DAKAR - Le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls a annoncé vendredi à Dakar la création dans la capitale sénégalaise d’un poste "d’attaché régional français de sécurité intérieure" pour renforcer la lutte anti-terroriste dans les pays du Sahel.
"Nous souhaitons inscrire cette lutte contre le terrorisme dans la cohérence d’un plan Sahel qui pourrait être piloté ici à Dakar", a déclaré M. Valls à la presse, à l’issue d’une réunion de travail avec son homologue sénégalais, Abdoulaye Daouda Diallo.
"Pour ce qui nous concerne, nous ouvrons (le poste d’un) attaché régional français de sécurité intérieure qui renforcera les équipes qui sont déjà présentes sur le terrain, ici à Dakar, pour gagner en efficacité notamment dans le domaine du renseignement", a-t-il ajouté.
La situation dans le nord du Mali voisin du Sénégal, où des éléments jihadistes restent actifs, est un sujet de préoccupation pour tous les pays d’Afrique de l’Ouest ainsi que du Tchad qui, avec la France, ont envoyé des troupes au Mali dès janvier pour combattre les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui venaient d’occuper cette région pendant neuf mois.
Ces groupes ont menacé de mener des actions en France et dans les pays africains qui participent à la force de l’ONU au Mali, la Minusma.
Le ministre sénégalais, M. Diallo, a insisté sur la nécessité de renforcer "l’échange d’informations" entre tous les pays de la région et la France pour lutter contre cette menace. Il a rappelé qu’en ce qui concernait le Sénégal, il avait "800 kilomètres de frontières avec la Mauritanie et le Mali", difficiles à contrôler entièrement pour empêcher la circulation de jihadistes armés.
MM. Valls et Diallo ont signé vendredi un document qui, selon Manuel Valls, "vise à rendre plus solennel ce que nous faisons déjà ensemble en vue de développer une coopération de très grande qualité dans tous les domaines qui intéressent les ministères de l’Intérieur".
Outre la lutte anti-terroriste, l’autre sujet essentiel de cette coopération est la lutte contre la drogue.
Dans ce domaine, a affirmé le ministre français, "il y a une plateforme, il y a des coopérations, il y a des engagements financiers qui doivent trouver encore davantage de prolongements", car "la drogue détruit nos sociétés, s’attaque aux fondements même de nos démocraties: c’est vrai en Europe, c’est vrai en Afrique".
"La France et le Sénégal souhaitent être ensemble à la pointe de ce combat contre ce fléau et nous sommes très déterminés à mettre les moyens techniques humains et financiers pour gagner en efficacité", a-t-il affirmé.