Ber de la jeunesse de Gao commente les dernières manifestations qui ont eu lieu à Gao, et explique le sens de certains comportements de la jeunesse dans la cité des Askias, tout en dénonçant l’attitude du pouvoir qui ne s’adresse pas aux vrais représentants des populations.

Républicain : Vous êtes un leader d’association de jeunesse de Gao, quelle lecture faites-vous des récentes manifestations à Gao, qui sont la plupart des temps le fait des jeunes.
El hadj Tandina : Les marches d’abord nous l’avons fait contre les occupants par ce que nous avons chanté l’hymne national du Mali. Nous avons brandi le drapeau du Mali contre les occupants du MNLA. Nous avons pris énormément de risque pour le Mali, nous l’avons fait contre le Mujao pour le Mali, pour rester malien et digne…
Aujourd’hui, il n’y a plus d’occupation, Gao n’est plus occupé pourquoi ces marches au moment où Gao est revenu au Mali ?

Bien sûr Gao est le Mali. Gao est toujours resté le Mali, on s’est battu pour que cela soit. Je voulais tout simplement vous dire que Gao ne marche pas juste par ce que nous avons envie de marcher. Non. Gao marche contre le comportement de certains, et nous voulons tout simplement être écoutés et prises en compte.
Quels sont vos problèmes ?

Gao a été victime et aujourd’hui, nous les victimes nous ne sommes pas écoutés, le gouvernement court derrière les bourreaux d’hier. Cela est choquant. Le bourreau c’est le Mnla qui ne représente pas les touaregs, le Mali n’a pas de problème avec les touaregs. Le Mali a des problèmes avec des intellos qui ont armé des jeunes bergers dans une guerre qui n’a pas de sens.
La guerre est finie et vous avez l’impression que le gouvernement soutient les bourreaux contre les victimes, que vous n’êtes pas entendus ?
Bien évidemment, la communauté internationale comme notre gouvernement court derrière le bourreau. Nous sommes pour la paix, mais elle se construit, on ne la décrète pas.
Le président de la république a promis des assises sur le nord qui ont eu lieu avec la participation de Gao. Ce n’est pas ce que voulez ?

Mais Gao a participé comment ? Il a fallu que Gao marche pour que les vrais interlocuteurs puissent être présents à Bamako. Des gens se sont permis de rester à Bamako et d’envoyer une liste à la Minusma pour représenter les populations de Gao. Est-ce que les populations de Gao ne sont pas capables entre eux de designer leurs interlocuteurs qui viendraient les engager et parler à leur nom? Je crois que c’est un mépris vis à vis de notre lutte de la résistance et de tous ceux qui sont restés pour le Mali.
Mais il y a des ressortissants de Gao qui sont à Bamako qui sont dans les organisations, des associations ?
Il ne s’agit pas de venir parler aux ressortissants, il s’agit de parler au nom de ceux qui sont sur place et c’est là le problème. Si vous voulez vraiment parler aux populations que ce soit à Gao, Kidal ou Tombouctou, ne vous contentez plus des gros bonnets ici à Bamako pour parler en leur nom.

Les organisations, les associations représentent les ressortissants, les habitants de Gao, du Nord ?
Non, ils ne sont pas les représentants des populations de Gao. Les représentants des populations ce sont ces femmes, ces jeunes, ces marabouts et notables qui malgré leurs peu de moyens ont décidé de rester et résister, d’organiser la jeunesse pour la libération. Donc c’est eux les interlocuteurs. Mais nous sommes aussi les partenaires du gouvernement parce que nous voulons la paix, nous voulons le développement. Sans la paix il n’y a pas de développement. Il ne faut pas que le gouvernement nous voit comme des adversaires. Nous voulons tout simplement aider le gouvernement à trouver les bons interlocuteurs qui peuvent parler et engager les populations du nord restées sur place. Je peux vous assurez que les gros bonnets de Bamako ne règlent pas le problème.
Donc la marche c’était pour dire attention ceux qui sont avec vous à Bamako aux assises, ne sont pas valablement nos représentants ?

Gao a marché pour leur dire que la liste que vous avez ne nous représente pas. La liste a été envoyée à la MINUSMA et les délégués des populations ne se sont pas retrouvés dans cette liste. Et la marche a été spontanée. Ils ont envoyé des listes, des noms, de leurs parents, des amis et souvent des partisans tout simplement pour venir prendre des perdiems. Malheureusement c’est l’amère vérité.
On vous accuse à Bamako de tirer les ficelles à Gao, que répondez-vous à vos détracteurs ?
Je leurs dit tout simplement que je suis un jeune homme très fragile, un patriote très convaincu qui se bat pour le Mali. Je l’ai fait contre Mujao, Mnla au moment ou c’était ma vie qui était en danger. Mais qu’est ce que cela me gatte si je marche démocratiquement librement pour alerter le gouvernement le président de la république sur les problèmes réelles ? Je ne suis pas derrière les marches. Les marches c’est l’ensemble de la jeunesse de Gao.

Et je ne me désolidariserais jamais de ce combat de la jeunesse de Gao. Cela ne nous fait pas plaisir de marcher. Mais nous sommes obligés de le faire pour inviter nos autorités à être là. Il faut tout le monde sache qu’aujourd’hui les projets conçus à Bamako et exécutés à Bamako, c’est terminé. Cela est valable pour tout le Mali parce que c’est l’ensemble des Maliens, pas seulement le Nord. C’est de Kayes à Kidal, il faut que les autorités prennent en compte que nous sommes des alerteurs, pas des adversaires du gouvernement ni de la république du Mali.
Réalisé par Hadama Fofana

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