Les Maliens ont suivi la semaine dernière, la déclaration commune du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) sur l’évacuation des locaux administratifs occupés par les éléments armés du MNLA. Cet événement n’est rien d’autre qu’une scène de théâtre joué par la France et ses suppôts qui ne sont rien d’autres que les groupes armés de la région de Kidal et leur mentor la France et son supplétif de la Mission internationale des Nations Unies pour la Stabilité au Mali (MINUSMA) dont le numéro deux (2) est Monsieur Abdoulaye Bathily, homme politique sénégalais.
Libération des locaux administratifs de la région de Kidal
A écouter M. Bathily, remercier le MNLA quand au respect de la parole donnée sur la date du jeudi 14 novembre, pour quitter les locaux administratifs, c’est révoltant !
Sur la base de quelle légalité nationale ou internationale, Abdoulaye Bathily remercie un groupe rebelle hors la loi ? Toutes les instances régionales à savoir l’Union Africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et internationales en tête l’Organisation des Nations Unies (ONU), connaissent les frontières de la République du Mali depuis le 22 septembre 1960. Toutes ces instances reconnaissent que le Mali doit occuper jusqu’au centimètre carré, toute l’étendue de son territoire.
En vertu de quel droit, le MNLA occupe les locaux administratifs de la région de Kidal ? Avant le début de la libération du nord Mali par les forces armées franco-maliennes, toute la communauté internationale est témoin que le MNLA n’existe nulle part sur le territoire national.
Il a été chassé par le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de tous ses bastions naturels et traditionnels comme Ménaka, Gao, Tombouctou, Léré et Kidal ? D’où vient-il depuis l’entrée des troupes françaises à Kidal ? Qui l’a armé ? Pourquoi, la France avait refusé que les forces armées maliennes rentrent à Kidal avec ses forces armées ?
Il manque aux Maliens, un esprit d’anticipation, d’analyse et de courage politique. Ils n’ont qu’à regarder, ce qui s’est passé en Afrique Centrale particulièrement au Congo démocratique contre le groupe rebelle, nommé «Le M23» L’armée congolaise a été aidée dans sa reconquête des régions occupées par le M23.Ce dernier a été battu jusqu’à l’intérieur des frontières de ses deux mentors à savoir le Rwanda et l’Ouganda.
Aujourd’hui, la République démocratique du Congo refuse de signer un accord avec le M23. Et s’il y’a un accord à discuter, c’est à la république démocratique du Congo de notifier le terme de cet accord et de dicter sa volonté. Chez nous, on remercie le groupe rebelle, comme si le Mali n’a aucune société civile et ni de partis politiques.
Manque d’une Société civile et des partis politiques crédibles
L’humiliation dont parle le ministre Cheick Oumar Diarrah. Ce sont les autorités qui se sont humiliées et elles ont humilié le mali et son peuple avec elles. L’humiliation du peuple malien a commencé à partir du 19 novembre 1968, date à la quelle où le groupe d’officiers subalternes, se sont emparés du pouvoir et ils n’ont fait qu’humilier les pionniers de l’indépendance.
En parlant de l’effritement des valeurs maliennes ces dix dernières années, vous voulez faire référence seulement aux dix ans du pouvoir ATT. L’honnêteté intellectuelle doit vous pousser et aller plus en arrière et cela depuis novembre 1968. Le malheur de ce pays a commencé à cette date. Toutes les mauvaises habitudes ont été inculquées aux générations à partir de cette date. Il ne faut pas aussi oublier la période du président Konaré, celui qui avait fait de vous son représentant aux USA. Entre les deux hommes, il n’y a pas une grande différence de gestion et de laxisme des affaires de l’Etat.
D’ailleurs, concernant le président Alpha, quand les gens l’ont dit que ses ministres étaient corrompus, il a dit aux gens de se regrouper en association et de les assigner en justice. Il avait dit ceci aux derniers moments de son mandat. C’est ça une moquerie au peuple malien. L’humiliation dont vous parler encore a commencé depuis la transition sous le président intérimaire le Prof. Dioncounda Traoré qui vient d’avoir un prix par rapport à sa transition.
La complicité française à nu
Quand le ministre Diarrah dit que le MNLA ne représente pas la majorité des touaregs, il se contredit ici. Si le MNLA ne représente pas la majorité des touaregs, en vertu de quel droit il occupe les locaux administratifs ? L’autre jour en France, ce sont 70 français qui ont conspué sur le président François Hollande sur les Champs Elysées, ils ont tous été interpellés.
