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Législatives du dimanche prochain : Une Campagne relativement civilisée
Publié le mardi 19 novembre 2013  |  Le Tjikan




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Une erreur de croissance ne veut forcement pas dire que la démocratie malienne était si malade qu’elle était condamnée à ne plus se relever, comme prédisaient certains oiseaux de mauvaise augure, notamment des voisins avec lesquels, nous avons beaucoup en partage. En dépit de la profonde crise qui l’a sérieusement ébranlé jusque dans son fondement, les Maliens ont surpris le monde par un vote massif à la présidentielle de juillet et août derniers et dans un climat apaisé. Le président élu, Ibrahim Boubacar Kéïta, a reçu de son cadet et challenger, Soumaïla Cissé, les honneurs qui conviennent à son rang d’aîné comme le veut la tradition malienne. Cette leçon de civilité renvoyée à la face du monde traduit la maturité politique du peuple malien, qui est en train de récidiver à travers la campagne électorale pour les législatives du dimanche prochain.

Depuis le démarrage de la campagne le 03 novembre dernier, les candidats en compétition observent un comportement fair-play dans l’ensemble. Aucun propos déplacé n’a été entendu jusqu’ici. Encore moins de dérapages notables.


« Notre pays revient de loin. La crise profonde que notre pays a connue n’est ignorée de personne. Nous sommes en train de nous relever timidement, mais la plaie n’est pas totalement cicatrisée. Il nous faut se donner la main pour sortir définitivement de l’abîme. Pour ce faire, il nous faut élire des députés qui ont une certaine expérience du travail parlementaire et non des stagiaires. » dixit Me Demba Traoré lors d’une assemblée générale en CVI. En tant que jeune loup du paysage politique malien, Me Traoré ne cesse d’appeler ses concitoyens à la retenue et au sens de la responsabilité pendant la campagne. Comme un rituel, lors des différentes assemblées générales tenues dans les différents quartiers de la commune VI, lui et ses colistières appellent les militants et les sympathisants des partis politiques, qui soutiennent leur candidature à s’abstenir des actions violentes contre les adversaires. « Ne touchez pas aux affiches de nos adversaires. Nous sommes dans un combat d’idées et non une épreuve de force… », déclare t-il. Selon lui, la politique est un combat d’idées visant à améliorer les conditions de vie de la population. Il appartient aux électeurs de faire son choix. Mais, un choix libre sans influence aucune. C’est à partir de cela qu’une démocratie forte se construit.


Cet appel de Me Demba Traoré est de mise au niveau des états-majors des partis politiques et des candidats indépendants. A quelques exceptions près, c’est le courant islamiste qui essaie de surfer sur la naïveté de certains citoyens pour pouvoir se hisser sur le podium de Bagadadji, au motif qu’ils y vont pour défendre les intérêts des musulmans. Ces genres de trafic d’influence ne sont pas de nature à favoriser une saine confrontation des idées pour permettre aux électeurs de faire un bon choix. N’empêche, globalement la campagne se déroule dans un climat serein. Tout se passe comme si notre pays ne se relève pas d’une crise profonde. Le traumatisme politique qu’a subi notre pays en 2012 est incomparable aux événements qui ont entrainé certains pays africains dans le précipice et même au-delà sur d’autres continents. Mais très vite, le pays s’est relevé de la crise. Les fractures que la crise avait entrainées sont en train de se recoller. Tout le monde est pressé de voir le dénouement de la crise afin de permettre aux citoyens de vaguer librement à leurs affaires et le pays retrouvé sa notoriété d’antan.
Mohamed A DIakité

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