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L’Essor N° 17581 du 20/11/2013

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3è Sommet afro-arabe au Koweït : Le partenariat aspire à gagner en réalité
Publié le jeudi 21 novembre 2013  |  L’Essor


© AFP par DR
Ouverture du 3ème sommet Afrique-Monde arabe au Koweït
Mardi 19 novembre 2013. Koweit, Kuwait City. Les chefs d`états arabes et africains posent pour une photo de groupe avant l`ouverture du sommet Arabe-africain chez Bayan Royal Palace à Kuwait City. Cette rencontre vise a favorisé les liens économiques entre les deux continent.


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La rencontre des dirigeants africains et arabes à laquelle prend part le président Ibrahim Boubacar Keita doit tracer les grandes lignes de l’agenda d’une coopération économique équitable et bénéfique pour tous

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a participé mardi et mercredi à Koweït City, capitale de l’État du Koweït, au 3è Sommet afro-arabe autour du thème : «Partenaires dans le commerce et le développement». Arrivé la veille de l’ouverture officielle du sommet, le chef de l’Etat a été reçu par l’Emir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, le prince héritier, Cheikh Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et son Altesse le vice-émir du Koweït, président du conseil des ministres Mubarak Al-Hamad Al-Sabah.

Il était 17h ce lundi, soit 14 heures GMT, quand l’avion présidentiel se posait sous une fine pluie. Apres un premier entretien en tête-à-tête avec l’Emir du Koweït au salon d’honneur, le cortège du président Keita a mis le cap sur palais Bayan où le chef de l’Etat a été installé. La délégation présidentielle comprend également le directeur de cabinet de la présidence, Mahamadou Camara, le ministre de l’Industrie et des Mines, Boubou Cissé, le ministre délégué chargé de la Promotion des investissements et de l’Initiative privée, Moustapha Ben Barka ainsi que leur homologue délégué chargé des Affaires religieuses et du Culte, Tierno Amadou Oumar Hass Diallo.

Le chef de l’Etat a été précédé dans la capitale koweïtienne par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui a pris part dimanche à la réunion préparatoire des ministre des Affaires étrangères de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes. Le patron de la diplomatie malienne a jugé que notre pays avait plus que jamais besoin de retrouver toute la place qui lui est due dans le concert des nations.

Pour le ministre des AE, le rendez-vous du Koweït est une opportunité inouïe pour notre pays qui sort petit à petit d’une crise qui l’a profondément marqué. Il rappellera les liens historiques qui existent entre le Mali et l’Orient, citant l’exemple de notre aïeul Kankou Moussa qui effectua le pèlerinage à la Mecque avec un considérable quantité d’or. Selon les historiens, il en a distribué au point de faire chuter le cours du métal précieux dans le monde. Lors de la Conférence des donateurs de Bruxelles, selon le ministre des Affaires étrangères, les pays arabes ont fait preuve de grande générosité.

Le sommet afro-arabe s’est ouvert mardi au Palais des congrès de Koweït City par une cérémonie à la hauteur des ambitions de coopération que nourrissent pays arabes et africains. Quelque 43 chefs d’Etat et de délégation ont participé aux travaux qui se sont achevés hier.

Le président Keita qui a fait l’objet de beaucoup d’attention dans la grande salle a écouté l’intervention du chef de la délégation de la Libye, pays hôte du dernier sommet afro-arabe. Cette intervention diffusée simultanément dans une grande salle à l’attention de la centaine de journalistes qui n’avaient pas accès à la salle, a été suivie du discours d’ouverture de Son Altesse le prince Cheikh Sabah Al Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah.

L’émir dont le pays possède la 6ème réserve mondiale de pétrole, a d’emblée exprimé « son immense plaisir » de voir ses « frères », venus nombreux assister au sommet. «Les travaux de notre troisième sommet se déroulent à un moment politique et économique délicat. Ce qui doit nous amener à travailler et redoubler d’efforts pour y faire face et épargner nos pays de leurs conséquences», a dit l’émir avant d’exprimer sa détermination à « améliorer le niveau de coopération commune » pour « faire face aux défis (…) et surmonter les obstacles qui nous empêchent de parvenir à nos aspirations et espoir légitimes de développement et de construction ».

38è Sommet1 copieUN MILLIARD DE DOLLARS. Les dirigeants africains et arabes sont donc appelés à tracer les grandes lignes de l’agenda économique du futur qui sera basé sur « un concept de partenariat réel ». Pour Son Altesse, une bonne coopération entre les pays africains et arabes donne l’opportunité « d’investir les richesses que le Tout-Puissant a octroyées dans des projets » favorisant le bien être et l’intégration.

