L’attitude des Français dans l’enquête sur l’assassinat des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, agace les militaires maliens au plus haut point. L’un des porte-paroles de l’armée, le commandant Modibo Naman Traoré, déclare que la mise à l’écart des enquêteurs maliens est vécue « comme une humiliation » au sein de nos forces de sécurité.
Les militaires maliens sont de plus en plus agacés par l’attitude des autorités françaises dans l’enquête sur l’assassinat de nos deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon. L’un des porte-paroles de l’armée, le commandant Modibo Naman Traoré, explique que la mise à l’écart des enquêteurs maliens est vécue « comme une humiliation ». « Nous avons été mis à l’écart de cette enquête », a confié le commandant Modibo Naman Traoré, porte-parole des forces armées maliennes à nos confrères français du Point. « Dans cette enquête comme sur le terrain, nous n’avons aucune marge de manœuvre à Kidal » dénonce notre confrère en poste à la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée. « Les soldats maliens se sentent impuissants et sont « très mal à l’aise » avec la situation. « Nous vivons cela comme une humiliation », déplore-t-il.
Et pourtant, interrogé samedi à Bamako par la presse française à propos de l’enquête sur l’assassinat des deux journalistes français, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a simplement répondu qu’elle était désormais placée « sous la responsabilité du procureur de Paris ». Le ministre a ensuite pris soin d’ajouter que la SDAT, sous-direction antiterroriste, et la DCRI s’étaient rendues sur le terrain « dans une coopération de très grande qualité avec nos forces armées et nos amis maliens ». Une allégation totalement démentie par les militaires maliens qui ne cachent plus leur agacement et leur impatience de voir les Français partir.
Y Coulibaly