Le vendredi dernier, comme chaque 15 Novembre depuis 2009, l’Union des associations et des coordinations pour le développement et la défense des droits des démuni(e)s (UACADDDD) a tenu le « ziyara » d’Issa Diarra au cimetière de Daoudabougou. Cela fait maintenant 4 ans que « l’Union », une association composée de plus de 163 associations et regroupements. Tous des groupes qui luttent contre la spéculation foncière, les vols des dirigeants et tous les méfaits dont peuvent être victimes les démunies.
Les victimes organisent ainsi le 15 novembre de chaque année, une journée pour commémorer la mort d’Issa Diarra, un jeune militant de l’ADDW (regroupement membre de l’Union).
Rappelons que le sieur Issa Diarra a été tué le 15 Novembre 2009 lors d’un affrontement entre la mairie de la commune I et les militants de l’Union. L’affrontement a eu lieu sur les 84 hectares de Kognoumani.
Selon les informations, cette zone de 84 ha de Kognoumani a été recasée sans arrêté ministériel ni rien, seulement la mairie avait besoin d’argent, elle a choisi ce lieu et a décidé de reprendre ces parcelles à leurs propriétaires pour les revendre aux plus offrants.
Lors de cette cérémonie de « ziyara », Monsieur Soungalo Koné, président de « l’Union » a demandé à tous les membres de son association de rester unis et de se donner les mains. Car, l’endurance de toute chose dépendra de l’effort et de « l’union » de ceux qui y participent.
Monsieur Ba Kona Konta, président de l’ADDW, l’association dont était membre Issa Diarra informera l’assistance qu’après le recasement des 84 ha de kognoumani, les populations de cette localité ont lancé un procès a fait découvrir que les dossiers que la mairie a avancés pour cette affaire, étaient faux. Donc les terrains devaient revenir à leurs propriétaires. Mais un beau jour, les gens ont remarqué avec stupéfaction que la mairie avait autorisé certains à construire sur ces terres. Les jeunes se sont dressés contre ces gens, mais voyant qu’ils étaient armés, Ba Konta et ces collègues se sont rendus à la gendarmerie de Sangarébougou pour faire venir les gendarmes. Une fois sur place, ceux-ci n’ont rien fait de concret. Ils ont juste dit que les armes dont disposaient les victimes, n’avaient pas de munition.
Deux semaines après, la mairie continuait à travailler sur les lieux. C’est alors que les jeunes se sont rendus sur les lieux et se sont imposés. Selon notre interlocuteur, Ousmane Coulibaly (fils d’Aldjouma Coulibaly, conseiller à la mairie de la commune I) aurait tiré sur la foule avec un pistolet, blessant trois participants dont Issa Diarra qui mourut quelques minutes après des suites de ses blessures.
Le tueur fut arrêté et conduit à la gendarmerie. Mais il fut libéré deux jours après. Ba Konta dira que « c’est Fatoumata Doumbia, maire de la commune I et ses collègues qui ont tué Issa Diarra pendant qu’il menait un combat juste et justifié, car ce sont eux qui ont offert l’arme à Ousmane Coulibaly, donc cela ne doit pas rester impuni ».
Makan Koné, secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures, dira que le cas du 84 ha de Kognoumani était devenu comme un défi pour les membres de l’Union. Ce défi est en passe d’être relevé. Car les travaux sont arrêtés et attendent un arrêté ministériel pour que ces terres soient remises à leurs propriétaires qui attendent d’être mis dans leurs droits, soit en leur attribuant des numéros d’enquêtes qui pourront leur permettre d’avoir d’autres lots ailleurs.