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L’Essor N° 17577 du 15/11/2013

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Lauréat du Grand Prix des Medays 2013: Dioncounda Traoré pour l’ensemble de son œuvre
Publié le vendredi 15 novembre 2013  |  L’Essor


© Autre presse
Forum Medays 2013 au Maroc : Le prix Amadeus décerné à Dioncounda Traoré


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L’ancien président de la République par intérim a reçu une distinction méritée pour avoir tenu la barre du Mali en une période extrêmement difficile

Les Maliens l’avaient connu ministre et président de l‘Assemblée nationale, mais ne l’avaient pas suivi avec une attention particulière dans ces deux fonctions. Les choses ont été totalement différentes quand il a assumé la présidence par intérim de la Transition. Nos compatriotes l’ont alors suivi de très près et l’ont observé quasiment à la loupe pendant qu’il était aux manettes, à l’œuvre et surtout à la manœuvre. L’impression générale fut que Dioncounda Traoré méritait bien le titre de ‘’force tranquille », tant l’homme a montré un calme olympien à toute épreuve, une patience sans mesure et une maestria politique d’orfèvre pour mener le bateau Mali à bon port, contre vents et marées.

Ces compliments et ces superlatifs n’ont pas été l’apanage des seuls Maliens. D’autres que nous ont attentivement suivi Dioncounda Traoré et ont eux aussi constaté sa paisible assurance. La reconnaissance de ses qualités d’homme d’Etat qui ont permis au Mali d’arriver à des élections historiques en août dernier et de réussir une transition politique a parcouru le monde entier avant de jeter l’ancre au large de la Méditerranée, à Tanger. Il était en effet légitime que comme cela arrive plus souvent aux créateurs et aux artistes qu’aux hommes politiques qu’une personnalité soit distinguée pour l’ensemble de son œuvre. C’est cette consécration qui a échu au président Dioncounda Traoré avoir réussi la conduite de la Transition malienne avec brio malgré toutes les turpitudes traversées. A entendre le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri dans son introduction générale mercredi soir à l’ouverture des Medays 2013, Dioncounda Traoré est un phénomène politique. Le président Fihri a assuré que les commentaires qu’il a faits sur l’homme ne relèvent pas de connaissances livresques ou de revues de journaux. En très peu de temps, Dioncounda Traoré s’est fait une renommée internationale dans un monde où la démocratie devient une idéologie politique de plus en plus difficile à cerner, notamment sous les tropiques. Le décor du chapiteau dressé dans le jardin de l’hôtel Moevenpik de Tanger convenait parfaitement à la cérémonie de remise d’une belle récompense. Le tissu immaculé qui couvrait l’installation toute entière était de la couleur de la paix ; le costume sombre pour laquelle avaient opté la majorité des invités soulignait encore plus la solennité de l’événement. La nature elle-même a contribué à la réussite de l’événement avec le souffle doux de la brise venue de la mer.

UNE INTENSE JOIE INTÉRIEURE. « Le président Dioncounda Traoré a usé du sacrifice suprême pour mener la transition dans son pays. On n’oublie pas qu’il a été touché dans sa chair avec son agression jusque dans l’enceinte du palais présidentiel le 21 mai 2012 » a lancé, la voix émue, le président de l’Institut Amadeus. Et lorsqu’il a invité le président Dioncounda Traoré à venir recevoir son prix, les applaudissements ont fusé en salve. La démarche nonchalante et toujours mesurée, son éternel sourire flottant sur les lèvres, l’ancien président par intérim est entré en possession de son trophée, une statuette représentant deux mains dressées verticalement et posées sur un socle en verre. L’illustre hôte avait beau garder un visage impassible, il laissait tout de même transparaitre une intense joie intérieure qui devait certainement contenir aussi la satisfaction de voir ses efforts reconnus à leur juste valeur. Dans son allocution, l’ancien président a salué tout d’abord le royaume chérifien pour la grande estime que celui-ci témoigne au Mali et à sa modeste personne. L’hommage s’est ensuite étendu à l’institut Amadeus et à son président Brahim Fassi Fihri, dont le forum des Medays s’installe dans le cercle des grands rendez-vous de débats sur la marche du monde. Pour Dioncounda Traoré, la distinction qu’il a reçue représente aussi une marque de l’amitié malianno-marocaine qui a amorcé une accélération avec l’invitation acceptée par le roi Mohamed VI de participer à l’investiture du président IBK et surtout de mettre à la disposition du Mali un hôpital de campagne pour le plus grand bénéfice des populations maliennes. Ce que Dioncounda Traoré a aussi salué chez le souverain chérifien, c’est le fait d’avoir accepté de passer plusieurs jours à Bamako, preuve de l’estime et de l’amour du roi du Maroc pour le peuple malien. Cela s’ajoute à tous les autres efforts fournis par le royaume chérifien dans la résolution de la crise malienne.

