PARIS - Le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral
Edouard Guillaud a opposé jeudi un démenti formel à des accusations de
brutalité formulées la veille par un chef rebelle touareg contre des
militaires français.
"Ce n’est pas la façon dont travaillent les militaires français depuis
largement plus d’un demi-siècle maintenant", a plaidé le haut responsable
militaire sur Europe 1.
"C’est même au contraire ce qu’on leur reconnaît dans le monde entier et
quand nous formons des troupes étrangères", selon lui.
L’amiral répondait à des accusations, formulées dans une interview au Monde
daté de jeudi, de Moussa Ag-Acharatouman, membre du bureau politique du MNLA
(Mouvement national de libération de l’Azawad), principal acteur de la
rébellion touareg.
Ce dernier avait critiqué "ces arrestations, ces fouilles", des "méthodes
vexatoires et punitives" de l’armée française enquêtant sur le meurtre de deux
journalistes de RFI près de Kidal. "L’image des Français est ternie", avait-il
insisté.
Le CEMA a assuré au contraire que "tout excès serait évidemment sanctionné,
immédiatement".
Au même responsable malien assurant que son mouvement aurait les moyens de
retrouver les meurtriers de Ghislaine Dupont et Claude Verlon si on le
laissait agir alors qu’on l’aurait empêché, Edouard Guillaud a tranché : "non,
c’est faux. D’ailleurs s’il a les moyens qu’il le fasse je crois que cela
aidera beaucoup les enquêteurs".
Les deux journalistes ont-ils été tués parce qu’ils étaient journalistes ou
parce qu’ils étaient journalistes français? "J’ai tendance à vous répondre:
les deux. Manifestement al-Qaïda voulait, pour sa propre aura, avoir des
Français peut-être comme otages. Le fait qu’ils soient journalistes ne pouvait
que renforcer leur valeur".
Relancé sur les forces maintenues au Mali fin 2013, il a évoqué une
fourchette de 2.000 à 2.500, expliquant: "Nous devons nous adapter aux
circonstances" alors "qu’il y a encore des tentatives d’attentats, y compris
des attentats suicide".
"Nous espérons bien être, pendant l’hiver, au seuil des 1.000 fixé par le
président de la République", a encore dit le chef d’Etat-major.