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Cheick Modibo Diarra: La solution ou le problème ? Cet homme est dangereux !
Publié le mardi 10 juillet 2012   |  MaliBa


Présidence
© Reuters par DR
Présidence : Le président de la république reçoit le premier ministre Malien
Samedi 26 mai 2012 . Abidjan. Le président de la republique de cote d’Ivoire son excellence Allassane Dramane OUATTARA reçoit le premier ministre Malien Cheick Modibo DIARRA


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Loin d’être la solution, l’actuel premier ministre malien semble être le problème. Ses bourdes ne se comptent plus sur les doigts d’une main. Immaturité politique ou tentative délibérée d’accaparement du pouvoir ?

Pourtant désigné suite à un accord intervenu avec la CEDEAO depuis Ouaga, il s’abstient, pour des raisons obscures, de s’y rendre encore dans le cadre d’un mini sommet censé trouver une issue favorable à la crise institutionnelle et sécuritaire de son pays; Il enchaîne des décisions et déclarations très compromettantes et dangereuses; Il entreprend des visites de travail dans des pays , faisant fi des réalités géopolitiques du moment… Comme quoi, le bon sens ne s’acquiert à la Sorbonne, à la NASA encore moins dans l’espace sidéral, ou dans quelques confins galactiques ; mais bien sur la planète bleue. Que M. Diarra revienne donc sur terre !

Ouaga II : il a raté le coche !
L’invité des chefs d’Etat de la sous-région n’a fait la moindre déclaration officielle pour justifier son absence au mini-sommet de Ouagadougou en fin de semaine dernière. Son gouvernement s’est juste contenté de produire, (encore et toujours) un communiqué annonçant sa «visite de travail au Maroc».

En plus du manque de respect pour les chefs d’Etat et non moins ses aînés, l’attitude de M. Diarra jure avec sa présumée volonté affichée d’accomplir les deux missions essentielles à lui assignées par l’accord-cadre du 06 avril dernier. Il s’agit de la gestion de la crise sécuritaire et institutionnelle et de l’organisation des élections. Des missions, soit-dit en passant, assignées par les mêmes chefs d’Etat à l’appel desquels, il fait aujourd’hui la sourde oreille.

La «visite de travail » au Maroc qui ne manque d’ailleurs pas de relents (nous y viendrons plus loin), n’est donc que pur prétexte. Mais quel mauvais prétexte ! En somme, la sagesse aurait voulu que M. Diarra se rende à pied sur une éventuelle planète des singes si là se trouvait la solution malienne. Mais visiblement pour des raisons politiquement partisanes, de fierté très mal inspirée, de principe de souveraineté très discutable, il a choisi une autre option… Ne pouvait-il se rendre à Ouaga et dire ses quatre vérités (s’il en possède encore) à ses hôtes ? Et diantre ! Qui avait donc exhorté les autres acteurs de la scène politique malienne à taire leurs ambitions, querelles et autres ressentiments au nom du Mali ?
Et puisque M. Diarra est bambara et fier de l’être, nous lui proposons à raison cette vérité proverbiale du terroir : «On n’insulte son interpellateur qu’après l’avoir écouté».

D’Alger à Rabat: «une visite de travail» très controversée
C’est vendredi dernier que le premier ministre malien a pris pied à Rabat où il s’est entretenu avec le chef de gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane.
«Je suis venu demander au Maroc, au roi, au gouvernement et au peuple, d’utiliser la confiance dont il jouit sur la scène internationale pour aider le Mali à retrouver son intégrité territoriale et sa souveraineté par tous les moyens possibles, surtout par les voies diplomatiques» a indiqué le visiteur à son hôte chérifien. A-t-il été entendu ? Pas sûr ! Et pour cause.

Le royaume chérifien a déjà son opinion sur la crise sécuritaire malienne. Un communiqué émanant de son ministère des affaire étrangères indique en effet que. «Le Maroc appelle les Etats islamiques et la communauté internationale à une intervention urgente et conjointe pour protéger le riche patrimoine malien qui constitue une composante du patrimoine islamique et humanitaire (…)» Et de poursuivre : «la gravité de la situation sécuritaire prévalant dans la région Sahélo-saharienne et sur ses répercussions sur la paix et la stabilité dans toute la région», appelle à une action déterminante et une coopération sérieuse sur les plans régional et international».

En langage moins diplomatique, le Maroc souhaite l’option militaire au contraire de l’Algérie où M. Diarra s’est précisément rendu avant Rabat.
A Alger en effet, à la suite des entretiens avec le ministre algérien délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a clairement privilégié la négociation au contraire du Maroc. «Nous avons toujours privilégié la solution politique. Nous croyons aux vertus du dialogue et dans le dossier particulier de la situation au Mali, il y a toutes les indications qui font croire et penser que la solution politique négociée est possible et nous y travaillons» a laissé entendre M. Abdelkader Messahel.

