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Entretien avec Sheikh Abba Ali Diallo à propos de la Mi-Cha »Aban : – « Celui qui dit ne pas connaître ou ne pas reconnaître l’Imam Al-Mahdi (as) ne doit pas vraiment se considérer comme un musulman. »
Publié le samedi 7 juillet 2012   |  Autre presse




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La Sakina - A 76 ans, Sheikh Abba Ali Diallo est incontestablement aujourd’hui le savant religieux le plus connu et le plus consulté dans le vaste Sahel occidental, région où l’islam se vit au quotidien, au rythme des ‘’tariqas’’ et du maraboutisme. La sollicitude constante dont il est l’objet sur toutes les questions, malgré qu’il ait perdu la vue depuis plusieurs années déjà, témoigne de sa solide érudition. Son père, pour qui la recherche des connaissances islamiques est un acte d’adoration du Seigneur Très-Haut, ne cessera jamais de l’envoyer, dès son jeune âge, auprès des ‘’Maîtres’’ reconnus compétents et pieux de son époque. Ce qui forma vite chez lui un caractère studieux qui est demeuré pour toujours sa « force utile permettant d’apprendre, encore et encore.»

Voilà pourquoi, chaque fois qu’il a en face de lui un jeune Sheikh bien trempé dans les « connaissances de la Famille de Mouhammad (saw), il lui dit : ‘’Enseigne-moi du trésor que tu as acquis ! » Signe évident de la modestie et de l’humilité qui sont la trame de sa vie de tous les jours. L’on comprendra mieux sa sagesse en découvrant ce qui est son parcours initiatique, d’abord dans le rite malikite, ensuite et enfin dans l’Ecole des Ahloul Baït (as). En effet, lorsqu’il eût fait sa formation de base, puis absorbé les bons textes du rite malikite au point que ceux-ci n’ont plus de secret pour lui au bout de quinze années d’études, Sheikh Abba Ali Diallo devient, auréolé d’être un ‘’Hafiz-oul Qhour’ane’’ (celui qui a mémorisé la totalité des versets du saint Coran), non seulement un prêcheur averti, mais surtout un précepteur pour les enfants apprenant la religion dans les vestibules, comme cela se fait toujours en milieux traditionnels. Il ne tardera pas à être appelé pour officier en tant qu’enseignant dans la médersa fondée par Sheikh Sidi Modibo Kane Diallo de Dily, grand marabout descendant d’une longue lignée de marabouts à la renommée établie. Et le voilà Directeur de cette même médersa. Ce n’est pas tout. Il est vite désigné pour assumer la charge de ‘’Mufti’’ de la contrée, responsabilité qui est conférée en toute confiance et dignité. Ses avis sont respectés, car sa parole est d’or. D’où la nécessité de le nommer ‘’Al Cadi’’ (juge religieux) pour la communauté musulmane, fonction redoutable mais qui atteste la probité morale et intellectuelle de celui qui en est investi. Voilà un peu le cheminement spirituel qui lui a permis de reconnaître sans ambiguïté l’authenticité et la véracité de l’Ecole des Ahloul Baït (as) dès les premiers contacts. A son compteur depuis qu’il a découvert l’Ecole des 12 Imams infaillibles (as) de la Sainte Famille du Prophète (saw), il a sillonné à ce jour plus de 1.000 villages, bourgades et hameaux, par toutes les intempéries, toujours en charrette tirée par un âne, uniquement pour dire à tous : « Si vous voulez vivre utilement votre islam, allez à la découverte des Ahloul Baït (as) et leur doctrine… S’il vous plaît, ne mourez pas sans Les suivre dans tout.». Sheikh Abba Ali Diallo, qui réside d’ordinaire à Nara à près de 400 km de Bamako, est actuellement dans la capitale où il compte passer le mois de Ramadan. Nous sommes allés à sa rencontre à son domicile de Faladié. Le Patriarche parle couramment le Peulh, l’Arabe, le Maure, le Bambara, et il comprend aussi le Sarakolé sans le parler. Notre frère Kolado Sidibé, qui a été converti au chiisme par lui, lui a soumis quelques questions pertinentes. Entretien donc avec un sage à la veille de la mi-Cha’aban.

La Sakina : Sheikh, comment avez-vous fait la connaissance de l’Ecole islamique des Ahloul Baït (as) ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Alhamdoullilâhi et bénédictions éternelles sur le Prophète Mouhammad et sur sa sainte Famille, la porte du salut pour les fidèles musulmans que nous sommes. Je voudrais d’abord vous bénir pour la réalisation du journal ‘’La Sakina-Achoura’’ et je vous encourage à vous atteler à ce travail qui est un acte de foi et d’adoration. Il y a plusieurs journaux qui paraissent dans notre pays, mais seul le vôtre permet d’aller à la connaissance des Ahloul Baït (as) et leur doctrine. C’est très important, car il y a aujourd’hui et il y a le séjour éternel.

