Pour l’honneur du Mali et la dignité des maliens, il est plus judicieux que le Président ATT soit inculpé et jugé dans son pays plutôt qu’au Sénégal ou dans un quelconque autre pays. Cela d’autant plus que cette Justice malienne à la construction de laquelle il a largement contribué, est parfaitement à même de lui garantir un procès juste et équitable à la dimension de son statut d’ancien chef de l’Etat.
Mais au-delà même de telles considérations d’ordre principiel et protocolaire, les éclairages du Président ATT relativement aux questions de la gestion globale des forces armées et de sécurité du Mali ainsi qu’au management de l’irrédentisme au nord du MALI, sont souhaités et auront sûrement des échos plus significatifs s’ils sont faits au Mali plutôt qu’à partir de l’étranger. Son statut d’ancien chef d’Etat doublé de celui d’ex-officier supérieur de l’armée malienne pourrait grandement aider à la construction d’une solution pertinente et pérenne à la question des activités récurrentes de rébellion armée au nord du Mali. Surtout que beaucoup de faits graves lui sont prêtés en ce qui concerne le détournement supposé de plusieurs budgets d’équipement de l’armée et sa collision probable avec les auteurs des assassinats d’Aghél-Hoc et les narcotrafiquants installés dans la zone nord du Mali. Autant de faits qui impacteront durablement la réorganisation des forces armées et de sécurité dans ses volets formation, équipements et orientation, qui constitue un maillon essentiel dans le projet global de sécurisation et d’administration du territoire national.
Dans tous les cas, vivant en homme libre avec sa famille parce qu’ayant bénéficié d’un non-lieu ou bien mis sous les verrous parce qu’ayant été reconnu coupable par les juridictions compétentes, le Président ATT aura ainsi mérité la reconnaissance de son peuple et sauvé par conséquent son honneur pour avoir accepté de se soumettre aux règles et principes de fonctionnement de la République du Mali qu’il a eu l’insigne privilège de diriger pendant de longues années.
Pour toutes ces raisons, mais aussi parce que la junte qui l’avait destitué est rentré dans les rangs depuis l’avènement du Président IBK, le Président ATT n’a plus aucune raison de résider hors du Mali, à moins qu’il ait décidé de fuir son pays pour se soustraire à ses juridictions compétentes. Cela ne le grandirait pas.
ABD