En clair, deux options s’affrontent là : militaire et diplomatique. Banale ? Peut-être, seulement, s’il ne s’agissait pas aussi et surtout du contentieux historique algéro-marocain. Un bref rappel s’impose :
la question du Sahara Occidental (Polisario) oppose toujours algérien et Marocain et implique même le reste du continent. C’est ce qui a d’ailleurs valu le retrait du royaume chérifien de l’OUA (Organisation de L’Union africaine). Pour avoir reconnu le Polisario comme Etat indépendant, le Mali a eu sa part des courroux royaux. Par ailleurs, les deux pays (Algérie et Maroc) s’accusent mutuellement de soutien aux jihadistes. La première (l’Algérie) jalouse de sa suprématie dans la région, a toujours exclu le second lequel, en plus de réclamer le Sahara Occidental, estime avoir son mot à dire sur Tombouctou jadis conquise par les Almoravides au XIII è siècle. Toute chose qui explique d’ailleurs l’absence de visa d’avec le Mali.

Pour sa part, l’Algérie a bénéficié du précieux soutien malien lors de sa guerre de libération au début des années 60. Et en contrepartie, elle s’est particulièrement investie en vue de solutions négociées dans la gestion des rebellions au Mali en 1990, 1994, 2007 et 2008. Des démarches qui n’ont d’ailleurs pas empêché la récidive.

En tout état de cause, si ce geste algérien peut se justifier par le principe de bon voisinage et de reconnaissance, il peut aussi l’être par la menace que représentent les populations arabo-touarègues algériennes notamment dans la région de Tindouf et du Hoggar, lesquelles sont d’ailleurs notamment indexées par le royaume chérifien pour être des combattants du Polisario, voire des jihadistes de la trempe Iyad Aghali sous la coupe algérienne. Une histoire compliquée !

C’est dans ce contexte, pour le moins alambiqué, que le premier ministre malien a effectué une visite à Alger puis à Rabat. Il ne peut ne pas avoir frustré une partie au regard des deux options antagonistes vaillamment défendues par chacun des camps. Et dire que cette visite à Rabat intervient également suite au refus de participer au mini-sommet de Ouagadougou lequel envisage aussi l’option militaire !
Selon toute évidence, M. Cheick Modibo Diarra n’est visiblement pas informé des réalités géopolitiques de la sous-région. Un péché !
J’y suis et j’y reste ?

« Où est le problème si le Mali devient une République islamique ? » La déclaration aurait été faite par le Premier Ministre malien en privé à un diplomate en poste à Bamako. « Que l’ONU, l’Union africaine et la Cédéao [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest] nous fichent la paix ! Nous pouvons très bien régler ça entre Maliens. Si les efforts de médiation en cours échouent, il y aura la guerre. Si nous la gagnons, tant mieux. Sinon, le Mali deviendra une République islamique. Où est le problème ? » (Article publié dans L’express – 06 Juillet – Vincent Hugeux).

Le présumé auteur et/ou son porte-parole n’ont apporté le moindre démenti, eux qui sont pourtant atteints de boulimie justificative.

S’il faut donc croire, M. Cheick Modibo Diarra, le Mali serait prêt à renoncer à son principe républicain et surtout laïc. Et voilà ! Du restaurateur, nous reviens le négationniste ! La déclaration est tout simplement d’une extrême gravité. Il s’agit, à n’en douter, d’un coup d’humeur. Il ne le pense certainement pas.

Le hic, c’est ce que ses écarts deviennent très inquiétants. Il s’est agi, dans un premier temps d’assimiler une partie de l’armée nationale à des «ennemi», «assaillants» et «mercenaires» (la guerre des bérets); de fuir une interpellation de l’Assemblée Nationale, puis un sommet des chefs d’Etat; et aujourd’hui, de semer le doute sur sa sincérité à combattre véritablement le péril islamique quand bien même, la première mission à lui assignée reste la libération des régions Nord du pays du joug des jihadistes et indépendantistes… Cà fait un peu désordre !

Pour des observateurs bien avertis, ces «maladresses» sont délibérées. Elles n’ont de finalité que le souci de s’éterniser au pouvoir dans le meilleur des c as et dans le pire, d’installer un poulain. Les indices des détracteurs se rapportent d’abord, à la restauration et à la réhabilitation des anciens dignitaires de l’UDPM, à sa volonté de faire un audit des institutions de la République (une mission non comprise dans l’accord-cadre et dont la nécessité n’est, au regard des urgences du moment, nullement évidente)… Et que dire de la réhabilitation du siège de son parti, sis à l’Hippodrome pendant qu’il est demandé aux autres formations de garder un profil bas en cette période pleine d’incertitude ? (lire article).
Alors, question : M. Cheick Modibo Diarra est-il vraiment l’homme de la situation ?

B.S. Diarra

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