Ma découverte de la noble Voie des Ahloul Baït (as), c’est-à-dire l’Ecole de la sainte Famille de notre Vénéré Prophète (saw) à travers les trésors enseignés et légués par les 12 Imams infaillibles de sa Descendance, a une histoire. J’étais Directeur de médersa à Dily et j’avais parmi mes collaborateurs deux Maures mauritaniens qui nous aidaient à enseigner le saint Coran aux enfants. Les salaires de ces deux maîtres étaient payés par le royaume d’Arabie saoudite et, pour cela, ils venaient donc régulièrement à Bamako pour prendre leurs traitements mensuels des mains de l’ambassadeur saoudien. Une fois, ils ont fait le déplacement pour cette raison et l’ambassadeur saoudien leur a remis quatre exemplaires d’un livre dont le titre en arabe est « Al khoutoûtoul arîdatou » écrit par Khatîb, en leur disant que des gens vont bientôt arriver au Mali avec « un islam bizarre, mensonger, dévoyé. » Le représentant diplomatique saoudien les assura que s’ils étudient bien le livre qu’il leur a offert, les imposteurs annoncés ne pourront jamais les tromper. Au retour à Dily de mes deux collaborateurs, ils nous ont naturellement fait part de la mise en garde du diplomate saoudien. J’ai alors entrepris d’étudier attentivement le livre concerné puisqu’il s’agit d’imposteurs en route pour me tromper dans ma foi et dans ma religion que plusieurs générations de mes ancêtres ont pratiquée et que, moi-même, je suis en train de transmettre aux générations montantes. J’y ai découvert des choses horribles qui me révoltaient chaque jour contre les chiites. J’en ai parlé à Sheikh Sidi Modibo Kane Diallo et, tous les jours presque, je venais en assemblée, et nous commentions les terribles accusations pointées contre les chiites. Nous nous demandions comment des gens pouvaient être égarés à ce point et nous priions Allah de nous préserver de leurs velléités. Pour bien insister dans nos prières en ce sens, nous appuyions nos doigts sur la terre. C’est dans cette atmosphère que Monsieur Daouda Dia, qui travaillait au Bureau des oulémas de la radio-télévision malienne est arrivé à Dily dans le cadre de la célébration du ‘’maouloud’’ du Prophète (saw). Et lorsque j’ai fait part de ce que nous redoutions à ce dernier, il m’a aussitôt rétorqué que le fameux livre à nous transmis n’est qu’un tissu de mensonges. J’étais surpris ! De retour à Bamako, Daouda Dia m’a vite envoyé quatre livres des chiites pour me permettre de comparer ce qui m’étais conté faussement et la réalité des choses. Plus je lisais les livres chiites envoyés par Daouda Dia et les comparais aux sources anciennes dont nous disposions depuis des siècles, je me rendais compte de la manigance qui risquait de tromper notre bonne foi. Les choses devenaient évidentes pour moi que la vérité de l’islam nous était malheureusement cachée, ou en tout cas que nos devanciers avaient perdu d’authentiques sources précieuses. Le choc fut grand pour moi puisque je ne pouvais pas expliquer comment pareille mésaventure nous était arrivée. Naturellement, au fur et à mesure, je partageais la vérité avec qui voulait l’entendre. Voilà…

La Sakina : Selon nos informations, ce sont plutôt les Iraniens qui vous ont soudoyé…

Sheikh Abba Ali Diallo : Ceux qui vous ont dit cela n’ont pas dit la vérité. Les choses se sont passées telles que je viens de vous les raconter. Au regard de notre formation, il n’est pas facile de nous soudoyer au détriment de notre religion. Nous ne prétendons jamais à une vie matérielle qui nous fasse humilier le jour du Jugement dernier.

