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Législatives du 24 novembre : Les enseignements d’une campagne
Publié le jeudi 21 novembre 2013  |  Le Prétoire




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Elle n’a certainement pas tenu la promesse de ferveur à laquelle on pouvait s’attendre après une présidentielle qui a connu une mobilisation populaire exceptionnelle. Mais, à quelques heures de la fermeture officielle de la campagne législative, on peut bien affirmer que celle-ci a été globalement une réussite. Du moins pour ce qui concerne le district de Bamako.


Ouverte le dimanche 03 novembre dernier sur toute l’étendue du territoire national, la campagne du scrutin législatif du 24 novembre 2013 prend officiellement fin demain vendredi, à minuit. En jetant d’ores et déjà un regard rétrospectif sur le déroulement de cette campagne électorale on peut, faire le constat que les acteurs concernés ont fait preuve de maturité politique, tant ils ont agi dans un esprit démocratique et républicain. Ce résultat est à mettre d’abord au crédit des milliers de candidats. Même s’il faut convenir par ailleurs que l’engouement populaire vécu lors du scrutin présidentiel n’est pas en train de se dessiner autour de celui législatif.


Maturité des acteurs politiques
Certes, la campagne législative ne suscitait forcement pas les mêmes inquiétudes et appréhensions que celle de la présidentielle, les deux scrutins n’ayant pas les mêmes enjeux, même s’il est vrai qu’ils interviennent à peu près dans le même contexte. Mais, il faut pour autant reconnaître qu’en mettant beaucoup plus l’accent sur leurs programmes, les différents candidats, pour ceux qui concerne en tout cas la ville de Bamako, ont contribué à consolider le climat d’apaisement qui avait été ensemencé lors du scrutin présidentiel. Car, cela a eu le mérité d’adapter les différents messages aux enjeux réels d’une élection législative, mais surtout à nous éviter des débordements. A l’analyse de leurs discours, on retient que les candidats aux législatives, pour l’essentiel, semblent de plus en plus comprendre que le député n’a pas la même mission qu’un Président de la République et le maire et par voie de conséquence, il ne doit pas se permettre de faire les mêmes promesses que ceux-ci.


Morosité ou changement de stratégie de campagne ?
Après un scrutin présidentiel qui a battu le record en termes de participation populaire, on s’attendait légitimement à ce que les législatives connaissent le même engouement chez le peuple. Mais à lire dans le déroulement de la campagne, l’on comprend aisément que le défi du taux de participation ressurgit de nouveau et il y a véritablement à craindre que celui-ci reste regrettablement bien en deçà des attentes. En effet, des observateurs conviennent que la campagne législative en cours n’a pas connu la même ferveur que celles précédentes, ni même celles de la dernière élection présidentielle. Si des analystes expliquent cette situation par le fait que les populations ont vite fait de déchanter au regard du traitement réservé au dossier du nord par les nouvelles autorités en qui elles ont fondé un réel espoir de changement qui tarde à se dessiner. Une analyse, beaucoup plus simpliste, y voit la limitation de moyens financiers des candidats qui, de ce fait, peinent à mobiliser leurs militants. Pourtant, certains ne semblent du même avis. Tel est le cas de Me Alfousseyni Kanté, candidat du parti Fare en commune IV du district de Bamako. Pour lui, le «semblant» de morosité qui se fait sentir autour de cette campagne législative découle d’un changement de stratégie opéré par les différents candidats qui, dit-il, ont compris que les manifestions de rue ont montré toute leur limite. Ceux-ci ont dû mettre l’accent sur une vraie campagne de proximité. «Je suis partisan d’une campagne de cette nature qui s’attaque aux vrais problèmes des populations en expliquant les réels enjeux des élections législatives. Il ne sert à rien d’organiser des manifestations folkloriques qui, à vrai dire, prennent en otage les préoccupations des populations», se félicitait Me Kanté dans une interview qu’il nous a récemment accordée. Et Adama Sangaré, candidat de l’Adema en commune III, de corroborer : «Je ne trouve pas cette campagne morose. En tout cas, pas au niveau de la Commune III».


Morosité ou changement de stratégie de campagne, ils sont en tout cas nombreux, les observateurs, à se demander en ce moment si la mobilisation exceptionnelle qui a caractérisé les deux tours de l’élection du Président de la République sera démentie ce 24 novembre 2013.

Le peuple malien se doit de réaffirmer l’exemple de démocratie qu’il a donné en juillet-août 2013, afin de donner à nos différentes institutions, l’Assemblée nationale en l’occurrence, toute la légitimité qui sied à l’accomplissement de leurs missions. Il y va du renforcement de la démocratie malienne et de l’Etat de droit.

Bakary SOGODOGO

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