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Crise au Mali: l`Afrique de l`Ouest met le Premier ministre sous pression
Publié le dimanche 8 juillet 2012   |  AFP




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L'Afrique de l'Ouest a renforcé la
pression sur le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra, sommé de former
d'ici fin juillet un "gouvernement d'union nationale", jugeant qu'il y a
urgence à remettre la transition sur les rails pour enfin affronter la crise
au Nord.
Cela s'appelle une mise en demeure, et même un ultimatum: réunis samedi à
Ouagadougou avec des représentants des "forces vives" maliennes, les chefs
d'Etat du "groupe de contact" ont exigé un cabinet d'union le 31 juillet au
plus tard, sans quoi le gouvernement ne sera plus reconnu et le pays sera
suspendu des instances régionales.
Absent, le Premier ministre de transition Diarra était le premier visé par
le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique
des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), et cinq de ses homologues de la
région, alors que le président malien intérimaire Dioncounda Traoré est depuis
fin mai à Paris pour des soins après une violente agression.
"Ce que les chefs d'Etat reprochent à Diarra, c'est de ne pas avoir
respecté les dispositions de l'accord-cadre" conclu le 6 avril entre la Cédéao
et les putschistes du 22 mars à Bamako, prévoyant "un gouvernement d'union
nationale de transition composé de personnalités consensuelles", explique à
l'AFP une source proche de la médiation.
Aux derniers sommets régionaux, ils "ont demandé à Diarra d'ouvrir le
gouvernement, mais jusque-là ce n'est pas fait", souligne-t-elle.
Et "les partis politiques, la société civile et les différents mouvements
armés (occupant le nord du pays, ndlr) que nous avons rencontrés ne se
reconnaissent pas dans le gouvernement actuel", indique le ministre burkinabè
des Affaires étrangères Djibrill Bassolé.
Selon un diplomate africain, M. Diarra a "un problème de légitimité" auprès
de la classe politique malienne parce qu'"il s'est entouré très rapidement de
proches de l'ancien dictateur Moussa Traoré" (1968-1991), et aussi en raison
de "ses rapports complexes avec la junte: le soir il est proche d'elle, et le
matin il tente de prendre ses distances". "M. Diarra fait un double jeu avec
la Cédéao", affirme-t-il.

"diktat" de la Cédéao

Cependant, bien vu par l'ex-junte - dont un proche raille l'attitude de la
Cédéao: "un pas en avant et deux en arrière" - l'astrophysicien de renommée
mondiale bombardé Premier ministre en pleine tempête n'est pas un homme seul,
et son positionnement a des adeptes.
"Le Malien est un homme fier, il ne faut pas l'oublier", avance un
conseiller de M. Diarra, pour qui ce dernier "devient populaire parce qu'il
refuse de répondre à une +invitation-convocation+" de la Cédéao.
Et le chef du gouvernement peut compter sur les organisations ayant soutenu
le putsch, toujours vent debout contre les pays voisins. "La Cédéao veut
imposer au peuple souverain du Mali un diktat", tonne Tidiane Tangara, membre
du Mouvement patriotique du 22 mars (MP22, pro-putsch).
"En aucun cas la Cédéao ne cherche à se substituer au peuple malien", mais
"le Mali ne peut régler seul des problèmes d'une telle ampleur", réplique Ally
Coulibaly, ministre ivoirien de l'Intégration africaine, dont le pays dirige
actuellement la Cédéao.
Pour lui, "il y a urgence" à renforcer la transition pour traiter la crise
du Nord malien, occupé depuis fin mars par des groupes armés, rebelles touareg
et surtout islamistes radicaux alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),
plus que jamais en position de force.
Le sommet de Ouagadougou a d'ailleurs "exhorté" le président malien à
demander "sans délai" à la Cédéao et l'ONU l'envoi d'une force africaine au
Mali pour aider à reconquérir la région, où la situation humanitaire s'aggrave
chaque jour.
Une telle force, à laquelle le Conseil de sécurité des Nations unies n'a
pas encore donné de mandat en l'absence de plan clair, aurait une première
mission: protéger les institutions à Bamako et au premier chef Dioncounda
Traoré, dont la Cédéao souhaite assurer le retour au plus vite. "C'est le
personnage-clé de la transition", insiste un ministre de la région.

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