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Réunion du groupe de contact de la CEDEAO avec les forces vives malienne : La fin de l’idylle entre la CEDEAO et Cheick Modibo Diarra
Publié le lundi 9 juillet 2012   |  L'Indépendant


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© AFP par AHMED OUOBA
Le Premier ministre par intérim Cheikh Modibo Diarra, reçu par le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré


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La deuxième réunion du groupe de contact de la CEDEAO avec les forces vives malienne, hormis les organisations proches de la junte, qui s’est réunie, le samedi 7 juillet dernier à Ouagadougou, dans la capitale du Burkina Faso, a mis en évidence la rupture entre la CEDEAO et le Premier ministre malien de transition, Dr Chaick Modibo Diarra. Au regard du communiqué final, qui a sanctionné les travaux et des indiscrétions de certains chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale, l’on peut soutenir que si ce n’est pas la fin des bonnes relations entre le chef du gouvernement de transition du Mali et la CEDEAO, c’est au moins le début de la fin.

Avec une présence de 51 délégués sur 62 invités pour la deuxième réunion du groupe de contact de la CEDEAO sur la crise institutionnelle et sécuritaire du Mali, les six chefs d’Etat (voire la liste et ceux des autres participants dans le communiqué final en page 3) ont soutenu la demande des forces vives du Mali, y compris la classe politique et la société civile et les invitent à procéder à des consultations et à formuler au Président de la République par intérim des propositions en vue de la formation avant le 31 juillet 2012 d’un gouvernement d’union nationale chargé de la mise en œuvre d’une feuille de route de sortie de crise. Cela, pour favoriser la stabilité politique et créer les conditions propices à une sortie de crise apaisée. Ainsi, comme on peut le constater, les consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale ne seront pas menées par le Premier ministre « de pleins pouvoirs » (sic), mais par le président Dioncounda Traoré. Toute chose qui constitue un désaveu clair pour l’actuel chef du gouvernement qui s’était d’abord opposé à l’ouverture de son équipe, avant de se rétracter face à la pression de la CEDEAO à travers un communiqué laconique lu à la télévision nationale, par le ministre de la communication porte-parole du gouvernement, Hammadoun Touré, juste après le communiqué final de la CEDEAO.
« Le maintien de Cheick Modibo dépend des Maliens », dixit Blaise
A propos de la formation du gouvernement d’union nationale, certains participants à cette deuxième réunion du groupe de contact de la CEDEAO ont estimé que celle-ci doit se faire « sans Cheick Modibo Diarra comme Premier ministre ». A ce sujet, le président du Faso, médiateur de la crise, a été sans équivoque. Selon lui, « le maintien du Dr Cheick Modibo Diarra comme Premier ministre de la transition dépend des Maliens ». Aussi, les chefs d’Etat du groupe de contact de la CEDEAO ont fait savoir que la réunion de Ouaga ne visait point à former un gouvernement d’union nationale en lieu et place des forces vives du Mali contrairement aux intoxications qui en faisaient état. Le choix de Ouaga pour abriter la réunion du groupe de contact de la CEDEAO avec les forces vives du Mali se justifie d’abord par l’insécurité ambiante qui règne à Bamako en particulier, à l’intérieur du Mali en général. Après tout, Ouaga est la capitale du pays dont le président a été désigné médiateur de la crise malienne par ses pairs de la CEDEAO à cause du savoir-faire de sa diplomatie. C’est justement ce savoire-faire de la diplomatie burkinabé a permis d’éviter un incident quand deux individus Touareg isolés, se présentant sous les noms de Azaz Ag Dagdah et Ould Mataly ont voulu participer à la réunion tout en voulant faire une déclaration en plus des organisations dûment mandatées. Soupçonnés par certains d’être de mèche avec le ‘’Mouvement national de libération de l’Azawad’’, ils ont été poliment mais fermement priés de quitter la salle. Ce qui fut chose faite.
Avec la décision de la formation du gouvernement d’union nationale, le retour à Bamako du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré ne ne devarait plus être qu’une question de jours. Toutesfois, la protection de son intégrité physique et la sécurisation des institutions de la transition demeurent une préoccupation.
