Il est humble mais surtout plein d’idées pour sa commune et même au delà. Il, c’est le Dr Modibo Soumaré, président de l’Union des patriotes pour la République (URP) que nous avons rencontré le samedi 16 novembre à son QG de campagne, à l’ACI 2000. Candidat aux législatives du 24 novembre, en duo avec Mme Traoré Raby NDoumbé, ce jeune médecin dit avoir comme seule boussole sa patrie. D’un air très décomplexé et confiant, l’homme se propose d’être un député actif et proche des populations. Ainsi, Dr Soumaré tend une main fraternelle aux populations de la Commune IV avec qui il entend amorcer un vrai changement. Lisez l’interview !
Le Prétoire : Que vous motive-t-il à vous présenter aux législatives de 2013 ?
Dr Modibo Soumaré : Notre première motivation, c’est notre amour pour le Mali. Ce pays qui nous a permis d’aller à l’école et d’acquérir des diplômes conséquents sans trop de problèmes. Et qui nous a même parfois donné des bourses d’études. Ce pays qui est aujourd’hui meurtri par les agissements de certains de ses fils qui se sont regroupés en rébellion, et qui ont ouvert les portes de la République à des bandits de tout genre et à des narcoterroristes. Ce pays qui vient de traverser une transition agitée où ses fils et ses filles, pour certains, se sont tirés dessus. Où l’armée a été humiliée, où l’homme politique a été jugé incompétent, où c’est la République même qui est menacée dans ses fondements les plus profonds. Donc, ce pays justement où l’action gouvernementale n’a pas pu faire en sorte qu’on n’arrive pas à ces dérives. Et ce pays qui, aujourd’hui, voit encore une fois une autre prime qu’on est en train de faire aux rebelles. Parce que dans cette compétition, on voit des anciens rebelles qui étaient députés et qui sont revenus, après avoir passé deux ans dans les maquis à combattre notre pays et on leur a fait des rappels de salaires. Ils sont en plus de cela candidats aux législatives de 2013. Je pense qu’il faut des hommes et des femmes de qualité qui puissent dire non à de telles complaisances qui deviennent de la compromission. Donc nous, nous voulons être députés pour apporter le changement. Ce changement qui dira haut et fort, sur tous les tableaux, pour dire qu’on n’est pas d’accord qu’on érige notre pays en fédération. Nous sommes convaincus qu’il existe quelque part un plan machiavélique pour faire du Mali une fédération. En termes plus clairs, on veut diviser notre pays en donnant une autonomie ou en tout un statut particulier à une région qui semble être Kidal. Si nous sommes élus, nous combattrons ce projet jusqu’à notre dernier souffle. Et on dira désormais non à tous ces projets qui consistent à chaque fois mettre en valeur ceux qui tuent les Maliens, les torturent, etc. Alors que la police est intraitable avec les petits bandits dans les quartiers, la gendarmerie est elle aussi intraitable avec les femmes de Kangaba tout prêt. Nous pensons que cela est inadmissible, car on ne peut pas avoir une justice et une armée à deux vitesses. Le Mali doit rester un et indivisible et les Maliens doivent être traités sur le même pied d’égalité. C’est pour cela que nous sommes candidats aux élections législatives.
Le candidat que vous êtes a certainement rencontré et écouté les populations de la commune IV pendant cette campagne législative qui tire vers sa fin. Quels sont en ce moment vos impressions et sentiments ?
