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Histoire… … d’une victime du tiercé
Publié le mardi 10 juillet 2012   |  Le 26 Mars




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Marié à deux femmes et père de 12 enfants, Mamadou Sidibé est un conducteur de Sotrama sur la ligne Sabalibougou-Rail Da. Mais, depuis bientôt 6 mois, sa vielle Sotrama est immobilisée devant sa maison, faute de moyens pour se procurer un nouveau moteur.

Sans économies conséquentes, le vieux chauffeur jeta alors son dévolu sur la course des chevaux, PMU, dont il est vite devenu un grand amateur.
Pour son bonheur, il eut, en avril dernier, la chance de figurer parmi les gagnants du tiercé, Pour une mise de 200 FCFA, il a empoché la somme de 300 000 FCFA.

Mais, au lieu de doter sa vielle Sotrama d’un moteur d’occasion ou de réparer l’ancien, M.S. s’est laissé aller au syndrome du PMU : miser toujours plus pour multiplier ses chances.
Ainsi, au lieu de 200 FCFA, comme à l’accoutumée, il ne misait, désormais, que 20 000 FCFA ou 30 000 FCFA. Mais, chaque fois, un cheval le trahit, un tocard qui traîne les sabots, ou encore un outsider qui, au lieu de suivre notre chauffeur, le jette au sol.
Au fur et à mesure qu’il misait, son gain du tiercé partait en fumée.

En quelques jours, M.S.se retrouve sur cale, tout comme sa vielle Sotrama.
Aujourd’hui, il ne sait plus à quel saint se vouer. Plus de « nansongo », plus de Sotrama et pire, plus de sous pour jouer au tiercé.

En désespoir de cause, notre chauffeur, qui a pu regagner le centre-ville grâce à la magnanimité d’un de ses collèges, s’est rendu le 20 juin dernier, à son kiosque habituel.
A la vue d’un homme qu’il prit pour son vendeur habituel de ticket, il se jeta sur lui, mais se fit terrasser.

Seul moyen trouvé pour se défendre désormais, avec la force de ses mâchoires, il arracha un petit morceau du nez du pauvre homme, au secours duquel sont vite venus les passants.
M.S. a été conduit à la police, mais grâce à des interventions, il a été relâché, car le nez de sa victime n’a pas été trop abîmé.

Aujourd’hui, sans ressources, M.S. est comme devenu fou.
« Armé » d’un cahier et d’un stylo, il passe ses journées à « combiner » les numéros PMU et à proposer ses » chevaux gagnants » aux amateurs du jeu de hasard.

Boubacar Sankaré

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