Mali-Maroc : Une volonté commune de consolider les relations bilaterales #aBamako

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Mali-Maroc : Une volonté commune de consolider les relations bilaterales

Publié le lundi 9 juillet 2012 | L'Essor

© AFP par AHMED OUOBA
Le Premier ministre par intérim Cheikh Modibo Diarra, reçu par le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré

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En visite à Rabat, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a bénéficié d’une écoute attentive auprès des autorités marocaines, qui se sentent pleinement concernées par les dures épreuves que traversent notre pays

À la recherche d’une issue favorable à l’occupation inadmissible de la partie septentrionale de notre pays par les rebelles du Mnla, les islamistes, et les narcotrafiquants, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a bouclé vendredi soir une visite de travail et d’amitié au Maroc où il est arrivé jeudi soir. À sa descente d’avion à l’aéroport international de Rabat, le Premier ministre a été accueilli au bas de la passerelle par le ministre d’Etat, Abdellah Baha et son collègue en charge des Relations avec le Parlement, Lahbib Choubani. Le séjour marocain du Premier ministre fait suite à la série de visites qui l’avaient conduit à Alger, Paris, Nouakchott et Ouagadougou. Cheick Modibo Diarra était accompagné par une forte délégation, dont le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Sadio Lamine Sow et son collègue de la Communication, de la Poste et des Nouvelles technologies, et Porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré. Dans la capitale marocaine, le Premier ministre a bénéficié d’une écoute attentive de ses interlocuteurs, qui étaient déjà à la fois très imprégnés et touchés de la situation dont souffre notre pays. La préoccupation du peuple marocain transparaît dans les colonnes des journaux publiés vendredi matin à Rabat. Certains quotidiens ont consacré leurs titres au meeting organisé deux jours plus tôt par le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) à la place de l’Indépendance à Bamako, ainsi qu’à la résolution votée la veille par les Nations unies sur la situation au Mali. Rappelons qu’au moment même où le Premier ministre et sa délégation prenaient l’avion pour Rabat, le Conseil de sécurité de l’ONU examinait à New York, un projet de résolution sur la situation dans notre pays. Dans cette résolution, adoptée par la suite, les Nations unies appellent les Etats du Sahel et du Maghreb à intensifier leur coopération pour lutter contre les activités d’AQMI et des groupes qui y sont affiliés. Le Maroc, selon ses autorités, a voté en faveur de cette résolution et y a contribué activement en raison de l’attachement qu’il a toujours eu et de l’intérêt particulier qu’il a toujours accordé à la stabilité du Mali. Dans cette résolution, l’ONU menace de sanctions les rebelles qui s’associeront aux groupes islamistes. Signalons que le Maroc impliqué dans la lutte antiterrorisme, avait demandé, le 1er juillet, une intervention conjointe entre les pays musulmans et la communauté internationale pour libérer le nord du Mali. Jeudi dernier, le royaume a salué la décision du Conseil de sécurité de l’Onu qui a adopté une résolution (2056) sur la situation au Mali, pour que les pays du Sahel et du Maghreb intensifient leur coopération dans la lutte contre AQMI et les groupes armés.