Le MNLA a mobilisé des jeunes à Kidal pour caillasser trois ministres de la république dont vous en tant que ministre de la réconciliation et du développement des régions du nord. Vous avez, vous-mêmes, reconnu que le ministre de l’Administration Territoriale allait être gravement atteint. Mais, rien ne s’est passé ? Il faut reconnaitre que cette communauté internationale sur laquelle vous comptez, fait partie de ceux qui ont comploté et qui continue de comploter contre le Mali et son peuple.
Le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, M. Zahabi qui parle du cas de la Libye (régler le cas de la Libye qui est à la base de l’insécurité du sahel : Ici, il doit s’adresser à la France qui était à la tête des pays de l’OTAN pour l’invasion de la Libye. Son président de l’époque, M. Sarkozy est le vrai concepteur de l’invasion de la Libye et son philosophe Bernard Henry Lévy. L’histoire a donné raison à Kadhafi quand il pointait du doigt Al-Qaïda dans l’identification de ses opposants armés.
A l’époque, il avait traité les occidentaux de hold-up quand ils avaient gelé les avoirs libyens qui se trouvent dans les banques occidentales. Ce hold-up est aujourd’hui d’actualité dans la mesure où la sécurité de la Libye, n’est pas leur problème mais l’exploitation du pétrole libyen.
Mais, ce qui se passe à Kidal, est une mise en scène de théâtre joué par la France qui connait mieux que quiconque dans le monde historique, ses amis touaregs du MNLA. Plusieurs recherches ont été menées sur le peuple touareg par des chercheurs français de pointe. Avant de coloniser le Soudan français devenu République du Mali le 22 septembre 1960 qui inclut aujourd’hui Kidal comme parti intégrante de son territoire national, les français étaient en Algérie depuis 1830. Et l’Algérie a sa communauté touareg.
Les locaux administratifs saccagés à Kidal
Aujourd’hui il a fallu la mort de nos deux confrères français, un crime orchestré par les suppôts de cette même France pour que François Hollande et ses ministres : Laurent Fabius (des Affaires Etrangères) et Yves Le Drian (de la Défense) ordonnent de libérer les locaux administratifs saccagés de Kidal. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), en évacuant les locaux administratifs les a saccagés et la France a camouflé cela à l’opinion nationale et internationale par le canal de sa radio RFI comme elle avait camouflé la mort de ses deux officiers Voulet et Chanouane par leurs hommes de troupe à Saye au Niger.
Nous avons appris que l’académie d’enseignement et le lycée Intalla Ag Attaher ont été saccagés par les manifestants, militants du MNLA. Ceux qui disent que l’amenokal Intalla a été débordé et n’a pas été écouté, se trompent. C’est le même amenokal intalla qui avait annoncé lors de la reconquête du nord par les forces armées franco-maliennes qu’il a quitté le MNLA pour rejoindre le HCUA ? Ce qui s’est passé dans les locaux administratifs de Kidal, est la volonté de l’amenokal. Ce que le chef veut, c’est ce que ses administrés et ses subalternes font. Cela n’est pas étonnant pour nous qui connaissons le comportement inculte et contradictoire du MNLA. le MNLA avance comme raison fondamentale la lutte armée contre le Mali et la recherche de son indépendance en détruisant les fondements de la culture et du savoir : l’école.
Beaucoup de cadres du MNLA, qui parlent aujourd’hui ont bénéficié des sacrifices énormes du premier gouvernement socialiste du président Modibo Keita, qui avait fait de l’école et de la formation civique ses priorités nationales. La majorité des rebelles du MNLA de Ménaka sont composés de l’ethnie Doussahaq de Baye ag Mohamed, membre du BEC (Bureau exécutif central) de l’UDPM (Union démocratique du peuple malien) de Moussa Traoré et aussi maire de Ménaka.
Le lycée de Ménaka, un lycée moderne dans la région de Gao, construit sous le gouvernement du général- président ATT, a été totalement saccagé par ses anciens élèves d’origine Doussahaq qui avaient rejoint les rangs du MNLA. Tous les ordinateurs du lycée avaient reçu des coups de rafales de kalachnikov. Il semble que ces destructions menées par le MNLA et ses associés sont une autre forme de prises d’otages, car les infrastructures détruites seront reconstruites par le Mali qu’ils humilient en longueur de journée et les entrepreneurs seront des touaregs mais l’argent est malien. Cette manière est la plus facile d’avoir de l’argent que d’élever quelques cabris ou des chameaux. Ces mêmes élèves rebelles avaient menacé de mort leur proviseur, natif de Ménaka.
