L’UM-RDA-Faso Jigi a organisé, ce Samedi 7 juillet, à la maison de la presse, une conférence débat afin de permettre à ses militants et aux Maliens d’avoir une appréciation correcte des enjeux, de la genèse, des solutions déjà mises en œuvre, de l’analyse critique des accords signés relatifs aux rebellions que notre pays a connues et de favoriser la formulation des décisions appropriées de sortie de crise à la grave crise sécuritaire et institutionnelle que traverse notre pays.
La conférence était animée par l’historien Mohamedoun Dicko, le colonel Adrahamane Maïga, ancien ministre ; le Dr Almouzar Maïga, le colonel Sékou Doumbia ; l’ancien ambassadeur, président de la communauté arabe Oumrani et l’historien Bakary Kamian. Dans son discours introductif, le président du parti, Bocar Moussa DIARRA, a fait savoir que même si la crise actuelle intègre de nouvelles dimensions, l’expérience de l’US-RDA demeurera très utile car la nature de ses solutions, ses voies et approches sécuritaires, diplomatiques, sociales et ses mesures d’accompagnement par leurs pertinences et la rigueur dans leur mise en œuvre doivent encore inspirer.
En faisant la genèse de la rébellion au Mali, le Pr Bakary Kamian est remonté jusqu’à l’époque coloniale pour trouver la justification de la toute première rébellion qui a éclaté au Mali. L’historien justifie cette rébellion par la volonté de la France, qui à l’époque, voulait regrouper les régions Nord pour créer un état saharien. « La France a tenté de créer un Koweït en Afrique occidental mais grâce à la vigilance de nos ainées, la France a échoué. Ils ont tout fait pour déstabiliser notre pays. Actuellement, on évoque des raisons religieuses mais en dessous, il y a des raisons économiques…», soutient le brillant historien. Selon le Pr Mahamadoun Dicko, la république d’Azawad n’est qu’un mythe. « L’Azawad est une cuvette qui n’a jamais été un Etat. Le Mali est un carrefour, on est diffèrent mais cela ne doit pas nous empêcher de vivre ensemble », a martelé le conférencier. Pour ce qui est de la gestion de la première rébellion qui a éclaté dans notre pays en 1963, le colonel Sekou Doumbia estime que si cette rébellion n’a pas eu beaucoup d’ampleur cela est dû à la bravoure et à la détermination des hommes de l’époque pour que le Mali ne soit jamais divisé.
Dr Almouzar Maiga, dans son analyse de la gestion de la rébellion qui a éclaté en 1991, a fustigé le comportement des dirigeants de l’époque. « Le collectif des ressortissants du Nord avait dénoncé à l’époque le pacte national et l’accord d’Alger. Les accords d’Alger de Mai 2006 mettaient le Mali sous la tutelle de l’Algérie », a-t-il expliqué. L’ambassadeur Oumrani a, pour sa part, préconisé une solution interne à la crise que nous traversons actuellement. Selon lui, ce n’est pas à la CEDEAO d’écrire l’histoire du Mali, c’est aux Maliens d’écrire leur propre histoire. « Nous sommes devant une situation hybride qui nécessite que les Maliens se retrouvent ensemble pour trouver une solution. Il faut rechercher l’intérêt du Mali et s’éloigner des solutions des groupes extrémistes », a –t-il conclu.