La ville de Ménaka est toujours sous haute tension trois jours après les législatives du 24 novembre 2013. Une situation provoquée par la victoire dès le 1er tour du candidat indépendant, Bajan Ag Hamatou à qui on reproche le bourrage des urnes, le trafic d’influence, la corruption voire le racisme.
La tension est toujours vive à Ménaka, ville frontalière avec le Niger où les élections législatives se sont déroulées dans un climat de suspicion. Deux candidats s’affrontaient pour enlever l‘unique siège : l’indépendant Bajan Ag Hamatou et le candidat du RPM, Ibrahim Ag Idbaltanat. Au finish, c’est le premier cité qui a été donné vainqueur devant le porte-étendard des Tisserands, le parti présidentiel.
Les partisans du candidat du RPM ne veulent pas entendre parler de cette victoire entachée, selon eux, de fraude et surtout de trafic d’influence. Ils dénoncent que bien avant le jour de l’élection M. Bajan Ag Hamatou s’est fait passer pour un proche du président de la République, la France, l’Onu et l’Union européenne. On lui reproche aussi de propos racistes à l’endroit des noirs majoritaires dans la localité et qui soutiennent le candidat du RPM.
Le jour de l’élection, l’homme se serait également adonné à toutes sortes de pratiques. D’abord, des bureaux ont été cassés dans certaines localités à midi par les membres du MNLA acquis à sa cause par l’intermédiaire de son frère qui est membre de la rébellion. Dans les communes de Tidermène et d’Alata, les urnes ont été bourrées par les mêmes partisans du MNLA et dans certaines urnes il n’y avait pas autres bulletins que ceux de M. Bajan. A Inekar et Anderaboukane, le même scénario s’est produit toujours par les mêmes éléments du MNLA.
« Le hic, regrette-t-on au RPM, c’est que tous ces actes de banditisme ont été posés par les éléments du MNLA au nez et à la barbe de l’armée malienne qui était présente et qui a tout vu, mais n’a rien dit et n’a rien fait ». Les partisans du RPM accusent même l’armée d’avoir été corrompue pour ne pas réagir face à ces genres de pratiques électorales.
Le préfet de Menaka est aussi accusé puisque malgré les constats faits par un huissier, les résultats des bureaux cassés et des urnes bourrées par les assaillants du MNLA ont été pris en compte. Pis, 1100 voix du RPM ont été annulées et M. Bajan Ag Hamatou a été provisoirement déclaré vainqueur dès le premier tour.
« Le comble dans tout ça a même été le fait que l’armée malienne s’est violemment attaquée à des manifestants qui protestaient contre le détournement de leur suffrage tout juste après la tombée des résultats provisoires, faisant de nombreux blessés », dénoncent les partisans du président IBK. C’est dire que la situation reste explosive à Ménaka.