Les détails commencent à filtrer sur la mort de l'un des principaux lieutenants du terroriste Mokhtar Belmokhtar.
Hacene Ould Khalil (alias Jouleibib), d'origine mauritanienne, et deux autres jihadistes auraient été éliminés le 14 novembre à l'ouest de Tessalit, mais l'information n'a été rendue publique que la semaine dernière.
"C'est un poids lourd du terrorisme", a déclaré le journaliste malien Assanatou Balde à Magharebia.
Jouleibib, la trentaine, était le commandant en second de la brigade des "Signataires par le sang", qui avait revendiqué le siège meurtrier du complexe gazier d'In Amenas en Algérie et le double attentat suicide à la voiture piégée au Niger en mai.
L'état-major des armées à Paris s'est contenté d'indiquer jeudi dernier que les forces françaises avaient "neutralisé" plusieurs membres d'al-Qaida dans le Nord-Mali. Une source proche de la sécurité régionale au Mali a toutefois confirmé à l'AFP la mort du "bras droit" de Belmokhtar.
"Il était responsable de la direction du groupe. Sa mort est réellement un coup sévère porté à Belmokhtar", a ajouté cette source.
Les forces françaises ont également indiqué avoir saisi un téléphone portable et un ordinateur ayant appartenu à Jouleibib.
"Jouleibib avait rejoint la brigade des Moulathamounes en 2005, en même temps qu'Abderahmane Eneygéri, l'un des chefs militaires de cette katibat, tué lors de l’opération d’In Amenas", a expliqué à Magharebia le directeur de l'ANI Mohamed Mahmoud Abou Maali.
Ce journaliste spécialiste des mouvements islamistes a ajouté qu'Ould Khalil avait "très vite gravi les échelons, devenant le bras droit de Belmoktar et le porte-parole de l’organisation".
"Hacene Ould Khalil était l’un des rares Mauritaniens resté fidèles à Belmokhtar après la mise à l’écart de ce dernier de la direction de l’émirat du Sahara en 2007. En 2012, il avait également décliné une offre d’AQMI de succéder à Belmokhtar à la tête de la katibat des Moulathamounes", a-t-il souligné.
Selon l'analyste malien Django Couloubali, "le chemin de l’éradication du terrorisme dans le nord du Mali" n'a pas encore été atteint.
"Mais les groupes terroristes subissent une hémorragie dans leurs rangs", a-t-il ajouté. "Des rapports des services de sécurité soulignent la baisse des effectifs d’AQMI et du MUJAO."
"Les principaux facteurs de cette diminution des effectifs sont la pression des frappes militaires, la rareté de l’eau, des vivres et du carburant, l’isolement de ces groupes dans des régions montagneuses et désertiques, mais aussi les dizaines de cas de sécession opérés dans leur rangs", a-t-il précisé à Magharebia.
De fait, AQMI est "loin de rassembler tous les mouvements islamiques armés", explique le journaliste français Farid Aichoune, du Nouvel Observateur.
"Les groupes islamiques touaregs ont déjà pris leur distance avec AQMI", souligne-t-il.