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Elections législatives : Les motifs d’un faible taux de participation
Publié le mercredi 27 novembre 2013  |  Le Matinal




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Dimanche 24 novembre, journée électorale, les Maliens ont accompli leur devoir civique dans toutes les régions de notre pays. Si le scrutin s’est déroulé dans l’ensemble, presque sans anicroches, le vote a été faible sur toute l’étendue du territoire national à l’exception de Kidal où le taux de participation a été plus élevé que lors de la dernière présidentielle. Il s’agit toutefois d’un scrutin mieux organisé. Toute chose qui est à mettre à l’actif de la DGE, de la CENI et du ministère de l’administration territoriale.

La personnalité des candidats peu ou pas connus est à l’origine du faible taux de participation, mais aussi la déception par rapport à la situation créée à Kidal où la population a été désabusée avec la cohabitation forcée entre différentes forces en présence, preuve que l’homme politique a les mains liées. Il y a aussi la pauvreté croissante, les électeurs ayant souci de leur pitance quotidienne, cumulés à l’infidélité du politicien malien. A ceux-ci, s’ajoutent les sketchs passés sur l’ORTM invitant les Maliens à éviter les achats de conscience et à faire vote utile.

Au total, quelque 6,5 Maliens étaient appelés à voter entre 1.087 candidats disséminés à travers la République. On a parfois assisté à des alliances contre nature lesquelles s’expliquent par de affinités communautaires ou amicales envers telles ou telles personnes représentant tel ou tel parti. Les électeurs ont censuré leurs voix parce qu’ils ne voulaient par que leur parti soit sur la même liste qu’un autre avec lequel il a livré un combat de mort lors de la dernière présidentielle.

Le RPM, parti au pouvoir est allé en solo dans 24 circonscriptions. Mais dans nombre de localités, la formation présidentielle a noué alliance avec l’URD, l’ADEMA, le FARE, l’UDD, le MIRIA, la CODEM… au moment où elle était opposée à ces mêmes partis dans d’autres circonscriptions. SABATI 2012, la rampe de lancement de soutien à l’actuel président Ibrahim Boubacar Kéita a donné un mot d’ordre de boycott dans certaines zones contre son mentor. Ce mouvement oublie superbement le slogan d’IBK, « Le Mali d’abord ».


Revenons au vote proprement dit : il faut savoir que, partout dans le pays, les forces de sécurité ont été déployées et placées en état d’alerte maximum.
A Tin-Essako, Kidal et Abeibara, les populations ont voté majoritairement, mais ce sont les représentants du MCUA qui étaient candidats et parfois sur les listes RPM. A Kidal, les électeurs ont mieux voté que lors de la présidentielle. Ici, un candidat du mouvement rebelle Ansardine qui s’est présenté sous les couleurs du RPM a été blessé par une foule désabusée. Sinon pour le reste, pas d’incidents majeurs même si des indépendantistes Touaregs se sont signalés çà et là.


Selon d’autres sources, des électeurs ont été empêchés de voter, leurs cartes d’électeurs ayant été soustraites, par devers eux, par des individus non identifiés. Certains bureaux de vote ont été pris à partie, des urnes enlevées. Conséquences : les électeurs n’ont pu exprimer leurs suffrages que dans 4 bureaux de vote sur 18 (Tilemsi). On dénombre même une urne où 4 personnes seulement ont pu accomplir leur devoir civique. Nous y reviendrons.

Salif Diallo

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