Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



L’Essor N° 17586 du 27/11/2013

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Rapport 2012 du vérificateur général : Un tableau plutôt noir
Publié le mercredi 27 novembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A.S
Cérémonie solennelle de remise des rapports 2011 et 2012 de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) à SEM le Président de la République


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les mauvaises pratiques ont causé à l’Etat une perte financière de plus de 49 milliards Fcfa

Ce fut décidemment la journée des structures de contrôle. Evènement très attendu dans l’agenda national, le vérificateur général a remis hier son rapport 2012 au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Quelques heures après que la présidente de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA) a procédé à la remise officielle de deux bulletins d’information (2011 et 2012) au chef de l’Etat (voir article ci-dessus).

Plusieurs personnalités ont assisté à cette remise qui s’est déroulée dans la salle des banquets de Koulouba. Parmi elles, le Premier ministre Oumar Tatam Ly, quelques membres du gouvernement et les hauts responsables de la magistrature.

Le document de 135 pages est le résultat d’un minutieux travail de contrôle de la régularité et de la sincérité des opérations des recettes et des dépenses du patrimoine public. C’est aussi un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics ainsi que l’évaluation des politiques publiques. Ce rapport, comme tous les autres d’ailleurs, dresse un tableau noir sur la gestion financière du denier public.

Avant de le remettre au chef de l’Etat, Amadou Ousmane Touré a analysé que « ces faiblesses constatées sont essentiellement dues au non-respect ou à la méconnaissance des dispositifs de contrôle interne, à la violation des textes régissant les marchés publics, à l’absence de sincérité et de régularité dans l’exécution des dépenses publiques, au détournement de ressources publiques dans l’encaissement et le reversement des recettes, à la non-application des critères légaux dans la mise en réforme de matériels et équipements de l’Etat ».

En guise d’exemple, il a évoqué la réforme des véhicules de l’Etat qui, loin d’être une opportunité d’assainir le parc matériel de l’Etat et d’alléger ses dépenses, est devenue « une incroyable source d’appauvrissement délibérément organisée de son patrimoine ». « Il en est de même des immeubles bâtis et non bâtis qui ont été évoqués dans le rapport annuel 2011 et qui le seront dans celui de 2013 » a ajouté le vérificateur.

Ces mauvaises pratiques, ces déficiences morales et éthiques, ces manques d’engagement et de loyauté, précise-t-il, ont causé à l’Etat une perte financière de plus de 49 milliards Fcfa, dont près de 8 milliards Fcfa représentent la fraude et près de 42 milliards Fcfa, la mauvaise gestion. « C’est un incontestable gâchis, un désastre innommable, surtout quand on sait que les structures vérifiées ne représentent qu’un à deux pour cent des services et organismes publics de l’Etat du Mali » regrette Amadou Ousmane Touré. Pour le vérificateur général cette approche conceptuelle de mauvaise gestion que nous employons est un euphémisme constituant en réalité un camouflage intelligent et bien réfléchi de détournement des biens publics.

En réponse, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita qui s’est montré affligé par l’ampleur des dégâts a promis que le rapport ne dormira pas dans les tiroirs. Il a prédit ainsi un bien triste sort à tous ceux qui ont osé piller les ressources de l’Etat. Pendant que notre pays touchait le fond (en 2012), s’interroge le président Keita, comment peut-on imaginer que des agents de l’Etat commis pour gérer les maigres ressources puissent s’adonner à un tel exercice ?

C’est dire que désormais l’impunité n’est plus de saison. « Quiconque mis en cause répondra » a lancé Ibrahim Boubacar Keita avant de féliciter le Bureau du vérificateur général pour son professionnalisme.

A. M. CISSE

 Commentaires