La Sakina : Mais, vous êtes bien allé en Iran et vous auriez même rencontré l’Ayatollah Khomeiny ! Non ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Certes, je suis allé en Iran avec cinq autre Maliens, mais c’était bien après que Daouda Dia m’ait permis de découvrir la vérité à travers les livres qu’il m’a envoyés. Tout est arrivé fortuitement, je peux dire. Je me trouvais à Bamako et c’est Daouda Dia qui m’a dit : « L’ambassadeur iranien est là et je souhaite que tu m’accompagnes pour lui rendre visite. » Nous sommes allés et le diplomate iranien nous a bien reçus. Il était bien averti des questions religieuses, c’était surprenant ! Il m’a permis de consulter une petite bibliothèque logée dans son ambassade. Durant le reste de mon séjour à Bamako, j’y venais régulièrement pour des recherches. La vérité m’apparaissait de plus en plus. Mais, je devais retourner à Dily. Quelques temps après, une épouse de Sheikh Sidi Modibo Kane Diallo résidant à Bamako m’a envoyé un message laconique me demandant de venir à Bamako. J’y suis arrivé pour m’entendre dire que c’est l’ambassadeur d’Iran qui souhaite organiser pour moi et d’autres personnes un voyage dans son pays. J’acceptai. Mais je devais repartir d’abord à Dily pour m’y préparer. Là bas, Sheikh Sidi Modibo Kane Diallo n’était pas sur place. J’ai dû le rallier à plusieurs dizaines de kilomètres. Tout de suite, il me donna son accord et il me remit même 50.000 F comme provisions de voyage. Je compris que cette nouvelle vérité qui nous arrive dans notre islam l’intéressait beaucoup. Quant à mon père, il était d’autant enthousiasme pour mon voyage qu’il marqua beaucoup son empressement. Je suis donc revenu à Bamako et nous sommes partis en Iran pour un mois.

La Sakina : Comment s’est déroulé le séjour en Iran ?

Sheikh Abba Ali Diallo : J’en reste impressionné. L’atmosphère était quotidiennement studieuse. Chaque jour, en effet, nous assistions à des cours et à des conférences. Les dignitaires religieux étaient toujours attentifs pour nous. Nous posions toutes les questions possibles. Leur vaste érudition leur permettait de nous donner les éclairages sans ambiguïté. Ils maîtrisaient leurs sujets. Je n’ai pas tardé à admettre que ce sont eux qui connaissent l’islam dans ses profondeurs, que ce sont eux qui détiennent les vrais trésors de la religion de Mouhammad (saw). Oui, dès les premiers jours, il m’est clairement apparu que la vérité de l’islam authentique se trouve avec eux, qu’ils l’ont gardée soigneusement et qu’ils la mettent sincèrement en pratique. Je me souviens de dix jours qu’ils appellent les « Dix Aubes » (je crois que ce sont les dix jours pendant lesquels la Révolution islamique a triomphé) qui ont été très particuliers. Pendant ces dix jours, nous avons subi une formation intense. De 7H30 jusqu’à la prière de l’après-midi, nous faisions des études comparées. Idem la nuit jusqu’à l’heure du coucher. Je peux vous affirmer qu’à l’occasion ce sont plus de 7.000 personnes qui ont assisté à ces cours. Nous avons également eu l’opportunité de visiter des lieux saints comme Qoum et Mashhad. Franchement, les Iraniens sont puissants parce qu’ils jouissent de la puissance de l’islam authentique. On pourra leur faire subir toutes les épreuves imaginables, mais nul ne pourra les vaincre tant que leur religion est vraie.

La Sakina : Une question me brûle les lèvres : avez-vous rencontré l’Ayatollah Khomeiny ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Oui, je l’ai rencontré, pas en tête à tête, mais au cours d’une conférence qu’il a prononcée pour nous en langue personne et dont la traduction en langue arabe était parfaitement assurée pour notre bonheur. Il était à quelques mètres de moi, sur une hauteur. Beau vieillard avec une barbe abondante qu’il nous est apparu ! Son regard vous touche directement comme s’il ne s’adressait qu’à vous seul. C’était impressionnant ! Je ne sais pas comment vous expliquer le phénomène, mais dès que vous voyez l’Ayatollah Khomeiny, deux choses se produisent automatiquement en vous : vous l’aimez tout de suite, en même temps qu’il vous inspire une crainte révérencielle. D’ailleurs, ceci est une des marques propres à notre Prophète Mouhammad (saw). Cela n’est pas anodin en ce qui concerne l’Ayatollah Khomeiny.

La Sakina : Et si on vous demandait les profits que vous avez tirés de votre voyage en Iran ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Les profits sont exclusivement spirituels, et c’était çà l’objectif. Je suis revenu réarmé dans ma foi et ma religion. J’ai appris des choses précieuses sur notre religion dont je ne soupçonnais même pas l’existence. A mon retour à Dily, j’ai consacré 14 années à étudier à nouveau les nouvelles données, à me plonger dans les sources authentiques, à m’approprier les trésors inestimables de la sainte Famille de notre Vénéré Prophète (saw), à découvrir les nobles faces qui nous étaient cachées, celles qui vous mettent en contact direct des nobles figures des Ahloul Baït (as). J’espère continuer à savourer cet immense bonheur dont Allah m’a gratifié jusqu’au Jour dernier.

