La Cédéao a décidé de mettre hors jeu le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Ses pouvoirs ont été réduits, car, pour la Cédéao, la figure clé de la transition est désormais Dioncounda Traoré.
Pour la conduite de la transition, la Cédéao a décidé de minorer le rôle du Premier ministre au profit du président de la transition, Dioncounda Traoré. C’est à lui que les forces vives devront faire leurs propositions. Et c’est lui qui est appelé à adresser « sans délai » une requête à la Cédéao et à l’ONU pour l’envoi d’une force ouest-africaine au Mali. Pour le groupe de contact, Dioncounda Traoré est bien l’homme de la situation malgré son absence prolongée à Paris.
« Le gouvernement va changer, le Premier ministre peut changer », souligne un participant à la réunion, mais le président par intérim lui reste « la pièce maîtresse de la transition ». D’après nos sources, le chef du gouvernement Cheick Modibo Diarra a d’ailleurs été critiqué pour son manque de propositions concrètes en vue d’accomplir ses deux missions prioritaires : la libération du Nord et l’organisation d’élections.
L’essentiel maintenant pour les chefs d’Etat ouest-africains est de préparer le retour de Dioncounda Traoré à Bamako, sans passer par une autre capitale, Ouagadougou ou autre. Un retour qui devrait être sécurisé par les forces de la Cédéao. « Personne ne croit en la capacité de l’armée malienne d’assurer seule son retour dans de bonnes conditions », souligne une source proche du dossier.
Une mission composée de chefs d’état-major ouest-africains et d’experts internationaux a d’ailleurs commencé ses travaux ce week-end dans la capitale malienne pour préparer le terrain à la force en attente.
Pour de nombreux observateurs, Cheick Modibo Diarra est poussé vers la sortie car il ne lui reste presque plus rien de ses pleins pouvoirs.