UN PARLEMENT BICAMERAL. Le rencontre entre le Premier ministre Cheick Modibo Diarra et son homologue marocain Abdelilah Benkirane a été un autre temps fort de la visite de Cheik Modibo Diarra à Rabat « Je suis venu demander au Maroc, au Roi, au gouvernement et au peuple, d’utiliser la confiance dont il jouit sur la scène internationale pour aider le Mali à retrouver son intégrité territoriale et sa souveraineté par tous les moyens possibles, surtout par les voies diplomatiques », a indiqué à la presse Modibo Diarra, à l’issue d’un entretien à Rabat avec le chef de gouvernement marocain. Le Premier ministre a adressé ensuite ses remerciements aux autorités du Royaume chérifien pour la promptitude et la rapidité de leurs actions humanitaires à l’endroit de notre pays. « J’ai tenu à remercier de vive voix les autorités marocaines pour avoir répondu seulement deux jours après l’installation de mon gouvernement et de mon appel à la solidarité internationale en faveur de notre pays, lancé aussi tôt après ma nomination », a déclaré Cheick Modibo Diarra. Durant son séjour marocain, Cheick Modibo Diarra a eu tour à tour des séances de travail avec les présidents des deux chambres du parlement : Karim Ghellab de la Chambre des représentants et Mohamed Cheikh Biadillah de la Chambre des conseillers. Signalons que le Parlement marocain est bicaméral. Il comprend la Chambre des représentants (l’Assemblée nationale) composée de 325 députés, issus de 23 partis politiques. Les femmes sont de plus en plus présentes à la Chambre des représentants. Actuellement elles sont au nombre de 34, dont 30 élues dans le cadre de la liste nationale et 4 élues dans le cadre de la liste locale. La deuxième chambre du parlement est appelée « Chambre des conseillers ». Elle comprend au minimum 90 membres et au maximum 120 élus au suffrage universel indirect pour six ans, selon la répartition suivante : 3/5 des membres représentent les collectivités territoriales. Cet effectif est réparti entre les régions du Royaume en proportion de leurs populations respectives et en observant l’équité entre les territoires. Le 1/3 réservé à la région est élu au niveau de chaque région par le Conseil régional au sein de ses membres. Les 2/3 restants sont élus par un collège électoral constitué au niveau de la région par les membres des conseils communaux, provinciaux et préfectoraux. Le reste des 2/5 des membres sont élus dans chaque région par des collèges électoraux composés d’élus des chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives et de membres élus à l’échelon national par un collège électoral composé des représentants des salariés. Avec tout ce beau monde les entretiens ont porté essentiellement sur les derniers développements de la situation sécuritaire dans la région du Sahel et en particulier dans notre pays. Selon les deux chefs d’institution, qui suivent avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation sur le terrain, le Maroc se sent concerné par ces événements. Aussi, il est très sensible et suit de près, tout ce qui est de nature à menacer la stabilité de la région du Sahel et du Maghreb. Ils ont aussi échangé sur les relations de coopération bilatérale existant entre nos deux pays. Les deux parties ont mis l’accent sur la nécessité de consolider les relations distinguées qui lient les deux pays.

SATISFACTION. Au sortir des échanges, le Porte-parole du gouvernement a exprimé au micro de nos confrères de la presse marocaine toute la satisfaction de la partie malienne. « Nous avons fait un briefing détaillé aux présidents des deux chambres, qui suivent régulièrement la situation au Mali parce qu’ils savent que ce qui se passe au Mali concerne aussi le Maroc, et concerne également le reste du monde », a t-il déclaré. Après le Parlement, Cheick Modibo Diarra s’est entretenu avec son homologue marocain Abdelilah Benkirane au tour d’un déjeuner offert par son hôte. Le Premier ministre marocain a fait part de la décision de son gouvernement de doubler le nombre de bourses offertes à notre pays par le Maroc. Une décision, prise contre toute attente, a déclaré le ministre de la Communication, de la Poste et des Nouvelles technologies Hamadoun Touré, dans son message de remerciement adressé au gouvernement marocain au nom du Mali. Avant de quitter la capitale marocaine, Cheick Modibo Diarra s’est incliné sur la tombe de ses majestés les Rois Mohamed V et Hassan II. Les deux reposent à l’intérieur d’un Mausolée, portant le nom du premier souverain chérifien, Mohamed V. Il est érigé sur les hauteurs de Rabat. Légèrement surélevé, faisant face à l’océan et aux colonnades de la Tour Hassan, le mausolée Mohammed V est bâti en marbre blanc d’Italie et coiffé d’un toit pyramidal recouvert de tuiles vertes, symbole de la royauté. Un escalier conduit à la chambre funéraire, grande salle carrée sous la coupole, ceinturée d’une galerie d’où le public peut découvrir le sarcophage dans lequel repose la dépouille du défunt roi Mohammed V. Dans les angles de la salle se trouve aussi le tombeau en marbre blanc du prince Moulay Abdellah, un des fils de Mohammed V, décédé le 20 décembre 1983. Depuis le 30 juillet 1999, la dépouille du roi Hassan II est venue rejoindre celles de son frère cadet et de son père. Le choix de ce lieu pour accueillir le tombeau du roi Mohammed V n’était pas un hasard. Cet endroit est hautement symbolique pour le peuple marocain. C’est en effet, ici, à la Tour Hassan, que Mohammed V dirigea la première prière du vendredi, après l’indépendance du Royaume, le 18 novembre 1955. Il témoigne du profond attachement que le roi Mohammed V avait pour la ville de Rabat et ses habitants. En s’y rendant, Cheick Modibo Diarra entendait également démontrer le caractère insensé de la folie des illuminés islamistes qui occupent le nord de notre pays, qui ont détruit des mausolées et saints de Tombouctou.

Envoyé spécial

A O. DIALLO

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