Soufi Bilal Diallo à propos de la profanation des mausolées de Tombouctou : «Ce n’est pas au nom de l’Islam que cette lutte est menée #aBamako

Politique

Soufi Bilal Diallo à propos de la profanation des mausolées de Tombouctou : «Ce n’est pas au nom de l’Islam que cette lutte est menée

Publié le lundi 9 juillet 2012 | Le 22 Septembre

© Getty Images par DR
Des militants Islamistes détruisant un lieu saint antique dans Timbuktu le 1 juillet 2012.

Vos outils

REAGISSEZ

PARTAGEZ

Videos

ORTM: Emission spéciale sur la destruction des mausolées

- ORTM - 4/7/2012

Dossier

Destruction de mausolées à Tombouctou

La profanation des mausolées des Saints à Tombouctou, par les Salafistes d’Ansardine de Iyad Aghali, a provoqué l’ire de la communauté des Soufis du Mali. Son guide, Cheick Soufi Bilal Diallo, a vigoureusement condamné ces actes barbares devant la presse le 6 juillet dernier.

D’entrée de jeu, il a levé toute équivoque: «la position de la communauté musulmane des soufis du Mali, à travers moi, en tant que guide cette communauté, est claire. Nous condamnons fermement, avec la dernière énergie, et nous interpellons l’opinion internationale, à travers le gouvernement malien, afin d’agir très vite, parce que c’est nécessaire. Ce qui se passe actuellement à Tombouctou est inadmissible et contraire à toute valeur morale et humanitaire. Nul ne peut justifier ces barbaries au nom de l’Islam. Nous voulons que cela cesse très rapidement. Nous sommes touchés et nous réaffirmons notre désapprobation. S’il existait un mot plus fort que condamner, nous l’aurions l’utilisé».

Selon lui, ces actes sont contraires à la morale islamique et rien ne justifie ces profanations de mausolées. La communauté soufie attend avec impatience la réponse du gouvernement pour que ce genre de situation ne se reproduise plus dans notre Maliba. Elle compte multiplier des conférences de dés-endoctrinement. «Vous savez, j’ai tenu récemment une conférence sur la paix à Mopti. Cela va continuer, afin d’éclairer les gens et montrer que les motivations des membres d’Ansardine sont contraires à l’Islam», a ajouté Soufi Bilal. Parlant d’éventuels contacts avec Iyad, il a précisé que c’est le Haut Conseil Islamique qui est en contact avec ce «fils de Satan». «Nous connaissons la couleur du vent qui a soufflé au nord de notre pays depuis le début. A travers le HCI, il y a des pourparlers. Nous comptons sur une issue favorable dans un bref délai. Si ce n’est pas le cas, nous déciderons avec les autres leaders religieux ce qu’il faut faire».

Concernant l’application de la Charia, le guide des Soufis affirmera sans ambages qu’il n’y a pas de contrainte dans la religion musulmane. «Au temps du Prophète Mohamed (PSL), Médine a toujours été une ville occupée par les musulmans. Une ville acquise et non conquise. Ce ne sont pas les armes qui ont parlé, encore moins les bombes qui ont exposé, pour qu’elle tombe dans les mains des musulmans. C’est par la puissance du verbe du Prophète, par sa sagesse et sa tolérance, que Médine est devenue entièrement musulmane. Aujourd’hui, Tombouctou, c’est Médine pour nous. L’islam est là depuis le 7e siècle. C’est un islam tolérant que nous vivons, et non celui, fabriqué, qu’on veut nous imposer», a rappelé le leader des Soufis.

Pour Soufi Bilal Diallo pense que les membres d’Ansardine d’Iyad Aghali sont des gens qui évitent toujours le dialogue et préfèrent prendre les armes. «C’est à travers des débats d’idées qu’on peut se comprendre. J’invite les gens à comprendre que ce n’est pas au nom de l’Islam que cette lutte est en train d’être menée. Car l’Islam prône la paix et la tolérance», a-t-il martelé.

Youssouf Diallo

LIENS PROMOTIONNELS

Autres articles

Crise politico-institutionnelle et sécuritaire au Mali : Le FPR veut que le Médiateur se démette - Le 22 Septembre - 9/7/2012

Réunion de Ouagadoudou II/ Les principales allocutions : Blaise Compaoré à l’ouverture du mini sommet de Ouagadougou: «Evaluer l’action de la médiation et faire le bilan de nos engagements» - Le 22 Septembre - 9/7/2012

Blaise Compaoré à la délégation malienne: « Nous voulons venir à Bamako, mais nous ne voulons pas être frappés » - Le 22 Septembre - 9/7/2012

Retour en force d’Al-Qaïda : L’Afrique du Nord et le Mali, des terrains privilégiés - Le 22 Septembre - 5/7/2012

Alphadi Wangara, Imam de la mosquée Sidi Yahiya de Tombouctou : «L’Etat malien, tout comme les Islamistes, doit être jugé par la CPI» - Le 22 Septembre - 5/7/2012

Edito : La troisième honte du Mali - Le 22 Septembre - 5/7/2012

Sit-in des ressortissants du Nord du Mali : Le COREN exige des actes - Le 22 Septembre - 5/7/2012