Le Conseil de sécurité a décidé jeudi que les autorités de transition du Mali élaboreront, en concertation avec les forces politiques, y compris les représentants légitimes des régions du nord, une « feuille de route » pour assurer la consolidation des institutions démocratiques de ce pays, secoué par une crise depuis mars dernier.
En adoptant à l’unanimité ce texte présenté par la France, le Conseil exprime son plein soutien aux efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine au Mali, en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Le 22 mars 2012, le pouvoir avait été pris au « Gouvernement malien démocratiquement élu » par « certains éléments des forces armées maliennes », suscitant la condamnation du Conseil de sécurité.
La feuille de route appelée de ses voeux par le Conseil prévoit la réorganisation des forces maliennes, le rétablissement de l’autorité de l’État sur tout le territoire du Mali et l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de 12 mois à compter de la signature de l’Accord-cadre pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Dans le préambule de la résolution, le Conseil réaffirme son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) relatives à une prétendue « indépendance » du nord du Mali et considère de telles annonces comme étant « nulles et non avenues ».
Le Conseil se déclare « également gravement préoccupé par la menace terroriste croissante dans le nord du Mali, due à la présence de membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ». Il demande à tous les États Membres de communiquer les noms des personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaïda – visés par des sanctions -, notamment dans la région du Sahel et plus particulièrement dans le nord du Mali.
Le Conseil prend note de la demande que lui ont adressée la CEDEAO et l’Union africaine afin qu’il autorise le déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO pour accompagner le processus politique au Mali et aider à préserver l’intégrité territoriale du pays et contribuer à lutter contre le terrorisme.
Ses membres se déclarent également prêts à examiner plus avant la demande soumise par la CEDEAO « dés qu’il aura obtenu davantage de précisions sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé ».
Dans cette perspective, une mission technique d’évaluation de la CEDEAO se rendra dés demain, le 6 juillet 2012, au Mali pour préparer le terrain en vue du déploiement imminent des troupes, ceci en collaboration avec les autorités de transition, a annoncé le Président de la CEDEAO, M. Kadre Desiré Ouedraogo, à l’issue de l’adoption de cette résolution du Conseil.