Les 9 objectifs prioritaires de ce plan couvrant la période 20009-2013 et arrivant donc théoriquement à terme dans quelques semaines, n’ont été exécutés qu’à 20%.
Un atelier de mise à niveau sur le Plan national d’actions de lutte contre la corruption et la délinquance financière et de préparation du forum sur la réorientation de ce Plan a débuté hier au CICB sous la présidence de Fousseyni Samaké, le directeur de cabinet du Premier ministre.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence des membres du Comité de suivi du plan d’action, du conseiller spécial du Premier ministre, des secrétaires généraux des départements ministériels, du Contrôleur général des service publics, des points focaux des ministères, des membres des structures de contrôle et d’inspection, des représentants de la société civile et du secteur privé.
La session a pour objectif principal de relancer le processus de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux de la corruption et de la délinquance financière, de mettre à niveau les participants et de préparer le forum sur la réorientation du Plan national d’actions de lutte contre la corruption afin de lutter plus efficacement contre le fléau.
Fousseyni Samaké a fait remarquer que la lutte contre la corruption apparaît comme une constante au Mali, en raison du fait que depuis la 1ère République, de nombreuses initiatives et des programmes visant à éradiquer le phénomène ont été engagés avec des résultats divers. L’une des grandes initiatives dans ce processus s’est traduite par la tenue des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière du 25 au 28 novembre 2008, a-t-il rappelé. Ces Etats généraux ont mobilisé l’ensemble des acteurs et composantes de la société pour débattre du sujet et proposer des pistes de solution.
C’est ainsi qu’un plan d’action de mise en œuvre des recommandations a été adopté. Il couvre la période 20009-2013 et arrivera donc théoriquement à terme dans quelques semaines. Un comité de suivi et d’évaluation de ce plan, composé de 7 membres (3 de l’Administration, 2 du secteur privé et 2 de la société civile) a été installé en 2010 sous la tutelle du Premier ministre.
Ce comité a élaboré un rapport d’étape qui fait le point de la mise en œuvre des recommandations. Mais le bilan de la mise en œuvre de 9 objectifs prioritaires fait apparaître un taux de réalisation de 20% ce qui est insuffisant même si le contexte de crise a eu un impact négatif sur ces résultats.
Les nouvelles autorités ont placé la lutte contre la corruption au centre des préoccupations de l’Etat. Elles entendent par conséquent relancer le processus de mise en œuvre des recommandations des Etats généraux tout en procédant à des réajustements afin de booster la lutte contre la corruption et la délinquance financière. C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent atelier.
Pour le directeur de cabinet du Premier ministre, le thème de la corruption a tant été abordé que beaucoup se demandent s’il faut encore en parler. Mais, réagira-t-il, « il faut continuer à en parler puisque le phénomène perdure et pour atteindre des résultats ». Toutes les analyses et études confirmées par les enquêtes d’opinion montrent que la corruption est une des causes majeures du mal développement de l’Afrique. Considérée comme un véritable fléau, elle a atteint une telle profondeur dans nos pays qu’elle est qualifiée de systémique c’est à dire qu’elle s’étend à l’ensemble de notre société, a-t-il souligné en notant que rares sont ceux qui, à un moment ou à un autre, ou à un degré ou à un autre, ont échappé au souffle du phénomène soit en tant que corrupteur soit en tant que corrompu ou en tant que complice actif ou passif de l’un ou de l’autre.
Or la corruption a des conséquences nocives et négatives pour l’Etat, la société, les individus et les entreprises. Elle nuit à l’efficacité économique en décourageant les investissements et en affaiblissant la compétitivité des entreprises. Par ailleurs, elle fait obstacle à l’équité sociale, prive les citoyens les plus pauvres des services auxquels ils ont droit, mais aussi et surtout contribue à saper la légitimité de l’Etat et le processus politique. Que faire ? Faut-il céder à la fatalité, s’interroge Fousseyni Samaké pour qui la résignation serait suicidaire pour nos pays car porteuse de périls pour la stabilité sociale et la pérennité de l’Etat.
Durant trois jours, les participants vont s’approprier le plan d’action, discuter des évaluations faites par le comité de suivi et surtout formuler des propositions dans le sens d’une plus grande pertinence des actions à mettre en œuvre.