Sur la question, le gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra, par la voix de son ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Mme Rokiatou Guikiné Traoré, a émis le vœu, lors de la réunion, que celles-ci soient confiées à l’actuelle armée malienne. Un avis qui n’a pas été totalement partagé par les chefs d’Etat membres du groupe de contact de la CEDEAO qui ont invité l’organisation sous-régionale à appuyer le gouvernement malien en vue d’organiser le retour rapide au Mali du président Dioncounda Traoré en convalenscence à Paris la tentative d’assassinat dont il a été l’objet par des badauds embobinés par les pro putsch qui ont tenté, sans succès, àd’installer le Capitaine Amadou Haya Sanogo à la tête de l’Etat malien. Et cela avec la complicité de cette même armée censée assurer sa protection.
Justement à ce sujet, la CEDEAO exige que toute la lumière soit faite sur l’agression physique contre le Président Dioncounda Traoré et que des poursuites soient engagées contre les auteurs de cette agression. Le fait que la CEDEAO décide appuyer l’actuel gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra pour la sécurité du président Dioncounda Traoré et des institutions de la transition constitue un deuxième désaveu pour l’actuel chef du gouvernement. S’y ajoute la contrainte exercée sur lui par la CEDEAO d’adopter, sans délai, une feuille de route devant conduire à une sortie de crise apaisée par le recouvrement de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections justes, transparentes et crédibles auxquelles le Président par intérim, le Premier ministre et les membres du gouvernement de transition ne seront pas candidats. Voilà tout ce que le monde entier attend de l’ex-navigateur interplanétaire qui joue malheureusement au dilatoire par des méthodes peu sincère à savoir l’audit des institutions et des services publics. Un plan cousu de fil blanc pour demeurer Premier ministre.
Aussi, la demande par l’organisation ouest africaine de la libération immédiate de toutes personnes arbitrairement détenues à Kati, au QG de la junte est bien la preuve qu’elle sait ne pas pouvoir compter sur l’actuel gouvernement du Dr Cheick Modibo Diarra pour la protection des Maliens civils et militaires. Elle a, en outre, demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de procéder aux investigations nécessaires à l’identification des auteurs de crimes de guerre et à engager les poursuites à leur encontre.
Alassane DIARRA *Envoyé spécial à Ouaga
Quand Cheick Modibo Diarra n’a pas compris le sens de son Premier ministre de « pleins pouvoirs »
La deuxième réunion du groupe de contact de la CEDEAO sur le Mali à Ouaga, le samedi dernier, avec les forces vives maliennes, nous a permis d’obtenir des informations inédites sur le 41ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation sous-régionale, tenu les 28 et 29 juin dernier à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire sur la même crise institutionnelle et sécuritaire au Mali. Ainsi nombre, beaucoup de chefs d’Etat de la CEDEAO estiment que le Dr Cheick Modibo Diarra n’a pas compris le sens et le rôle de ‘’Premier ministre de pleins pouvoirs’’, raison pour laquelle il a tendance à se prendre pour l’épicentre de la terre au Mali.

Selon notre source, « l’expression pleins pouvoirs est survenu dans le jeu politique malien au regard du fait que la démission de l’ancien Premier ministre, Mme Sidibé Mariam Kaïdama Cissé, a été négociée afin de pouvoir nommer Dr Cheick Modibo Diarra à ce poste en temps de crise pour qu’il détienne tous les pouvoirs d’un Premier ministre du temps normal ». De là à former un gouvernement sans consultation d’aucune force politique ou sociale, il faut bien convenir qu’il a surestimé ses ‘’pouvoirs’’.

Pas d’armement pour une armée fuyarde
Autres indiscrétions, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra aurait affirmé, lors de ce 41ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement que « le Mali a plutôt besoin d’armement pour libérer le nord ». Une déclaration qui aurait étouffé de colère de certains chefs d’Etat qui n’ont pas manqué de le lui faire savoir vertement. Echantillon de leurs propos :«Nous n’allons pas donner des armements à une armée, celle du Mali, qui une fois soupçonnée une opération des bandits armés, détale en laissant tout à l’ennemi ».
Alassane Diarra

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