Il n’est pas de la même ethnie qu’eux ! Maintenant le MNLA parle du développement du nord Mali, c’est une diversion. La base du développement, c’est l’instruction et la santé. On ne peut pas détruire les infrastructures scolaires et sanitaires de sa région et parler encore de développement.
La balle est dans le camp du ministre Cheickh Oumar Diarrah qui parle d’un plan d’urgence du développement des régions du nord. C’est le même MNLA avec lequel, le gouvernement entreprendre des discussions le 22 novembre 2013.Des négociations pour aboutir à quoi? Monsieur, le ministre, on ne rafistole pas une paix.
Passez au bilan !
De 1990, début de la rébellion des années 90, rien n’a bougé. Passez au bilan ! Ce n’est pas en distribuant des perdiems de 350.000 Fcfa à des personnes frustrées qui devaient être en tête de celles qui doivent normalement représentées les populations du nord (au lieu des vrais acteurs de la rébellion qui portent l’étiquette du MNLA, du HCUA et d’Ansardine), qu’on pense amener une paix durable au Mali et particulièrement au nord du pays. Il faut penser au bilan de cinquante trois années d’indépendance du Mali avec trois rébellions armées touaregs.
L’histoire donnera raison aux pionniers de l’indépendance de notre pays dont votre père feu Mahamadou Diarrah (paix à son âme).Ces pionniers ont fait la guerre et la négociation pour rétablir la justice sur toute l’étendue de la République du Mali. Ils ont fait la guerre, ce n’est pas donné raison à leurs opposants et détracteurs qui disent qu’ils sont des dictateurs mais, c’est prouver davantage leur nationalisme.
Les pro-français parmi leurs compatriotes qui les taxent de dictateurs, nous leur répondons, combien d’algériens, de camerounais, de vietnamiens et d’autres sont tombés sous les balles du colonialisme français, uniquement parce qu’ils demandent l’indépendance et la liberté pour leur peuple. La France a fait des guerres injustes en dehors de ses vraies frontières reconnues par l’ONU.
Aujourd’hui, le président Hollande justifie la prise d’otages français à travers le monde et surtout en Afrique par les «forces terroristes», parce que la France est engagée au Mali. C’est faux ! Avant le Mali, la France était engagée en Libye et elle avait soutenue le mouvement de la Tunisie et de l’Egypte, mouvements qui ont balayé leurs vrais partenaires qui dirigeaient ces pays. Ceux qui revendiquent les prises d’otages français qui sont AQMI et Boko Haram, c’est le MNLA, une conception de l’Elysée de Nicolas Sarkozy qui les a amenés au Mali. On ne peut pas aimer une chose et son contraire. C’est l’occasion de rappeler aux présidents IBK et Hollande, que le MNLA fait partie des «forces du mal». Ce que le président Hollande veut cacher, c’est ce que le président IBK veut cacher.
L’histoire nous donnera raison, incha Allah, le Mali ne récoltera rien de positif avec sa coopération avec la France, si ce n’est un retour à la recolonisation des esprits et à une exploitation à outrance de nos ressources naturelles.
Regardez, les anciennes colonies françaises en Afrique subsaharienne, comme ils sont misérables. Tout est fait pour les maintenir dans la dépendance vis-à-vis des acteurs de la conférence de Berlin. Ces puissances occidentales sont solidaires entre elles.
Elles viennent de faire un camouflet aux deux présidents kenyans et à l’Union africaine au conseil de sécurité par rapport à leur problème qu’ils ont avec la CPI.C’est la même méthode que l’Angleterre et la France avaient fait pour venir à bout de l’Almay Samory Touré.
L’Angleterre a annulé son traité de vente d’armes de guerres, surtout les fusils à tir rapide. Dans l’avenir, le Mali sera fortement endetté comme la Belgique a été endettée par l’achat des armes. Aujourd’hui, la Belgique traine en Europe sous le poids de la dette. Le Mali, récoltera sa coopération avec la France, haine intercommunautaire et pauvreté. Les Maliens ont cassé certains édifices à Bamako et dans certaines régions sous prétexte que la France reconstruira et vingt après, le même scenario reprend.
Maliens, levez-vous pour le développement de votre pays. Personne ne le fera à votre place. Il en va de votre existence. La vraie solution du Mali, c’est rétablir la justice.
Vive le Mali.