Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile malienne, s’insurge contre l’attitude du gouvernement malien à l’égard de l’ex-chef de la junte militaire, auteur du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012, le capitaine Amadou Haya Sanogo, devenu général de corps d’armée par la suite, a-t-on appris mercredi.
Depuis quelques semaines, le général Sanogo fait l’objet d’un mandat d’amener lancé par le juge d’instruction Yaya Karembé du tribunal de première instance de la commune 3 du district de Bamako.
Dans un communiqué rendu public mercredi en début d’après-midi, le FDR se dit ’’profondément indigné devant le refus du capitaine Sanogo de répondre aux convocations du juge d’instruction chargé de l’enquête sur les disparitions forcées et les exécutions sommaires perpétrées à Kati en mai 2012 et en octobre 2013’’.
Le FDR déplore le fait que ’’le capitaine Sanogo multiplie les manoeuvres dilatoires pour ne pas s’expliquer sur les graves crimes commis à Kati (siège de l’ex-junte, Ndlr) du temps où il y régnait en maître absolu. Un jour, il est malade, un autre jour, il est soit-disant un ancien chef d’Etat !’’.
Le même front qui se dit ’’choqué par la complaisance que manifeste le gouvernement à l’égard du capitaine Sanogo qui donne l’impression d’être intouchable’’, estime que le chef de l’ex- junte ’’doit s’expliquer sur la disparition et la mort de plusieurs dizaines de pères de familles dont les épouses et les enfants attendent que justice leur soit rendue’’.
’’De quelles protections bénéficie le capitaine Sanogo pour narguer et défier la justice du Mali ?’’, ’’ Pourquoi le gouvernement est-il impuissant à faire comparaître devant la justice un homme soupçonné d’avoir commis, ordonné ou couvert des graves violations des droits de l’homme ?’’, s’interroge le front anti-putsch qui ’’se demande si le gouvernement veut faire la lumi ère sur les crimes commis à Kati’’.
Par ailleurs, le même regroupement de partis politiques et d’ organisations de la société civile malienne remet en cause le statut d’ancien chef d’Etat du général Sanogo.
’’Les dernières décisions prises par la présidence de la Ré publique, notamment la lettre confidentielle n°00082 du 3 novembre 2013 du chef d’état-major particulier du président de la Ré publique, adressée au Ministre de la Défense au sujet de la sé curité du capitaine Sanogo ainsi que les déclarations hasardeuses du Directeur de Cabinet du Président relatives à un prétendu accord international donnant au capitaine le statut d’un ancien chef d’Etat, donnent à penser que le gouvernement veut le proté ger’ ’, indique le communiqué.
Pour le FDR, ’’le capitaine Sanogo n’a jamais été chef d’Etat du Mali. Il ne saurait avoir ni le statut ni les avantages accordé s à un ancien Chef d’Etat’’.
Selon la même coalition de partis politiques et d’ organisations de la société civile malienne qui entend animer l’ opposition politique au Mali, ’’ceux qui, par leur inaction, cherchent à le (Sanogo) soustraire à la justice prennent une lourde responsabilité devant le peuple malien et devant l’opinion internationale’’.
D’autre part, selon un officier supérieur, ’’le tribunal de première instance n’est pas habilité à juger le général Sanogo. Il faut d’abord des préalables avant son audition par la justice civile, compte de son statut de militaire. En d’autres termes, ce n’est pas parce que Amadou Haya Sanogo est un officier (..)’’.
’’Le général Sanogo aurait été même un simple soldat, il aurait fallu qu’il soit d’abord radié des effectifs de l’armée malienne pour être entendu par un juge civile’’, a-t-il expliqué.
Outre les normes militaires, le même officier explique que ’’ les maliens ne doivent pas perdre de vue l’évolution sociopolitique du Mali de mars 2012 à nos jours (..)’’. Fin