L’émir Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah pense que le Fonds koweitien de développement que son pays a créée est un bon exemple de coopération d’entre-aide. A ce propos, il annonce avoir donné des instructions aux responsables de ce fonds pour accorder des prêts bonifiés à hauteur d’un milliard de dollars, soit environ 500 milliards Fcfa, dans les cinq prochaines années.

Le prince n’a pas manqué d’aborder « la situation urgente et douloureuse de la Syrie où la machine de la mort est encore en train de prendre des vies syriennes et où le nombre de morts est en augmentation quotidienne » appelant l’ONU « à serrer les rangs » et surtout à « assumer ses responsabilités ».

En sa qualité de co-président du précédent sommet, le Gabonais Ali Bongo Odimba a pris la parole pour dire toute « l’urgence de déployer des efforts » supplémentaires pour que la paix revienne dans certains pays déstabilisés. Parmi ceux-ci figure notre pays, victime à la fois d’actes terroristes et d’insécurité alimentaire. Le président gabonais, pour qui nos régions sont régulièrement exposées à des conflits armés, estime qu’une réponse doit être apportée le plus rapidement possible « pour éradiquer les fléaux qui hypothèquent notre croissance et notre avenir ».

« Par ailleurs le temps est désormais venu de donner un contenu concret à plusieurs domaines de notre coopération. C’est le cas de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’économie et du commerce », préconise-t-il. Ali Bongo Odimba estime que « l’approche dans ces secteurs doit être plus pragmatique ». Saluant l’intérêt particulier accordé à la coopération entre les secteurs privés respectifs, le président gabonais a encouragé la création d’une chambre de commerce mixte ainsi que celle d’un conseil d’affaires afro-arabe.

A l’instar du président Keita, d’autres dirigeants africains ont rallié la capitale koweïtienne. Il s’agit notamment des présidents Jorge Carlos Fonseca (Cap-Vert), Macky Sall (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina-Faso), Paul Kagamé (Rwanda), Yayi Boni (Benin), Ali Bongo Odimba (Gabon) et Faure Gnassimbé Eyadema (Togo). Le sommet a aussi enregistré la présence du chef de la délégation guinéenne, François Losseny Fall, ainsi que celle du ministre ivoirien du Développement, Albert Mabri Toikeusse.

Co-organisée par l’Union africaine et la Ligue arabe, le rendez-vous de Koweït City regroupe un aréopage de dirigeants venus discuter de nombreuses questions d’intérêt mutuel, notamment l’action commune dans le domaine de l’investissement, la coopération économique, l’agriculture, la sécurité alimentaire et l’environnement.

Rappelons que les relations entre l’Afrique et le monde arabe ont été formalisées en mars 1977 au Caire, lors du premier sommet afro-arabe. C’est à l’issue du deuxième sommet à Syrte, en Libye en 2010, qu’une résolution préconisant la régularité des sommets arabo-africains a été prise dans le sens de revitaliser la coopération afro-arabe.

Le partenariat afro-arabe est donc devenu un cadre de partage entre deux continents liés, entre autres, par l’histoire, la géographie, l’économie et la religion. Les 70% des Arabes sont des Africains et 9 des 22 membres de la Ligue des États arabes sont également membres de l’Union africaine.

La rencontre des dirigeants qui s’est achevée hier est le dernier acte d’un sommet qui fut lancé depuis un mois par une série d’activités culturelles et économiques. Les questions économiques ont occupé une grande partie de ces activités à travers l’organisation du forum économique et social afro-africain où un groupe d’experts dans les secteurs publics et privés a réfléchi sur la meilleure manière de développer le commerce entre les deux parties.

Envoyé spécial
A. M. CISSE



LES SIGNAUX FORTS DE KOWEÏT CITY

En marge des travaux du 3e sommet afro-arabe qui s’est achevé hier à Koweït City, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a noué de solides contacts avec différentes personnalités au premier rang desquels l’Emir Sheikh Sabah Al Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Au nombre des personnalités rencontrées par le chef de l’Etat figurent aussi le président du Fonds koweitien de développement, le président de l’Etat palestinien, Mahmoud Abbas. Ibrahim Boubacar Keïta s’est aussi entretenu avec les présidents de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Avec les dirigeants des pays du champs, il a évoqué la sensible question de Kidal. Le président Keita a également reçu en audience de hauts responsables des Émirats arabes-unis qui détiennent une forte capacité d’investissement dans notre pays.

