Dans le cadre de la lutte contre la délinquance financière, la Casca (Cellule d’Appui aux Services de Contrôle de l’Administration) avait établi, sur plusieurs années, 180 rapports d’enquête portant sur plusieurs services publics, notamment ceux de l’agriculture et des affaires foncières. Les très accablants rapports avaient été déposés à la primature pour décider de la suite à leur donner.
Après avoir pris ses fonctions, le président IBK découvre que les rapports ont totalement disparu de la primature. Or le gouvernement malien est sur des charbons ardents: les bailleurs de fonds ne cessent de lui imposer des audits et font dépendre de la lutte contre la corruption le déblocage d’une bonne partie des 3, 2 milliards d’euros (2100 milliards de FCFA) promis au Mali par la communauté internationale. Question à mille sous: qui a dérobé les dossiers et pourquoi ? A -t-on voulu dissiper des preuves contre des personnages bien placés dans la haute administration ?
Soucieux de donner des gages aux partenaires étrangers, IBK ordonne à la CASCA de reconstituer les dossiers à partir des souches gardées dans les ordinateurs et de les transmettre tous à la justice. Ce qui est fait depuis deux semaines.
IBK a aussi promis, lors de la campagne présidentielle, de faire voter la loi sur l’enrichissement illicite dont le projet a été adopté par le gouvernement de transition. Ce texte, qui figure parmi les exigences des bailleurs de fonds, oblige tous les hauts fonctionnaires maliens à déclarer leurs biens et autorise le procureur de la République à interpeller tout agent public sur l’origine de sa fortune.