C’est ce qu’a déclaré Soufi Bilal, guide spirituel de la communauté des soufi du Mali. C’était jeudi dernier, à sa sortie d’une rencontre des leaders spirituels organisée par le Haut Conseil Islamique sur la profanation des mausolées à Tombouctou, par les djihadistes qui occupent, depuis plus de trois mois, les régions du nord du Mali.
Il n’est un secret pour personne que ces djihadistes, qui occupent les trois régions du nord du Mali (Kidal Tombouctou et Gao), ont juré de détruire tout ce qui est considère comme biens culturels dans ces régions. Du moins, tout ce qui est classé au patrimoine culturel de l’UNESCO. Il s’agit des mosquées qui datent de plusieurs millénaires et des mausolées des saints à Tombouctou qui sont, aujourd’hui, des repères pour les populations. Une réalité que les «hors la loi» refusent de reconnaitre. Malgré la condamnation de leurs agissements par les leaders musulmans et la communauté internationale avec la dernière énergie.
Pour le leader des Soufi du Mali, ceux qui profanent les mausolées de Tombouctou n’agissent, aucunement, au nom de la religion musulmane. La religion musulmane, dit-il, est une religion de paix qui ne cautionne pas la profanation de tombes. Mieux, Soufi Bilal dira que si ces envahisseurs se disent musulmans, ils ignorent tout de la religion musulmane. Pour lui, la meilleure façon pour islamiser quelqu’un, c’est de le convaincre et non de le contraindre. Soufi Bilal d’ajouter que ces bandits armés qui ternissent l’image de l’islam, ont besoin être remis à niveau sur les principes fondamentaux de cette religion dont ils ignorent tout. Mais que faire si ces assaillants refusent le dialogue ? Soufi Bilal a laissé entendre que seul le Haut Conseil Islamique du Mali peut créer un cadre de rencontre avec ces hommes.
«Toute personne qui connait l’histoire de la religion musulmane ne saurait s’en prendre à la ville et aux populations de Tombouctou. Selon les grands guides spirituels, c’est la seule ville au monde où, on n’a jamais adoré un fétiche. Mieux, Tombouctou représente pour les Maliens ce que Médine représente pour les musulmans du monde entier. Donc, celui qui agresse Tombouctou, agresse l’islam » a- t-il ajouté. Selon lui, il urge de faire des prêches et d’organiser, dans notre pays, des conférences pour «désendoctriner» les populations.
