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Cao Zhongming, Ambassadeur de Chine au Mali : « Il faut aider le Mali à passer ces moments difficiles »
Publié le mardi 10 juillet 2012   |  Le Républicain




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Nous l’avons accueilli dans nos locaux au siège de l’Edicom Le Républicain, hie lundi 9 juillet. Cao Zongming était venu en visite d’amitié et nous avons saisi cette opportunité pour lui demander de l’état des s relations entre le Mali et la Chine. Sans langue de bois, il répond à nos questions. Les relations sino-maliennes sont au beau fixe. Lisez !

Le Républicain : Monsieur l’ambassadeur, le Mali traverse des moments très difficiles en particulier au nord où le pays est occupé en ses deux tiers et au sud où il y a une crise politique et institutionnelle. Quelle est la lecture de la Chine par rapport à ce qui se passe en ce moment au Mali ?

Cao Zhongming Ambassadeur de Chine au Mali : Le Mali passe maintenant une période très difficile à cause des événements qui divisent le pays. Le peuple souffre à cet effet et a des soucis pour l’intégrité territoriale qui est très importante. Nous avons aussi le même sentiment parce que la Chine est confrontée au problème de la réunification. Nous avons le problème de Taiwan alors dans ce cas la Chine soutient l’intégrité territoriale du Mali. Le peuple chinois a toujours accompagné le peuple Malien pour restaurer son intégrité territoriale. Donc, nous soutenons la mission que les Maliens sont en train de faire pour rétablir l’intégrité territoriale le plus tôt possible. Çà, nous l’espérons sincèrement.

Quelle est votre lecture de la crise politico-institutionnelle et du coup d’État qui est survenue le 22 mars ?

Après l’événement, nous avons déjà exprimé notre position et nous souhaitons le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali, qui est un point important. Le Mali depuis très longtemps est un pays démocratique et exemplaire. Nous pensons aussi qu’il faut établir la stabilité politique et sociale pour que le Mali puisse continuer à redresser son économie, à se développer et à relever le niveau de vie du peuple malien. Je crois que maintenant nous sommes entrés dans la transition. Nous souhaitons que cette transition se déroule bien pour qu’au Mali, on puisse tenir des élections transparentes, équitables et crédibles.

La plupart des puissances occidentales et d’ailleurs ont suspendu leurs coopérations bilatérales et parfois multilatérales avec le Mali, jusqu’au retour effectif de la démocratie. Est-ce que c’est votre cas ? Autrement dit est ce que le partenariat que vous avez inventé « gagnant-gagnant », est ce que ça marche quand il n’y a pas de démocratie et qu’il y a rupture de l’ordre démocratique ?

Pour la coopération bilatérale après les événements de mars dernier, nous avons suspendu les projets pour attendre le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais avec les efforts de médiation de la CEDEAO et des forces vives du Mali on est entré dans la période de la transition. Maintenant, le Président de la transition, le gouvernement de la transition, le parlement fonctionnent, alors cela veut dire que l’ordre constitutionnel fonctionne. Alors pour nous dès qu’on est entré dans la période de la transition, à la demande de la partie malienne, on est en train de rétablir la coopération bilatérale. Vous savez maintenant, il y a des projets qui ont déjà repris, surtout dans le domaine de la santé et de l’agriculture. Les spécialistes et les techniciens chinois travaillent pour accompagner le peuple malien à dépasser la période très difficile. Notre politique n’est pas d’intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, nous respectons le choix du peuple. Nous attachons une importance à la stabilité et la sécurité. Si ces deux conditions sont réunies, cela facilitera notre coopération et c’est ce que nous pensons.

Le groupe de contact qui vient de se réunir à Ouaga a exigé un gouvernement d’union nationale d’ici le 31 juillet. Quelle est votre réaction à cette décision ?

Vous me demandez de rentrer dans les détails mais comme je vous l’ai déjà dit nous respectons le choix du peuple malien. Si les Maliens ont souhaité un système, un arrangement politique, nous le respectons. Alors comme le veut le principe de non ingérence, nous n’intervenons pas dans les affaires intérieures du Mali.

Propos recueillis par Boukary Daou et Sidi El Moctar Kounta

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