La Sakina : Vous qui avez un long et utile parcours dans l’islam, vous parlez des Ahloul Baït (as) en tant que référence incontournables. Pourtant, il y a des fidèles musulmans qui ne veulent même pas entendre parler de leur noble Voie, il y en aussi qui détournent les gens de leur Ecole. Que leur dites-vous ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Ils ont tort de se comporter ainsi et ils doivent vite corriger leur conduite. Sinon, une immense perte les attend. Pour qui cherche la vérité de l’islam, l’Ecole des Ahloul Baït (as) est lisible dans toutes les sources, visible dans tous les textes. Il n’y a qu’à accepter surmonter son égo et ses certitudes malheureusement erronées même si elles ont eu cours durant des siècles.

La Sakina : Respectable Sheikh, dans quelques jours, nous vivrons la nuit de la mi-Cha’aban et le jour du 15 Cha’aban. Vous qui êtes si bien averti, que pouvez-vous nous dire ?

Sheikh Abba Ali Diallo : C’est une nuit bénie, reconnue dans toutes les écoles islamiques, sauf chez les wahhabites. Le jour du 15 Cha’aban est tout autant béni. La raison est que cette nuit et ce jour concernent la naissance du Maître du Temps, le 12è et dernier Imam des Ahloul Baït (as), Mouhammad Al-Mahdi (qu’Allah hâte son apparition !).

La Sakina : Pourquoi dites-vous : « Qu’Allah hâte son apparition ! » ?

Sheikh Abba Ali Diallo : Ne me dites pas que vous ne savez pas. L’Imam Al-Mahdi (as) est le Maître du Temps, le Sultan du moment jusqu’à l’Heure où la trompette sera soufflée, le Prince sauveur, l’Ordonnateur de nos affaires, le Gouverneur de notre vie, etc. C’est qui apparaîtra à la fin des temps pour remettre de l’ordre dans le monde avant que la Trompette retentit.

La Sakina : C’est donc un personnage important…

Sheikh Abba Ali Diallo : Ce n’est pas un simple personnage, comme vous dites, c’est un Imam. Et, comme tel, il gouverne notre moment.

La Sakina : C’est difficile d’admettre une personne aussi importante, gouvernant notre vie à nous tous…

Sheikh Abba Ali Diallo : Ecoutez, même les mécréants connaissent l’existence de l’Imam Al-Mahdi (as). Evidemment, chacun l’envisage sous des angles plus ou moins compréhensibles et sous diverses appellations. A ma connaissance, seuls les wahhabites l’ignorent ou feignent de l’ignorer. Sans l’Imam Al-Mahdi (as) aujourd’hui, il n’y a pas d’islam. Notre religion est actuellement sale, traversée qu’elle est par de multiples courants et des faussaires de tous poils. Quand l’Imam du Temps (as) apparaîtra, il fera taire les divergences et la vérité et l’ordre triompheront. Grâce à Dieu !

La Sakina : Vous dites que tout le monde connaît l’Imam Al-Mahdi (as)…

Sheikh Abba Ali Diallo : Mais il est mentionné dans toutes les sources ! La divergence se situe seulement dans la discorde de savoir s’Il (as) est à présent vivant ou s’Il (as) n’est pas encore né. Les sunnites affirment qu’Il (as) va naître sûrement le moment venu et les chiites disent qu’Il (as) est né déjà, mais qu’Il (as) se trouve en occultation et qu’il réapparaîtra au moment voulu par Allah. D’après les connaissances que j’ai acquises, vérifiées et revérifiées, l’affirmation de sunnites relève d’un déficit de savoir. En étudiant bien les textes ou le rôle joué par ces temps par l’Ayatollah Khomeiny, on aperçoit l’Imam Al-Mahdi (as), d’une manière ou d’une autre. Quant aux wahhabites qui n’hésitent même pas à affirmer que le Prophète Mouhammad (saw) n’a point de descendance, ils ne peuvent évidemment pas comprendre la nécessité des Douze Imams infaillibles dans la continuité du message islamique, donc pas même le Dernier d’entre eux, Al-Mahdi (as). Laissez-moi dire à tout le monde que celui qui dit ne pas connaître ou ne pas reconnaître l’Imam Al-Mahdi (as) ne doit pas vraiment se considérer comme un musulman.

Entretien réalisé par Kolado Sidibé

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