Tout ceci pour dire qu’au Mali, la réalité sociologique prime largement sur la nécessité institutionnelle; ce qui est très cohérent. Mais les institutions sont affaiblies par l’ « oubli » aberrant de cette réalité sociologique qui devait pourtant inspirer leur conception. Tous les maliens s’accorderont sur le fait qu’il existe, à travers le pays, une centaine de chefs religieux et coutumiers, sans aucun statut officiel, mais dont l’autorité incontestable s’exerce sur plus de 99% de la population, au moins.
Aussi paradoxal que cela puisse être, ce sont ces 100 (cent) sages qui jouent le rôle officieux de contre-pouvoir à l’Exécutif. Par conséquent, la démocratie malienne (peut-être aussi africaine) gagnerait en crédibilité, en modernité, en efficacité et en cohérence, par la création d’une Assemblée des Sages (choisis au sein de chaque communauté) comme chambre haute à la représentativité indiscutable, à laquelle la constitution reconnaîtrait une prééminence certaine sur l’Assemblée Nationale. Dans tous les cas, ces sages sont déjà régulièrement consultés par l’exécutif, à travers des canaux officieux. La création de cette nouvelle chambre « Assemblée des Sages » obéit au principe de gestion du réel et favorisera la gestion participative et l’approfondissement de la démocratie.
Vivement une « Assemblée des sages » (un vrai contre-pouvoir pour équilibrer les pouvoirs) pour parfaire la démocratie malienne.
ABD