BAMAKO - Les habitants de Gao, dans le nord du Mali, sont aujourd` hui "plus que préoccupés par la contamination des cours d` eau par des pesticides obsolètes que l` épidémie de choléra ou de la rébellion", ont indiqué lundi des habitants de la ville.
"Le climat est calme dans la ville. Mais, nous sommes plutôt inquiétés, plus que préoccupés par la contamination de nos marres par des pesticides obsolètes que par l` épidémie de choléra ou de la rébellion", ont déclaré des sources à Xinhua tout en expliquant les raisons.
"Du 31 mars au 1er avril dernier, lorsque les éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l` Azawad, Ndlr) ont envahi notre ville, ils ont carrément éventré les fuis qui contenaient les pesticides, produits phytosanitaires périmés. Par la suite, ils les ont jetés à terre", ont expliqué des citoyens de la cité des Askia.
Ceux-ci ont ajouté "Avec les premières pluies, les eaux de ruissellement ont conduit ces produits obsolètes vers les marres des villages de Batal, Magnadawe et Seyna, qui ont été contaminées. Tous les carpeaux de la marre de Batal sont morts. Les animaux qui ont bu l` eau de cette marre sont également morts au bord de ce cours d` eau".
"Les marres des villages Berah, Zindi et Gao-ville sont menacées car elles sont traversées par les eaux des marres de Batal, Magnadawe et Seyna) avant de se jeter au fleuve Niger ", ont-ils déploré.
Ces mêmes citoyens ont rappelé que "ces produits phytosanitaires obsolètes étaient stockés au niveau de l` OCLALAVE (ancien service des produits végétaux, situé non loin de l` hôpital) et au niveau de la 2è base qui a été construite à côté du cimetière dans le 4è quartier à Gao".
S` agissant de l` épidémie de choléra à Gao et ses environs, "un cas a été signé à Labézanga (localité située à 200 kilomètres de la ville de Gao vers la frontière nigérienne", a-t-on appris auprès des habitants de Gao.