Le président malien Ibrahim Kéita, a affirmé mardi qu'il fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille sans que personne n'entrave le cours de la justice, a-t-on appris lors d'une cérémonie solennelle de remise des rapports 2011 et 2012 de la CASCA (Cellule d'Appui aux Structures de Contrôle de l'Administration).
La CASCA a recommandé que certains dossiers soient transmis aux autorités judiciaires. Ceux-ci ''ne connaîtront pas le sort de ceux des années précédentes, que nous nous sommes vus dans l'obligation de reconstituer et de transmettre une deuxième fois à la justice, afin que force puisse rester à la loi'', a affirmé le président malien.
''Je prends l'engagement que personne n'entravera le cours de la justice. Aucune innocence ne sera entachée'', a-t-il précisé avant de promettre qu'''il n'y aura guère de chasse aux sorcières. Mais il ne saurait y avoir, non plus, ni passe-droit, ni sauf conduit''.
Selon lui, l'argent du peuple malien sera restitué, s'il doit l'être et ce, sans préjudice des réparations et poursuites requises.
Lors cette cérémonie, la présidente de la CASCA, Mme Konaté Dj énéba dite Haby Tall, a indiqué que les rapports analysés par la CASCA proviennent du Bureau du Vérificateur Général, du Contrôle G énéral des Services Publics et des Inspections des départements Ministériels. Il s'agit là des structures ayant en charge le contr ôle à postériori, le contrôle à priori étant effectué par la Direction Nationale du Contrôle Financier, a-t-elle précisé.
Sur ce point, le président malien s'est ''interrogé sur l' existence d'autant de structures de contrôle dans notre pays''.
Entre les multiples corps d'inspecteurs des Départements ministériels, les dispositifs d'audit interne, le Contrôle Général des Services Publics, le Bureau du Vérificateur Général, la Section des Comptes de la Gour Suprême ou la Cour des Comptes exig ée par le traité de I'UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), ''il nous appartient de rationaliser et d'harmoniser ce qui peut l'être'', a dit le chef de l'État malien.
Celui-ci a ajouté : ''Je demanderai incessamment à une personnalité indépendante de procéder à l'audit des structures de contrôle, et de faire des propositions pour rendre plus efficace la lutte contre la corruption''.
Car, selon lui, ''la gestion rationnelle des ressources demande que nous n'enfoncions pas les portes ouvertes, que nous é vitions les duplications, et que nous procédions aux économies d'é chelles requises''.
''La guerre que je déclare à la corruption, à toutes les formes de corruption, passe par là'', a précisé le président malien Ibrahim Boubacar Kéita.