BAMAKO - Des partisans de la rébellion touareg du MNLA ont saccagé jeudi des bâtiments publics à Kidal, dans le nord-est du Mali, pour protester contre la décision de leurs chefs de quitter certains de ces locaux occupés depuis plusieurs mois, a appris l’AFP de sources concordantes.
D’après des habitants et une source militaire africaine joints sur place, quelques dizaines de femmes et de jeunes partisans du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) tenaient depuis jeudi matin un sit-in devant le gouvernorat pour protester contre l’évacuation promise de ce bâtiment ainsi que celui du siège de la radio-télévision ORTM dans ce chef-lieu de la région.
Pour une raison indéterminée, le sit-in a dégénéré en violences, des jeunes ont saccagé et brûlé une partie du gouvernorat, du Trésor public et d’un bâtiment de l’Education nationale situé à proximité, d’après ces sources. Aucun bilan n’était immédiatement disponible.
"Actuellement, des jeunes de Kidal pro-MNLA sont en train de mettre à sac une partie des locaux du gouvernorat. Ils ont saccagé et brûlé les bâtiments du Trésor public et l’Académie (...), en face du gouvernorat. Ils disent qu’ils ne veulent pas voir le retour du gouvernement malien", a déclaré un des fonctionnaires joints peu avant 12H30 locales (et GMT).
"Moi, je vois un mur du gouvernorat qui est tombé. J’ai vu aussi le Trésor brûlé. Ce sont les jeunes qui ont fait tomber ce mur", a dit l’autre fonctionnaire. Ces informations ont été confirmées par la source militaire africaine, qui a affirmé apercevoir "le feu au-dessus d’une pièce du gouvernorat, comme si des papiers avaient été brûlés à l’intérieur".
Des hommes du MNLA demeuraient toutefois jeudi après-midi au gouvernorat et au siège de l’ORTM, qu’ils occupent depuis environ neuf mois, selon des sources concordantes.
La décision du MNLA de quitter ces bâtiments, annoncée le 9 novembre, a divisé les partisans de la rébellion.
Un premier sit-in de protestation avait déjà été organisé mercredi devant le gouvernorat par un groupe de femmes et de jeunes. Le chef coutumier de Kidal, Intalla Ag Attaher, avait entrepris une médiation entre les deux bords, en exhortant au respect de la promesse faite,
selon un proche de sa famille, Moussa Ag Achérif, joint depuis Bamako.
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