Réunion de Ouagadoudou II/ Les principales allocutions : Blaise Compaoré à l’ouverture du mini sommet de Ouagadougou: «Evaluer l’action de la médiation et faire le bilan de nos engagements»
Excellences Madame et Messieurs les Chefs d’Etat du Groupe de contact pour le Mali; Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine; Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO; Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest; Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA; Honorables députés représentant l’Assemblée Nationale de la République du Mali; Monsieur le représentant du Haut Conseil des collectivités territoriales; Mesdames et Messieurs les représentants des forces vives du Mali; Mesdames et Messieurs les Chefs de missions diplomatiques; Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines; Honorables invités;
Mesdames, Messieurs;
La tenue de la présente réunion du Groupe de contact de la CEDEAO sur la crise malienne traduit notre ferme détermination à trouver des réponses durables à la situation préoccupante qui prévaut en République du Mali. Le peuple burkinabè apprécie hautement votre présence effective à ce rendez-vous qui confirme votre profond attachement à l’aboutissement de nos initiatives en faveur de la restauration de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans ce pays frère. Je vous exprime ma profonde gratitude pour ce témoignage d’amitié et de fraternité ainsi que pour votre constante disponibilité.
Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement; Honorables invités; la double crise institutionnelle et sécuritaire que vit la République sœur du Mali depuis le début de cette année 2012, a conduit les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO à confier au Médiateur, au Co-médiateur le Président Goodluck Jonathan et au Groupe de contact, sous la conduite du Président de la Conférence Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara, le mandat de trouver, par le dialogue et la concertation, la solution politique appropriée pour y mettre fin de façon globale et définitive.
C’est pourquoi, après la signature de l’Accord cadre avec le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) le 6 avril 2012, nous avons invité les forces vives du Mali ici même à Ouagadougou, afin que nous recherchions ensemble, les meilleures voies pour une transition politique apaisée, base indispensable de la gestion du problème sécuritaire de la partie septentrionale du pays.
A cet égard, notre conviction a toujours été qu’une solution définitive à la rébellion au nord du Mali, passe nécessairement par la restauration d’institutions républicaines crédibles, stables et reconnues par la communauté internationale.
Les contributions fort enrichissantes de cette rencontre de concertation du 15 avril 2012 ont permis d’engranger des avancées significatives marquées notamment par la normalisation de la situation institutionnelle. Ainsi, le Président de la République par intérim a été investi, un Premier Ministre désigné, un Gouvernement de transition formé. L’Assemblée Nationale est opérationnelle et le CNRDRE s’est retiré du devant de la scène politique.
Mesdames, Messieurs; nous sommes à nouveau réunis pour nous concerter sur l’actualité du Mali, dominée principalement à Bamako par la situation institutionnelle précaire et fragile, et au nord par la dégradation continue de la situation sécuritaire et humanitaire, l’implantation progressive du phénomène du terrorisme et des réseaux du crime organisé.
Cette rencontre du Groupe de contact de la CEDEAO ambitionne d’évaluer l’action de la médiation et de faire le bilan de nos engagements communs. Elle vise également à donner de l’élan à nos prochaines initiatives pour véritablement nous engager dans le processus menant à la restauration de l’unité et de l’intégrité du Mali, afin d’aller résolument vers l’organisation d’élections libres, transparentes et acceptées de tous.
Dans ce sens, la réflexion sur la formation d’un Gouvernement consensuel au Mali, la sécurisation des Institutions, la protection du Président de la République et surtout les dispositions urgentes à prendre pour faire face au péril terroriste au nord du pays, constituent une étape nécessaire pour assurer le traitement diligent des questions humanitaires et aboutir à la restauration de l’intégrité territoriale du Mali et la stabilité de toute notre sous région.
Mesdames, Messieurs; les parties prenantes du Mali ici présentes sont interpellées sur leur responsabilité politique dans la quête d’une solution globale et durable de la grave crise que vit le Mali. Les différentes contributions éclaireront les Chefs d’Etat du Groupe de contact dans les actions à engager pour conforter les assises du Gouvernement et résoudre, avec l’appui de la médiation et de la communauté internationale, le problème sécuritaire et humanitaire de la partie septentrionale du Mali.