Le Mali d’IBK est-il devenu un pays où le laisser aller et le laisser-faire ont pignon sur rue ? C’est le moins qu’on puisse se poser comme question au regard des agissements actuels d’un Ministre de la République. Le Général Abdoulaye Coumaré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, après ses frasques du temps de la transition récente, continue de défier et narguer les Maliens. Comme pour afficher son insouciance totale quant à ce que l’on dit de lui et qu’on lui reproche, il a poussé le culot jusqu’à signer une convention douteuse avec une entreprise chinoise portant sur la réhabilitation des chemins de fer de notre pays. C’est là un gros marché, par ailleurs douteux, dont de Ministre seul connaît les contours.
LES SUSPICIONS DU SYNDICAT
Réunie en assemblée générale d’informations avec la base, la section syndicale unique Untm-Transrail se refuse de cautionner le comportement du Ministre de l’Équipement et des Transports, qui cache mal sa trahison. Les meneurs de ce groupe sont Abdoulaye Berthé et Modibo Fofana, lesquels dénoncent avant tout l’absence de dialogue entre la section syndicale et le premier responsable du département des transports.
Ceci est d’autant vrai si l’on tient compte du fait que cet officier proche du Général Amadou Haya Sanogo, chef des ex- putschistes, a négocié une convention avec une entreprise chinoise sans même entreprendre une quelconque concertation avec les acteurs maliens concernés au premier chef, à savoir les travailleurs de la voie ferroviaire. L’entreprise chinoise en question s’appelle « China Railway construction corporation ».
DES ZONES D’OMBRE DANS CE PROJET
Le premier projet, nous dit- on, va concerner la réhabilitation des rails sur une distance de plus de 700 km sur la ligne du chemin de fer Bamako-Dakar. L’autre aspect de ce que l’on peut qualifier de « business » du Ministre Coumaré, concernera la construction d’un deuxième tronçon de voie ferrée.
Le paradoxe dans tout ça, c’est que le coût de ces travaux n’a pas été estimé. En tout cas, pas porté à la connaissance des premiers concernés. Et pourquoi cela ? Il y a anguille sous roche, selon des membres du syndicat qui dénoncent la gestion de leur Ministre de tutelle. « A cause au comportement du Ministre Coumaré, la situation du secteur n’est pas enviable aujourd’hui », déclare un des cheminots qui accuse par la même occasion Siaka Diakité, secrétaire général de l’Untm qui, d’après notre interlocuteur, a tout fait pour diviser le syndicat. « Nous sommes et restons l’unique syndicat valable », affirme ce cheminot.
3.000 EMPLOIS MENACÉS
« Par le seul comportement du Ministre de l’Équipement et des Transports, ce sont 3.000 emplois qui sont menacés au niveau de la régie des chemins de fer au Mali », a indiqué un des responsables syndicaux qui dénonce avec vigueur la signature de la convention intervenue entre une entreprise chinoise dont les compétences demeurent sujettes à caution. « Nous demandons le départ du Ministre de l’Équipement et des Transports, nous sommes conscients que c’est un scandale qui ne dit pas son nom et dans lequel il est trempé », clament des cheminots très remontés contre lui, depuis la signature de cette convention avec des chinois.
Pire, le Ministre ne se soucie même pas de l’atmosphère malsaine qu’il a créée et, de surcroît, il vient de nommer et d’envoyer auprès des services du chemin de fer deux missionnaires dont les émoluments s’élèveraient à 3 millions de Fcfa par mois et sur les fonds de la société des chemins de fer du Mali. C’est là un scandale, selon un agent qui perçoit très mal l’utilité de cette mission, dont se prévalent lesdits missionnaires.
Le comble c’est qu’à présent le secteur est confronté à un problème dans la survenue duquel le Ministre a joué un rôle important. Il s’agit de l’utilisation d’une somme d’un milliard de Fcfa du service voyageur que personne n’arrive à justifier de 2011 à nos jours. Quid du Ministre Abdoulaye Coumaré dans cette affaire ?
Par ailleurs, et sur un autre registre, les cheminots s’interrogent sur l’utilisation d’une somme de deux (2) milliards de Fcfa entrant dans le cadre des mesures d’urgence. Le syndicat interpelle le Premier ministre qui serait bien inspiré de confronter le Ministre de l’Équipement et des Transports, Général Abdoulaye Coumaré, sur le sujet. Car ici, ça sent vraiment le détournement. À suivre !
Laya DIARRA