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Tombouctou : les rizières maudites
Publié le mardi 19 novembre 2013  |  Le 26 Mars




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Depuis les années 1960, les pluies semblaient avoir complètement abandonné les régions du nord du Mali.
Conséquences, en 1973, une implacable sécheresse s’était abattue sur la zone.
Il fallait donc chercher des solutions pour prévenir ce genre de catastrophe naturelle.


C’est pourquoi, le gouvernement malien de l’époque s’était associé à différents partenaires au développement pour mettre en valeur des périmètres rizicoles dans ces régions sinistrées et y promouvoir l’utilisation des motopompes.


Le cercle de Tombouctou sera l’une des premières bénéficiaires, en 1975, grâce à l’aménagement d’une plaine dénommée Kiriomé avec 1550 hectares exploitables et qui ont été mis en valeur à partir de 1979.


Une coopération agricole de Koriomé vit le jour avec comme principaux objectifs, l’accroissement de la qualité de la production de riz ou de toutes autres spécialisations agricoles pour satisfaire les besoins de consommations des populations de Tombouctou par l’utilisation des techniques culturales modernes et l’acquisition d’équipements modernes adaptés.


Ainsi, peu à peu, les périmètres irrigués de Koriomé, grâce à la construction d’une imposante station de pompage par une ONG belge « IIe de Paix », apporteront un certain soulagement sur le plan alimentaire à la 6è région avec une production annuelle de plusieurs milliers de tonnes de riz.


La production de riz, de niébé, de sorgho et même de produits maraîchers, ainsi que la pisciculture, se développeront d’année en année.
La plaine de Koriomé est vite devenue un espoir « inespéré » pour nombre de paysans ayant jadis abandonné la daba à cause des terres devenues ingrates.


Et, dès 1984, les périmètres irrigués ont été envahis.
La coopérative agricole qui ne comptait, au départ, qu’une dizaine d’adhérents en a accueilli plus de 521.
Du coup, les difficultés pointèrent. Et aujourd’hui, le « grenier » est presque dans l’agonie.


Et pour cause.
Les démarrages des campagnes agricoles accusent de plus en plus du retard à cause de la position de la station de pompage et surtout de la cherté de la main d’œuvre salariée dépassant de loin les capacités des exploitants.

A cela, s’ajoutent une absence de fonds de campagne pour la commercialisation du paddy par les coopératives elles-mêmes, le non-paiement des redevances eau, le non-respect des textes statutaires et réglementaires de la coopérative par nombre d’adhérents.
Autre problème, c’est la dégradation du réseau d’irrigation et la démobilisation de nombre de coopérateurs.
Conséquence, la plaine de Koriomé de nos jours, ne nourrit plus son homme.

Boubacar Sankaré

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