La situation à Kidal reste confuse. Si l’intervention des forces étrangères a permis de libérer les régions de Gao, de Tombouctou et une partie de la région de Mopti du joug terroriste, la capitale de l’Adrar des ifogas est loin d’être revenue dans le giron malien. Ce qui suscite colère et indignation chez beaucoup de nos compatriotes qui critiquent au passage le silence de la société civile.
Doit-on parler d’intégrité territoriale du Mali sans Kidal ? Difficile, répondra l’écrasante majorité des Maliens. «Kidal est en passe d’échapper au Mali, si les populations ne sortent pas du mutisme et de la passivité dans lesquelles elles se plongent. Le jeu trouble de la France à Kidal n’est qu’un test pour voir si un statut particulier peut être attribué à la région de Kidal », trouve monsieur Kaba Diakité, membre de la sous-section RPM de la Commune V.
«Qu’on ne se voile pas la face, les discours du président de la République ne changeront pas grand-chose dans la situation de Kidal. Je pense qu’IBK a plus que jamais besoin de tous les Maliens pour gagner la bataille de Kidal. Aujourd’hui, si la société civile malienne et tous ceux qui l’ont élu battent le pavé pour dénoncer le jeu de la France à Kidal, cela lui soulagera, certainement», réclame M. Kaba Diakité qui se réclame aussi de la Copam. Mais il regrette que cette idée de marche n’a jamais fait l’unanimité au sein de la Copam.
«Le hic est que les partis politiques et les organisations de la société civile ont tous condamné le meurtre des deux journalistes à Kidal, mais peu de partis politiques et d’associations condamnent, du moins officiellement, la situation qui prévaut actuellement à Kidal », remarque Salif Coulibaly, professeur de l’enseignement supérieur.
Pour lui, c’est une occasion en or qui se présente à la société civile, si elle veut avoir un peu de crédit.
N.I.S