Avant de prendre son avion hier, Ibrahim Boubacar Keita a longuement discuté en tête-à-tête avec l’Emir du Koweït qui a vivement félicité le chef de l’Etat pour son engagement et l’a assuré de sa disponibilité à aider notre pays à retrouver le chemin de la prospérité.

Le sommet a formulé d’importantes recommandations visant toutes à promouvoir les relations économiques entre les riches monarchies pétrolières du Golfe et les pays africains en quête d’investisseurs. Le marché attractif et le manque d’infrastructures qui contrastent avec la richesse du sous-sol et les potentialités de terres arables font de l’Afrique une bonne destination d’affaires.

Condamnant fermement le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ainsi que les crimes organisés transnationaux tels les prises d’otages et le trafic de drogue, les dirigeants des pays africains et arabes ont souligné la nécessité de partager les renseignements pour mieux faire face aux fléaux du moment. 
Ils ont souligné leur ferme détermination à s’attaquer résolument aux causes profondes des conflits et de la violence en Afrique et dans les pays arabes en vue de créer un environnement propice à la prospérité et au bien-être des peuples des deux régions. Ils ont noté que la sécurité alimentaire est une des contraintes majeures aggravant la vulnérabilité de certains segments de la société.

Le sommet a approuvé une série de mesures et de résolutions déjà adoptées dimanche par la réunion des ministres des Affaires étrangères. Le constat est qu’elles convergent sur la nécessité de renforcer la coopération entre les deux blocs régionaux.

Les dirigeants des deux régions sont d’accord pour mettre en place un groupe de travail qui coordonnera les efforts de mise en œuvre d’un plan d’action conjoint. Ils ont jugé utile d’inviter les chambres de commerce et d’industrie africaines et arabes ainsi que d’autres institutions du secteur privé et des organisations de la Société civile à organiser régulièrement des réunions et des consultations dans le seul but de renforcer leurs relations mutuelles de travail.

Sur le plan législatif et réglementaire, la rencontre de Koweït City a invité les gouvernements à élaborer les lois nécessaires à la protection des jeunes et des femmes. Etant établi que l’Union africaine ne dispose pas suffisamment de moyens financiers pour l’exécution de ses tâches, les dirigeants ont demandé le renforcement de l’appui financier pour la mise en œuvre du plan d’action conjoint validé par les ministres des Affaires étrangères avant d’être entériné par les chefs d’Etat. Autre recommandation forte : la création d’un centre afro-arabe pour l’échange d’informations afin de réduire l’infiltration des migrants illégaux.

Le Koweït est un richissime émirat qui compte parmi les plus grandes réserves pétrolières de la planète. Son économie, très dynamique du fait de lourds investissements dans divers domaines, reste basée sur la production de l’or noir. C’est grâce à cette manne pétrolière que cet émirat a réussi à mettre en place un système efficace de soutien et de solidarité envers les peuples qui en ont le plus besoin. Le Fonds koweitien de développement a fait ses preuves aujourd’hui partout où l’institution financière intervient. Cette intervention se fait dans presque tous les domaines à travers le financement de projets novateurs et d’activités génératrices de revenus surtout dans les contrées affectées par la crise alimentaire ou d’autres calamités naturelles. En donnant des instructions aux responsables du fonds pour le déblocage d’une enveloppe d’un milliard de dollars destinée aux pays africains, le Koweït confirme sa détermination à aider les pays africains à se développer.

Pour le président du Conseil malien des chargeurs, Babalaye Daou, qui a participé aux travaux du sommet « notre pays doit profiter de ce forum pour expliquer la stratégie de développement qu’il a choisie ». Le manque de développement est aussi à la base de la malheureuse situation politico-sécuritaire que le Mali a vécue, a-t-il estimé.

« Nous sommes un pays continental, situé dans la bande sahélo-saharienne. Ce qui nous oblige à collaborer avec des pays arabes. Les pays arabes peuvent bien contribuer à nous aider à valoriser nos ressources minières», a-t-il souligné. « Historiquement le Mali est un pays de commerçants qui a toujours échangé avec le monde arabe. Il faut juste prendre des mesures pour que les investisseurs reviennent en grand nombre. C’est pourquoi, nous devons avoir une réglementation favorable à l’investissement », a souhaité le patron des chargeurs. Il a estimé nécessaire de passer par des investissements importants pour amorcer un véritable développement durable. Babalaye Daou a salué la nouvelle dynamique impulsée par les nouvelles autorités du pays qui ont vite compris le rôle majeur du secteur privé dans le développement d’un pays.

A. M. C.

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