Des représentants de candidats aux législatives de ce dimanche au Mali ont brièvement confisqué des urnes et leur contenu pour réclamer le paiement préalable de leurs primes d’assesseurs. Cela s’est passé dans un centre de vote de la commune VI du district de Bamako. Les assesseurs exigeaient le paiement d’une somme de 25.000 francs CFA.
Il leur avait été auparavant répondu que leur nombre dépassait largement les prévisions initiales. Hier, ces assesseurs ont appris d’assaut les locaux de la mairie pendant plusieurs heures. Destinées à remettre le pays dans le sens de la démocratie après le coup d’Etat de 2012, ces législatives ont, de l’avis général, peu mobilisé en dépit de la sensibilisation menée par la société civile jusque dans les centres de vote. A Banakabougou, une vingtaine d’assesseurs ont été remplacés par d’autres qui n’ont même pas suivi la formation. A entendre les remplacés, le recrutement se serait fait sur fond de magouille. « Même si nous devons être remplacés, les agents de la mairie devaient nous donner des explications. Mais comme tout a été fait sur la base du népotisme, nous réclamons nos droits », a déclaré Mohamed Ouattara, un des assesseurs remerciés.
Législatives : Un taux de participation estimée à 19,2%
Le taux de participation au premier tour des élections législatives de dimanche a été estimé à la mi-journée d’hier à 19,2% par le Réseau d’ONG d’Appui au processus électoral au Mali (APEM).
Pour ce premier tour de ces législatives maliennes, le réseau APEM disposait sur le terrain de 3.700 observateurs nationaux déployés en stratégie fixe et de 200 superviseurs répartis sur l’ensemble du territoire national.
Selon le ministère de l’Administration territoriale, en charge de l’organisation du scrutin, quelques 6,5 millions de Maliens, y compris des réfugiés dans les pays voisins, sont appelés à prendre part au scrutin.
Le premier tour des élections législatives de ce dimanche au Mali s’est achevé sur un sentiment général de très faible participation par rapport aux 50% enregistrés lors de la présidentielle du mois d’août.
Ce sont 25.000 bureaux de vote répartis sur le territoire national. Environ 6,7 millions de personnes sont appelées à désigner leurs parlementaires en vue de poursuivre la transition démocratique après le coup d’Etat de mars 2012 qui avait plongé le pays dans un chaos politique et sécuritaire.
Un total de 1.087 candidats appartenant à 410 listes électorales sont en lice pour les 147 sièges de l’Assemblée nationale.
Un second tour aura lieu le 15 décembre dans les circonscriptions où aucun candidat n’aura obtenu la majorité absolue dimanche.
Si le scrutin s’est normalement déroulé dans le calme dans toutes les localités, la mobilisation a été partout timide de Kayes, à l’ouest, à Kidal, au nord-est du pays, ont rapporté les correspondants de la radio nationale.