Depuis le coup d’Etat du 22 mars qui a enfoncé le pays dans une crise sociopolitique et institutionnelle sans précédent, le Barreau du Mali s’est toujours fait entendre pour la recherche d’une sortie de crise. Il a toujours entamé des démarches positives parfois avec le soutien d’autres barreaux pour un dénouement heureux de cette crise. C’est ainsi que lors de la rentrée solennelle du barreau du Luxembourg tenue le 8 juin dernier, les deux barreaux, dans le cadre de leur coopération ont condamné l’agression du Mali et les atteintes graves aux droits et libertés à travers une déclaration commune.
Vu l’excellence des relations entre le Mali et le Luxembourg, fondées sur l’attachement commun au droit et aux valeurs de liberté et de démocratie, le barreau du Luxembourg a décidé de soutenir le Mali pour une sortie de crise le plus rapidement possible. Dans sa déclaration, il a dénoncé les événements en cours au Mali, caractérisés par une occupation du Nord du pays par des terroristes, des narcotrafiquants, des rebelles touaregs et d’ex combattants libyens de différentes origines, qui tendent à la création d’un Etat islamiste. Ces événements constituent une atteinte grave à la souveraineté du pays, mais également menacent la stabilité et la sécurité tant de la région du Sahel que du monde occidental. Toujours dans sa déclaration, il a souligné que cette rébellion a engendré un bouleversement de l’ordre institutionnel au Mali, et entrainé une remise en cause du processus démocratique entamé depuis deux décennies dans le pays. Avant d’ajouter qu’aucune justification ne saurait être trouvée aux graves violations des droits de l’homme, viols, crimes de guerre, exécutions sommaires, enlèvements, profanations de tombes, pillages de vestiges historiques etc, qui accompagnent ces actes de rébellion contre l’autorité démocratiquement élu d’un Etat souverain. Par ailleurs, il sollicite l’appui des autorités luxembourgeoises, auprès des institutions européennes et du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour une plus grande implication de la communauté internationale dans la résolution de la crise malienne notamment par l’accompagnement des nouvelles autorités de la transition malienne en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel normal, l’appuyer le cas échéant sur les plans militaire et budgétaire pour le recouvrement de l’intégrité du territoire malien et la sécurisation du Sahel et l’accompagnement des organisations de la société civile dans le cadre du processus de retour à la démocratie.