LE SAHEL AU CENTRE DES DÉBATS. Revenant à son trophée, Dioncounda Traoré l’a dédié à sa famille (il était accompagné de deux de ses filles) qui a été à ses côtés dans les moments difficiles, au peuple malien qui a eu confiance en lui, à tous les martyrs tombés lors de cette crise et aux partenaires qui ont aidé le Mali à se relever. Fidèle à sa modestie coutumière, Dioncounda Traoré dira que la Transition malienne, si elle a été une réussite, doit son succès d’abord aux Maliens eux-mêmes. « C’est parce que le peuple malien est un peuple pacifique, courageux, tolérant. Il n’a jamais douté. Ce peuple a été aux champs, au marché, mais aussi au front pour affronter les terroristes. Pendant cette crise, il fallait faire des concessions, avoir beaucoup de courage et de patience », a fait savoir Dioncounda Traoré dans un discours plein d’émotion écrit de sa propre main.

Evoquant de nouveau le Grand Prix des Medays, l’ancien président intérimaire a estimé : « c’est mon apport modeste qui vaut cette grande consécration que j’accepte. Surtout que cela vient d’un think tank africain. Le président Brahim est une fierté pour le Maroc, le Maghreb, le monde arable et l’Afrique toute entière. Il est le digne fils d’un grand homme qui a été dans le passé ministre des Affaires étrangères de son pays en même temps que je l’étais pour le Mali. Je souhaite beaucoup de courage pour l’Institut Amadeus pour ce qu’il fait dans le dialogue sud-sud et nord-sud ».

Le président Dioncounda Traoré participera à quelques plénières et panels des Medays notamment à la plénière consacrée à l’Afrique avec une thématique évocatrice : « Sécurité, gouvernance et économie : comment croire en l’Afrique ? »

Le forum des Medays (comprendre « Mediterranean days », pour les journées méditerranéennes) est une plate-forme unique en Afrique francophone et au Maghreb instaurant un dialogue sud-sud dans une perspective de dialogue nord-sud. Il est à sa sixième édition et a comme berceau la ville marocaine symbolique de Tanger, au bord de la Méditerranée, à 14 kilomètres et une trentaine de minutes de ferry des côtes espagnoles. La ville constitue donc un point de rencontre entre l’Afrique et l’Europe, le Nord et le Sud. Le thème de cette année est « Quelles émergences dans un monde instable ? ».

Comme depuis deux ans, le Sahel sera naturellement au centre des débats avec un panel qui lui est dédié avec un angle sur notre pays : « la crise au Mali et au Sahel : remodeler les réponses régionales et globales ». Un panel prévu pour se tenir ce samedi et dont notre compatriote Adam Thiam, éditorialiste au Républicain, sera le modérateur. Comme on le constate, le Mali depuis le début, est un habitué des Medays. Avec le Grand prix décerné au président Dioncounda Traoré, il est encore plus honoré d’y être invité.

Alassane Souleymane, à Tanger

Correspondance particulière

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