A son « avis », les forces armées et de sécurité du Mali ont été prises à partie par les combattants du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad), lors de l’accrochage qui a eu lieu entre les deux parties, en début de semaine dernière, près de Ménaka. Ces mots du commandant de la force Serval au Mali sont intervenus après l’habituelle propagande du groupe rebelle terroriste, selon laquelle des combattants du Mnla avaient été agressés par des militaires maliens, lesquels auraient exécuté froidement et sommairement trois d’entre eux.
djihadistesLa propagande des rebelles terroristes touareg n’avait étonné personne, les pouilleux étant connus pour leur prompte récupération sur les médias, notamment occidentaux, du moindre incident survenu dans le nord. Ce qui a été étonné, c’est la déclaration, sur RFI, des officiels français, qui, jusque-là, ont toujours privilégié le silence et la prudence sur ce qui se passe réellement dans le nord, sous leurs yeux. Contrairement à leurs habitudes, les officiels français n’ont pas beaucoup commenté le témoignage de l’officier français, considéré peut-être comme un cheveu dans la soupe.
Quelques jours plus tard, c’est encore sur les ondes de leur Radio France internationale que le peuple malien a appris que les combattants du Mnla avaient libéré le palais du gouverneur et les locaux de l’antenne régionale de l’Ortm à Kidal. Cette information, en revanche, a été passée en boucle, tentant de faire passer le geste du Mnla pour un signe de bonne volonté, un effort, dans le strict respect de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin entre le gouvernement malien et des groupes rebelles terroristes touareg. L’acte du Mnla passe ainsi pour être une concession condescendante faite à un Mali en position de faiblesse.
Mais ce qu’on tente de cacher au peuple malien, c’est que si ces symboles de la souveraineté nationale, le palais du gouverneur et l’antenne régionale de la chaine publique d’Etat, ont été libérés de la présence néfaste des touaregs rebelles terroristes, ils ne sont point retournés dans le giron des autorités maliennes. En effet, désormais, c’est la Minusma (Mission internationale des Nations Unies pour la stabilité au Mali) qui assure leur protection, en lieu et place des forces armées et de sécurité qui sont toujours cantonnées dans un camp militaire de la ville de Kidal, avec interdiction de montrer le bout du nez sous peine d’être accusées de violation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Les officiels occidentaux ont également affirmé, à travers leurs médias internationaux, que le Mnla ayant fait preuve de bonne volonté, la balle est maintenant dans le camp des autorités maliennes.
Que dit cet accord ?
Mais que dit donc cet accord ? En premier lieu, que ce sont les groupes rebelles terroristes qui doivent être cantonnés et désarmés dans des sites choisis dans la région de Kidal.
Ce qui fait qu’aussi importants qu’ils soient, ces aveux tardifs du commandant de Serval ne sont pas parvenus à faire taire certaines interrogations. Notamment sur la présence du Mnla dans un marché hebdomadaire de Ménaka, un cercle de la région de Gao, loin de leurs sites de cantonnement qu’ils n’ont jamais occupés sans pour autant émouvoir l’opinion d’une communauté internationale prompte à voler au secours des « minorités opprimées ».
Des combattants du Mnla n’auraient jamais dû se trouver, après le 18 juin, dans les zones de Ménaka ou de Léré (région de Tombouctou), au point de provoquer l’armée malienne et de susciter des accrochages. Là ou ailleurs, ils doivent tout simplement être désarmés, de gré ou de force, par les autorités, traduits devant les instances judiciaires.
Mais s’ils n’ont pas encore répondu de leurs nombreux crimes présumés devant la justice nationale ou internationale, c’est parce qu’ils continuent encore de bénéficier de la haute protection de pays « amis » comme la France.
Ce pays avait été félicité et loué en son temps, après son intervention armée qui a eu pour conséquences de faire fuir d’autres groupes terroristes. Mais force est de constater qu’aujourd’hui, l’administration Hollande et se sbires de Serval sont fortement controversés dans l’opinion nationale. Au point qu’ils sont arrivés à perdre tout le capital de sympathie dont ils bénéficiaient. Aujourd’hui, nul n’est besoin de faire le moindre sondage pour se rendre compte que la France a perdu toute crédibilité aux yeux des populations locales des régions du nord, accusée qu’elle est de protéger et d’assister les terroristes rebelles du Mnla et du Hcua (haut conseil pour l’unité de l’Azawad), d’abord, de soustraire leurs responsables à l’action de la justice malienne ou internationale, et, depuis peu, du mouvement terroriste islamiste d’Iyad Ag Ghaly, Ansar Eddine.