J’ai compris, en échangeant avec les populations des huit quartiers de la Commune, que celles-ci n’entendent plus prendre de l’argent et aller voter pour les mêmes personnes. Autrement dit, elles ne veulent plus vendre leur conscience. Je demande aux populations de prendre l’argent de ceux-là qui n’ont aucun programme de société et qu’elles aillent voter pour qui elles veulent. Parce que c’est de l’argent volé. A vrai dire, ces gens n’ont aucun respect pour les populations. Les populations l’ont d’ailleurs compris aujourd’hui et ont adhéré à notre projet. Notre projet, c’est que nous n’allons pas être des députés invisibles ou inaccessibles. Nous allons être des députés au cœur de l’action de la commune et nous allons instituer une permanence des députés. Nous allons être présents lors de l’adoption des programmes d’orientation pour le développement de la commune. Nous allons en fin être des députés qui vont initier des lois, car nous avons vu des élus qui ont passé 10 voire 15 ans à l’Assemblée nationale sans la moindre proposition de texte de loi. Nous, nous avons six textes que nous voulons soumettre au Parement pendant la législature à venir. Nous avons d’abord une proposition de loi sur la gestion des catastrophes naturelles qui est un fonds d’urgence et d’intervention rapide, déblocable en vingt quatre heures. Nous avons aussi un texte sur la couverture maladie universelle afin que le cireur ou l’aide ménagère ait le droit de se faire soigner comme le ministre ou le Président de la République. En troisième lieu, nous proposeront une loi relative à un fonds d’appui au secteur privé et au secteur informel, car nous savons que sur les 14 millions de Maliens, il n’y a que 33 mille fonctionnaires. Il faut qu’on outille ces deux secteurs qui occupent l’écrasante majorité des Maliens. L’autre texte de loi que nous soumettrons à l’Assemblée, c’est celui qui s’intéresse à l’assainissement et au cadre de vie. Parce que l’environnement au Mali devient de plus en plus pollué. Des initiatives doivent donc être prises pour y trouver des solutions. Cinquièmement, nous proposeront la criminalisation des rebellions. Que toute personne qui aura pris les armes contre notre pays ne puisse plus revenir tambour battant et qu’on lui accorde une immunité. Nous avons enfin un texte relatif à l’éducation de qualité. Nous pensons qu’avec ces propositions de loi, on fait une offre aux populations de la commune IV et au-delà pour dire voilà ce que nous avons à proposer. Maintenant, à côté de cela, il y a des choses qui existent et que nous voulons changer. Nous voulons par exemple que l’Agence pour la promotion de l’emploi (Apej) soit transformée en comptoir de création d’emplois pour mettre fin à cette espèce de trafic qui s’est installée au détriment de la jeunesse malienne. Voilà entre autre idées que nous proposons et pour lesquelles nous nous battrons jusqu’à ce qu’elles aboutissent.
Le 24 novembre prochain, vous aurez à vous frotter à des adversaires, tels que le RPM et Yèlèma qui, il faut le reconnaître, ont une certaine assise électorale dans votre circonscription. D’après vous, quelles peuvent être les chances de l’URP ?
Je dois dire que nous, nous considérons, après avoir fait le tour des différents quartiers de la commune, que nous faisons partie du peloton de tête dans cette élection législative. Il n’y a pas de parti qui a la suprématie en commune IV. Aujourd’hui, je ne vais pas commenter les divisions qui se trouvent dans tel ou tel parti, mais je sais que certains des militants de ces partis que vous venez de citer nous ont déjà rejoints. Au lancement de notre campagne, il y avait 12 partis qui nous ont soutenus directement. Aujourd’hui, le Cnid et la FCD, en plus d’une quarantaine d’associations de jeunes, nous soutiennent en commune IV. Nous pensons donc que le boulevard est désormais ouvert pour la victoire de l’URP.
Le candidat Modibo Soumaré a-t-il un appel à l’endroit des militants de son parti et au-delà ?
Je vais aller au delà parce que les populations que nous avons rencontrées ne sont pas toutes de l’URP. Mais, je dois d’abord lancer un appel aux militants de mon parti pour leur dire merci pour la mobilisation. Je dois aussi dire à tous ces regroupements de femmes et de jeunes qu’ils ont fait le bon choix et qu’ils restent mobilisés pour le 24 novembre afin qu’on fasse de cette élection une victoire, une fête pour la jeunesse malienne. Pour avoir longtemps milité dans les organisations de jeunes en commune IV, je connais bien cette couche. Je ne serai pas de cette génération spontanée de député qui ne vise que l’intérêt personnel. En tout cas, les populations de la commune IV se souviennent certainement que je me suis investit à ses côtés bien avant que je nourrisse l’ambition d’être un jour député. Je n’ai donc aucun doute qu’ils seront fiers de m’élire. Ceci dit, je tiens à rappeler mes portes restent ouvertes à tous et à toutes.